Dans les DOM-TOM et en Corse, où la LCR n’existe pas - par respect du droit à l’autodetermination des peuples -, plusieurs organisations ont décidé de soutenir la campagne d’Olivier Besancenot.
C’est d’abord le cas aux Antilles, avec le Groupe révolution socialiste (GRS, section antillaise de la IVe Internationale). Implanté sur-tout en Martinique, ce groupe a des militants influents dans le syndicat CDMT (ex-CFDT) et dans l’Union des femmes martiniquaises. En Guadeloupe, il est en train de se reconstruire, mais un comité de soutien à Olivier Besancenot s’est constitué, avec notamment d’anciens militants syndicalistes du GRS et des militants d’Attac.
À la Réunion, une nouvelle organisation, Maron, présente dans le syndicat enseignant et dans le mouvement altermondialiste, organise la campagne. Enfin, en Corse, le groupe A Manca naziunale, composé de militants venus du mouvement nationaliste et du Parti communiste, organise, avec des militants syndicalistes inorganisés et des sympathisants, les initiatives, notamment les meetings publics de Calvi et d’Ajaccio avec le candidat de la LCR. Cette organisation, dont les membres sont à la CGT ou au Syndicat des travailleurs corses, est très active dans la campagne unitaire pour la préservation du littoral.
Aux Comores, un nouveau parti, le Parti communiste rénové de Mayotte (présent dans quatre villes et ayant un élu), vient de décider de soutenir la candidature d’Olivier Besancenot, et il a sorti son propre matériel. Enfin, en Kanaky, où plusieurs maires ont apporté leur parrainage au candidat de la LCR, si aucune organisation en tant que telle ne le soutient, de nombreux syndicalistes de l’USTKE sont décidés à voter pour lui.
[1] Voir aussi : Antilles : mettre fin au colonialisme français
Succès en Corse
La venue d’Olivier Besancenot en Corse a créé l’événement et a suscité un intérêt qui, jusque-là, n’a jamais été atteint dans l’île pour un candidat de la gauche anti-capitaliste. Le collectif de soutien est organisé et soutenu en Corse par A Manca naziunale, organisation avec laquelle la LCR entretient des relations fraternelles de longue date. La première étape, à Calvi, dans la micro-région de Balagne, a constitué un test, cette ville, traditionnellement à droite, étant tenue en coupe réglée par le clientélisme du président de l’Assemblée territoriale, l’UMP Ange Santini.
Devant plus de 100 personnes à Calvi et plus de 500 à Ajaccio, avec au sein de l’assistance des militants du mouvement national et des partis de gauche français, le candidat a pu engager, après ses interventions, de riches débats, où sont notamment revenues les questions concernant le « vote utile » et la position de la LCR sur le sort des prisonniers politiques corses. En liant luttes sociales et lutte de libération nationale, prolongeant ainsi la position tenue depuis toujours par A Manca naziunale et soutenue par la LCR, Olivier Besancenot a réussi un tour de force : obtenir le soutien public de figures du mouvement national ou du syndicalisme insulaire, comme Alain Mosconi, leader de la section STC-marins, à l’initiative du détournement et du rapatriement en Corse en 2005, du navire de la SNCM, le Pascal-Paoli. Poursuivi aux assises par l’État français, il a réaffirmé, lors des deux meetings, son choix de voter « révolutionnaire », pour Olivier Besancenot.
On a également pu remarquer, à Ajaccio, la présence massive et attentive de jeunes issus du mouvement anti-CPE. Par sa prise en compte affichée de la légitimité de la lutte de libération nationale, par ses appels aux résistances, contre le tout-tourisme, contre la mainmise de Veolia sur la Corse, notamment avec son projet d’incinérateur, Olivier Besancenot a su recueillir l’adhésion enthousiaste de son public, peu habitué à recevoir un tel soutien dans ses luttes, de la part d’un candidat à l’élection présidentielle française.
En Bolivie, la campagne de la LCR atteint des sommets !
Militants de la LCR vivant en Bolivie, nous ne pouvions pas rester les bras croisés, et nous avons donc organisé une première réunion de débat autour de la candidature d’Olivier. Après tout, quoi de plus naturel que de se faire les porte-voix d’un candidat au service des luttes dans un pays qui, depuis 2000, a montré l’exemple en la matière !
Bilan : une vingtaine de personnes pour venir écouter la présentation de la candidature, ainsi que les principaux axes de notre programme. Une soirée enthousiasmante, avec une discussion de qualité pour le moins animée ! Et si l’on pouvait parfois percevoir un certain décalage avec la réalité sociale vécue en métropole - les milieux « d’expats » n’étant pas forcément les plus exposés aux licenciements collectifs ou au délire sécuritaire ! -, le débat a tout de même permis d’aborder une large palette de thèmes comme les causes de l’échec de la dynamique unitaire, nos rapports au PS, la place de l’État dans notre projet de société, ou encore les perspectives de construction d’une Europe sociale...
À La Paz, la LCR a été la seule organisation politique à tenir une telle initiative, ce qui a permis aux participantEs de prendre le pouls d’une élection qui apparaît si lointaine à beaucoup d’entre nous ! Une petite réussite qui prouve que l’on peut faire campagne dans les latitudes les plus improbables, et qui nous conduit d’ores et déjà à préparer une seconde réunion pour que le jour du vote en Bolivie, le 21 avril, le score d’Olivier Besancenot et de la LCR soit le plus haut possible, ici, dans les Andes !
Depuis La Paz, Vincent et Hervé