Depuis le 8 décembre, les militants de Portland, la plus grande ville de l’État de l’Oregon, ont repris du service. Ils se mobilisent désormais pour sauver de l’expulsion “la famille de Michael ‘Philo’ Kinney, qui vit depuis soixante-cinq ans dans une maison connue sous le nom de ‘Maison rouge’, située dans un quartier historiquement noir de Portland rattrapé par la gentrification”, rapporte le Guardian.
Pour les activistes, qui ont établi un véritable campement protégé autour de la maison avec des barricades et des tentes, comme pour Michael Kinney, un des membres de cette famille noire et amérindienne anciennement propriétaire de la maison et aujourd’hui expulsable, “cette mobilisation va au-delà de la simple protection d’une famille au beau milieu d’’une pandémie et alors qu’un moratoire contre les expulsions a été décrété dans l’État de l’Oregon”, souligne le quotidien,
“C’est une lutte contre le racisme systémique et la gentrification qui sévit depuis des années.”
Casse-tête policier
Pour les autorités locales et pour la police, c’est en revanche “un véritable cauchemar logistique et un casse-tête en matière de sécurité”, souligne le quotidien local The Oregonian.
Le maire de la ville, Ted Wheeler, a en effet demandé à la police d’“utiliser tous les moyens légaux pour disperser les protestataires du site de la Maison rouge et des trois blocs qu’ils occupent”.
Mais il va être bien difficile d’arriver à déloger “des dizaines de militants déterminés qui ont édifié des fortifications sous formes de barricades de fortune et amassé quantité de munitions artisanales pour se défendre”, explique le quotidien local, qui souligne que, la nuit, certains des activistes, parfois armés, montent la garde devant les barricades.
The Oregonian rappelle également que la police de l’État de Washington voisin avait eu bien du fil à retordre pour démanteler l’occupation du quartier de Capitol Hill à Seattle, occupation connue sous le nom de CHAZ (Capitol Hill Autonomous Zone), qui avait duré plus de trois semaines au mois de juin dernier et s’était même attiré les foudres de Donald Trump.
Bérangère Cagnat
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