Elles expriment leur totale solidarité avec cet académicien et illustre écrivain qui est, depuis novembre 2015, accusé avec six journalistes et militants des droits de l’homme « d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat » et « de malversations financières » dans un procès reporté le 29 octobre dernier, pour la 21e fois, par le tribunal de première instance de Rabat et décrit par des organisations marocaines de défense des droits de l’homme comme un procès politique et injuste.
Maati Monjib fait actuellement ainsi que des membres de sa famille l’objet d’une nouvelle accusation relative à « des actes susceptibles de constituer les éléments constitutifs du délit de blanchiment de capitaux ». Cette incrimination a été propagée par des sites électroniques spécialisés dans le dénigrement des opposants et des détracteurs du pouvoir avant d’être confirmée en octobre par le Procureur général du Roi auprès du tribunal de première instance de Rabat.
Mounib a démenti cette accusation en soulignant dans un communiqué publié sur le réseau social Facebook qu’elle avait été inventée de toutes pièces pour « le sanctionner » à cause d’un communiqué de presse antérieur où il a parlé du « rôle de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST, renseignement intérieur) dans la répression des opposants et la gestion des affaires politiques et médiatiques au Maroc ». Il a noté que cette nouvelle accusation n’était pas, « heureusement pour lui » de nature « sexuelle » à l’image des accusations montées de toutes pièces par une justice aux ordres pendant les derniers mois et les dernières années pour condamner plusieurs journalistes à l’emprisonnement, dans une allusion à la journaliste Hajar Raissouni arrêtée puis libérée en 2019 et ses confrères Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Slimane Raissouni actuellement détenus.
Maati Monjib est considéré comme l’un des plus célèbres soutiens des leaders du Hirak du Rif, persécutés pour avoir été à l’avant-garde de ce mouvement populaire dont la ville d’Al Hoceima a été le théâtre et dont Nasser Zefzafi, condamné à 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » fait partie.
Les associations signataires du présent communiqué souhaitent, par ailleurs, un prompt rétablissement à l’historien et militant des droits de l’homme, Maati Monjib qui a annoncé, dans un article intitulé « Une structure semi-secrète menace la sécurité du Maroc » et publié le 6 novembre courant, avoir été infecté par le « maudit coronavirus ». https://bit.ly/357Xz7s
Tunis 9 novembre 2020
Les associations signataires
Association Citoyenneté, Développement, Cultures & Migrations Des Deux Rives
Association des femmes tunisienne pour la recherche sur le développement
Association tunisienne de défense des libertés individuelles
Association tunisienne de défense des valeurs universitaires
Association tunisienne des femmes démocrates
Association Vigilance pour la démocratie et l’Etat civique
Centre de Tunis pour la liberté de la presse
Coalition tunisienne pour l’abolition de la peine de mort
Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie
Forum Attajdid pour la pensée progressiste
L’Association Arts et Cultures des deux Rives
L’association Création et Créativité pour le Développement et l’Embauche
La Fondation Hassen Saadaoui pour la démocratie et l’égalité
L’association Tunisienne de Prévention
Ligue des écrivains tunisiens libres
Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme
Organisation 10_23 de Soutien au Processus de la Transition Démocratique