Pékin a défendu son système de camps d’internement pour les Ouïgours et d’autres minorités ethniques du Xinjiang dans un livre blanc publié le 17 septembre. Ce rapport affirme qu’une “formation professionnelle” a été dispensée à près de 1,3 million de résidents du Xinjiang chaque année entre 2014 et 2019, selon le quotidien de Hong Kong The South China Morning Post.
L’Union européenne et les États-Unis, notamment, et de nombreuses organisations internationales accusent Pékin de mener des persécutions à grande échelle contre les Ouïgours et d’avoir interné plus d’un million de musulmans du Xinjiang dans des camps dans un but d’endoctrinement politique et d’acculturation.
Dans ce livre blanc, intitulé “Emploi et droits du travail au Xinjiang”, Pékin expose ses arguments en disant qu’il s’agit de centres de formation professionnelle dans lesquels les gens apprennent la langue [chinoise] et acquièrent des compétences. Ces centres sont destinés à les aider à trouver un emploi et à lutter contre la pauvreté afin de les éloigner de la tentation de l’extrémisme islamiste.
Interdiction d’importation aux États-Unis
Depuis plusieurs années, le Xinjiang, la vaste région dans l’ouest de la Chine, fait l’objet d’un strict contrôle sécuritaire au nom de la lutte contre le séparatisme et les attaques terroristes attribuées à des membres de l’ethnie ouïgoure.
Cités par le South China Morning Post, des observateurs déclarent que les autorités confirment “indirectement” l’ampleur du programme des camps de rééducation pour la première fois dans ce livre blanc.
Les États-Unis, opposés à la politique de Pékin, ont annoncé qu’ils interdiront l’importation de certaines marchandises produites au Xinjiang provenant de ce qu’ils qualifient de “camps de concentration”, accusant les autorités chinoises de recourir au “travail forcé des condamnés”.
Isolda Morillo
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