Alors que l’enquête de police se concentre sur un suspect, “Michael Forest Reinoehl, un homme de 48 ans venu armé à la manifestation” du 29 août à Portland, et qui “s’autoproclame militant antifasciste sur les réseaux sociaux et qui pourrait être l’auteur des coups de feu qui ont blessé mortellement le militant d’extrême droite Aaron Danielson”, rapporte le quotidien local The Oregonian, de nombreux médias se penchent sur ce groupe baptisé “Patriot Prayer”, possédant de nombreux liens avec d’autres groupes d’extrême droite dans la région et établi dans l’État de Washington voisin.
D’ardents supporters de Trump
Dans un second article, The Oregonian explique que les Patriot Prayer sont un “groupuscule assez peu organisé qui s’est illustré à de nombreuses reprises pour ses batailles rangées avec des groupes d’extrême gauche et antifas” sur la côte ouest des États-Unis et à Portland en particulier.
Dirigé par un certain Joey Gibson, originaire de la petite ville de Vancouver dans l’État de Washington voisin (à ne pas confondre avec la plus grosse ville de la province de Colombie-Britannique au Canada, située plus au nord), le groupe a commencé à faire parler de lui à partir de 2017.
“Ses membres ont participé à de nombreux rassemblements et manifestations avec leurs vêtements aux couleurs du drapeau américain, des casquettes brodées du slogan ‘Make America Great Again’ et des tee-shirts floqués USA.” Souvent armés, “ce sont d’ardents supporters du président Trump”, avance le quotidien de l’Oregon.
Patriotes et fachos
Le quotidien USA Today est allé éplucher les pages Internet liées au groupuscule. Sur la page Facebook de celui-ci, on peut lire : “Patriot Prayer est un groupe qui combat la corruption, l’État tout puissant et la tyrannie.” Ou encore que les membres des Patriot Prayer “utilisent la puissance de l’amour et la prière pour lutter contre la corruption au sein du gouvernement et au niveau des citoyens qui cherchent à semer la division et le mensonge pour acquérir du pouvoir”.
Et USA Today d’ajouter que sur le site Internet de Joey Gibson figure en majesté une citation du révolutionnaire et théoricien américain du XVIIIe siècle, Thomas Paine : “Le devoir d’un vrai patriote est de protéger son pays de son gouvernement.”
Le site Slate est encore plus précis et décrit le groupe Patriot Prayer comme faisant partie de “l’alt-lite” [la droite alternative light] c’est-à-dire “des militants d’extrême droite qui rejettent l’idéologie de la suprématie blanche”.
Le site américain souligne tout de même les liens forts entre le fondateur du groupe, Joey Gibson, et d’autres groupes violents comme celui des Proud Boys.
De bonnes relations avec la police
“Même si son fondateur insiste sur le fait qu’il n’est pas raciste et met en avant ses origines en partie japonaises, son groupuscule attire de nombreux militants ouvertement racistes et est activement soutenu par des suprémacistes blancs”, explique Slate tout en ajoutant que “le groupuscule et son fondateur semblent entretenir de bonnes relations avec la police”.
Des accusations de “coopération” entre forces de l’ordre et militants d’extrême droite ou membres de milices que l’on entend de plus en plus dans les médias américains ces dernières semaines.
Bérangère Cagnat
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