Quelques minutes après le rassemblement des manifestants dans le centre-ville de Beyrouth, les forces de sécurité ont tenté de les réprimer et la périphérie du Parlement a été le théâtre de violents affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants.
Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur les manifestants, tandis que la place des Martyrs a été témoin de charges successives après que les forces de sécurité et l’armée ont tiré des balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes en direction des manifestants. La Croix-Rouge libanaise a annoncé que plus de 490 manifestants avaient été blessés et il y a eu des dizaines d’arrestations.
Les pompiers de Beyrouth ont refusé d’arroser les manifestants avec de l’eau et de participer à la répression des manifestations.
Les manifestants ont pu contrôler les ministères de l’Énergie de l’Environnement et de l’Économie, et des dizaines de manifestants ont organisé un sit-in au sein du ministère des Affaires étrangères et y ont lancé le mot d’ordre de « Siège de la révolution du 17 Octobre ». Sans compter les manifestants qui ont pris d’assaut l’Association des Banques et l’ont incendiée. Les forces de sécurité ont empêché l’arrivée de manifestants de l’extérieur de Beyrouth pour tenter de réduire le nombre de manifestants.
Les jours précédents ont vu des charges à proximité du Parlement, à la suite de plusieurs manifestations spontanées de colère.
Les protestations d’hier sont survenues dans un contexte de colère générale, notamment contre l’élite politique corrompue qui a pillé le pays pendant de nombreuses années, un taux de chômage qui dépasse 36% dans la jeunesse et le taux d’ inflation qui dépasse les 400%. Sans parler de la pauvreté, qui touche près de 45% de la population libanaise. Ces mouvements s’inscrivent également dans le contexte d’une série de manifestations majeures ces dernières années, de la campagne « Vous puez » en 2015 jusqu’à la « Révolution d’octobre » de l’année passée
Mumtaz Yahya