Pour le New York Times, les autorités thaïlandaises doivent rendre des comptes. Trois dissidents thaïlandais ont en effet disparu au Laos pendant des mois. Puis en 2019, deux de leurs corps ont été retrouvés sur les rives du Mékong, les membres liés et le ventre rempli de béton.
Selon leurs alliés politiques, trois autres militants thaïlandais qui ont fui au Vietnam n’ont pas été vus depuis plus d’un an, depuis qu’ils ont été remis aux autorités thaïlandaises par le gouvernement vietnamien.
En juin, Wanchalerm Satsaksit, un militant thaïlandais pro-démocratie au Cambodge, a été embarqué dans une berline noire par des hommes armés, selon des témoins. Ses derniers mots, captés par sa sœur, avec laquelle il était en appel : « Je ne peux pas respirer. »
Tous ces Thaïlandais vivaient en exil depuis un coup d’État militaire en Thaïlande en 2014. Et pour cause : Ils critiquaient les institutions les plus influentes de la Thaïlande, la monarchie et l’armée.
Neuf disparus en deux ans
Selon les groupes de défense des droits de l’homme, au moins neuf des principaux détracteurs du gouvernement thaïlandais ont disparu au cours des deux dernières années. Il s’agit d’un schéma de disparitions que le public thaïlandais a du mal à ignorer, malgré une législation qui criminalise une certaine dissidence et un état d’urgence qui a été prolongé en raison de la pandémie de coronavirus.
« Des anomalies dans ce pays »
« Les gens sont plus conscients qu’il y a des anomalies dans ce pays », a déclaré Nuttaa Mahattana, une militante pour la démocratie à Bangkok.
Au début de ce mois, une ancienne reine de beauté thaïlandaise a exprimé sa solidarité avec ceux qui voulaient connaître son sort.
« Je me joins au peuple thaïlandais pour dire que ce qui se passe est mal et que nous voulons des réponses », a écrit Maria Poonlertlarp, une ancienne Miss Univers Thaïlande, sur son compte Instagram. Mais pour l’heure, selon le New York Times, aucune réponse n’est venue.
Gavroche Thaïlande