La « ligne centrale » paraît composée essentiellement de cadres vieillissants, souvent sino-thaïs, d’extraction commerçante ou rurale, qui tiendraient la direction de l’appareil parfois jusqu’au niveau de la sous-région ou du district. Un deuxième courant rassemble cadres et militants du parti et du « Front » [1] qui considèrent que, malgré tous ses défauts, le parti est la seule force révolutionnaire valable, affirment que sa direction est « flexible », et président — depuis plus de deux ans — des changements « imminents ». Le troisième courant rassemble divers groupes militants de base qui ignorent les directives centrales, qui ne leur conviennent pas, au profit de leurs propres initiatives locales. Ils se veulent à la fois leviers de réformes de l’intérieur et points de ralliement de militants et sympathisants critiques. Implantés dans cinq provinces du Nord, dans le nord du Nord-Est et à Bangkok, on les désigne de ce fait comme « le groupe des trois partenaires » (Trai-Phakhee) mais eux-mêmes préfèrent l’appellation d’" Organisation de la révolution démocratique du peuple thaï « . Un autre groupe, Fraternité thaï (Paradon Thaï), composé, dit-on, de militants ruraux de base, et d’implantation non divulguée, entretiendrait des liens avec le précédent ainsi qu’avec la tendance qui s’est séparée du parti.
Celle-ci serait constituée de militants (souvent d’origine intellectuelle urbaine) de la région méridionale du Nord-Est qui auraient fait sécession une semaine après que la direction du parti, dans une circulaire datée du 4 mai, eut critiqué en termes vifs diverses tentatives antérieures de coordination nationale des dissidents. Ce groupe, qui se désigne modestement comme le Comité préparatoire pour l’établissement du mouvement démocratique du peuple de Thaïlande, dénie au P.C.T. le rôle de phare de la révolution, mais estime qu’il a sa place dans le » mouvement démocratique " à définir.
Marcel Barang