JUSTICE - Assa Traoré, porte-parole du collectif “La vérité pour Adama” a porté plainte contre le préfet de police Didier Lallement pour “dénonciation calomnieuse” et “faux en écriture publique” après son signalement à la justice d’une insulte antisémite entendue lors d’une manifestation parisienne, rapporte franceinfo ce jeudi 18 juin.
Lors de la manifestation du 13 juin contre le racisme, la préfecture de police avait saisi la justice après la diffusion par Valeurs actuelles d’une vidéo où l’on entendait à plusieurs reprises l’insulte “sales juifs”.
Dans un tweet, la préfecture avait attribué l’insulte “aux manifestants”. Ce qu’Assa Traoré et son avocat Yassine Bouzrou démentent fermement.
“Didier Lallement ne pouvait pourtant ignorer que les termes ‘sales juifs‘ n’avaient pas été scandés par les manifestants le 13 juin 2020 place de la République mais qu’un seul homme semblait avoir tenu de tels propos”, peut-on lire dans la plainte, à laquelle franceinfo a eu accès.
Sur la vidéo, il est en effet impossible de savoir si l’insulte a été proférée par une ou plusieurs personnes. Comme en attestent de nombreuses images, au-delà de cette séquence isolée, ce sont avant tout des chants anti-fascistes qui ont été scandés au même moment contre le groupuscule d’extrême droite Génération identitaire qui avait déployé une banderole “White Lives Matters”, détournant le slogan antiraciste “Black Lives Matter”.
“En affirmant dans un signalement au procureur de la République sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale que ‘les manifestants’ avaient proféré des injures à raison de la religion, le préfet se rend coupable de dénonciation calomnieuse mais aussi du crime de faux en écriture publique puisqu’il a altéré la vérité dans un document officiel”, estime l’avocat de la famille Traoré.
À la fin de manifestation, Assa Traoré avait pris la parole pour condamner les propos antisémites très relayés par la droite et l’extrême droite : “S’il y a eu des propos antisémites aujourd’hui, nous sommes tous chrétiens, juifs, musulmans, on est tous toutes les religions”, avait-elle lancé.
Contactée par franceinfo après le dépôt de la plainte, la préfecture de police a déclaré qu’il était “du devoir de chaque fonctionnaire de signaler toute infraction dont il a connaissance. Les injures à caractère raciste et antisémite en font partie”.
Le HuffPost