Un nouveau coup de massue
Le 21 mai, le pouvoir de Pékin a soudainement annoncé qu’un projet de loi sur la « sécurité nationale » allait être présenté une semaine plus tard à l’Assemblée nationale de la République populaire de Chine. Son objectif est de supprimer l’essentiel des libertés démocratiques existant actuellement à Hong Kong.
Le 28, une résolution était votée donnant mandat au Comité permanent de cette assemblée de rédiger dans les meilleurs délais un texte à insérer automatiquement dans celui servant de Constitution à Hong Kong.
Voulant mettre en application ces dispositions au plus vite, le régime de Pékin a même court-circuité le parlement fantoche de Hong Kong (LegCo).
L’heure de la riposte a sonné
Jeudi 4 juin, des milliers de personnes ont participé à la veillée annuelle de commémoration du « massacre de Tiananmen » de 1989, malgré sa ferme interdiction sous prétexte de Covid 19 (alors que cette épidémie a été déclarée officiellement terminée !).
Samedi 6 juin, deux propositions convergentes à la grève ont été lancés.
La première émane d’organisations syndicales crées dans la foulée des formidables mobilisations de 2019 et de la centrale syndicale HKCTU crée il y a 30 ans. Leur volonté est que cette grève repose sur la décision des
salarié.es eux/elles-mêmes, d’autant plus que le recours à la grève est historiquement très rare à Hong Kong.
Dans ce but, ces syndicats organisent à partir du lundi 8 une semaine de consultation massive des salarié.es. Le quorum retenu est de 60 000 votant.es (dans un territoire comptant 9 fois d’habitant.es que la France !). Si 60 % des participant.es sont d’accord pour faire grève, un mot d’ordre de grève d’avertissement de trois jours sera alors lancé.
La seconde proposition de grève a été lancée par une organisation lycéenne liée au groupe politique Demosisto, crée par certain.es des animateur/trices du « mouvement des parapluies » de 2014. Le quorum fixé est de 10 000 élèves.
En ce qui les concerne, des élu.es locaux issu.es du raz-de-marée électoral du 24 novembre denier où l’opposition avait remporté 81% des sièges, ont demandé le retrait du projet de loi qui « pousserait Hong Kong dans un irréversible abyme ».