Un grand déballage coûteux où, devant un parterre de centaines d’invités, Macron a claironné que le gouvernement avait amorcé un grand virage vert. Faute du poids de mesures concrètes et d’engagements véritables, il va vite partir dans le décor.
Justement, le décor, le grand cirque médiatique, c’est là où le champion de la communication et de l’inefficacité est à la hauteur du bouffon de l’écologie qu’il est.
Des cimes sans neige au retour dans la vallée polluée
Le bilan écologique de Macron est minable. Malgré les annonces, son gouvernement reste marqué par la stagnation voire le recul face à l’urgence de la crise climatique et de la biodiversité.
La sortie des pesticides a été repoussée. La rénovation énergétique des bâtiments est en retard. La loi agriculture et alimentation a exclu tout recul de la maltraitance des animaux et a entériné les élevages en batterie. Macron a offert des cadeaux aux chasseurs et autorisé des tirs d’espèces en mauvais état de conservation (tourterelles des bois). Le gouvernement a plafonné les énergies renouvelables à 17% (50% en Allemagne), a poursuivi le désastre industriel et financier de l’EPR de Flamanville, a maintenu les 11 centrales à charbon en fonctionnement (11 millions de tonnes de CO2 par an) et prolongé celle de Cordemais jusqu’en 2026. Il a soutenu les importations d’huile de palme par Total. Il a reporté l’interdiction des plastiques à usage unique à 2040. Il a refusé de taxer le kérosène et n’empêche pas l’extension des aéroports (terminal T4 à Roissy).
L’artificialisation des terres, en particulier des terres agricoles, les grands projets inutiles sont poursuivis : les autoroutes à proximité de Rouen et de Strasbourg, celle reliant Toulouse à Castres, l’autoroute du Chablais en Haute Savoie, région qui souffre déjà d’une pollution atmosphérique record, la construction d’entrepôts pour Amazon et du port de Port-la-Nouvelle…
La protection de la biodiversité attendra
À Chamonix, Macron a lancé la création de l’Office national de la biodiversité, fusion de l’ancienne Agence française pour la biodiversité et de l’Office national de la chasse. Un cadeau supplémentaire fait aux chasseurs promus au rang d’experts en matière de défense des espèces animales. Une nouvelle structure donc, mais avec un budget réduit.
De plus, Macron demande à l’Office national des forêts (ONF), en voie de privatisation, de miser davantage sur la productivité plutôt que sur l’équilibre des écosystèmes des forêts.
Ce n’est pas la création de quatre zones naturelles nouvelles « faiblement protégées » qui arrangeront le tableau.
Et pendant que Macron fait le bouffon…
… la température monte. Janvier 2020 a été le plus chaud jamais enregistré. Pour rester en deçà des 1,5°C d’augmentation de la température, les pays développés doivent réduire leurs émission d’au moins 65 % Or, en 2018, la France a émis 445 millions de tonnes de CO2, comme en 2015. Aucune amélioration. Pire, la France de Macron a même revu à la baisse les engagements sur le climat pris à la COP 21 de Paris, et n’a toujours pas remis son plan en matière d’énergie et de climat…
Que vont représenter les amendes de 135 euros contre les sagouins qui laissent leurs déchets au Mont Blanc, l’utilisation du papier toilettes recyclé à l’Élysée ou la prime au co-voiturage dans la lutte contre la crise écologique majeure ?
Une seule solution
L’urgence de la crise écologique impose de sortir du système de production et de consommation actuel. Les peuples du monde, les jeunes en grève scolaire, les combattantEs politiques libérales ont ouvert la voie. « C’est tous et toutes ensemble qu’il faut lutter, c’est toutes et tous ensemble qu’on va gagner ». En attendant de crier ce slogan, à la prochaine marche mondiale pour le climat du 16 mai, réussissons celles des 13 et 14 mars : tous et toutes dans la rue !
Commission nationale écologie du NPA