L’action de protestation du syndicat des enseignants vient faire pression sur le gouvernement pour exiger une augmentation de 50 %, un droit qui leur est dû depuis cinq ans, et qui a fait l’objet d’un accord. C’est le gouvernement qui a renié son engagement pris lors d’un accord officieux datant de 2014, à la suite duquel le syndicat avait suspendu la grève qu’il menait alors.
Pour sa part, Nasser Nawasra, le vice doyen des enseignants jordaniens a assuré que les enseignants ne rejoindraient pas leurs salles de cours tant que le responsable des événements de jeudi ne serait pas sanctionné, que l’augmentation de 50 % ne serait pas accordée et que leur dignité ne serait pas restituée aux enseignants. Il a ajouté, lors d’une conférence de presse tenue samedi après midi à la maison des syndicats, que le gouvernement avait commencé par laisser les enseignants parvenir au lieu du sit-in lorsque tout est arrivé. Il a précisé que syndicat et enseignants étaient attachés à l’objectif principal des 50 % d’augmentation et que le conseil assumait l’entière responsabilité de toute décision prise par le syndicat.
En marge, l’un des enseignants a évoqué lors de la conférence de presse les violences et dépassements dont lui et ses collègues ont été victimes au moment de leur arrestation jeudi dernier par les services de sécurité. Il a raconté que lui et ses collègues ont été conduits à bord d’un véhicule, indigne même pour du bétail, au poste de la sûreté. Leurs montres et leurs portables leur ont été confisqués, puis ils ont été mis à nu et laissés ainsi plus de vingt minutes, et d’ajouter : » Mes collègues et moi avons été systématiquement frappés et nous avons des blessures et des ecchymoses sur nos corps »
Le syndicat a projeté des vidéos et photos montrant les forces de sécurité attaquant les enseignants lors du rassemblement de protestation de jeudi. Le syndicat pointe du doigt une personne dans la pyramide de la sûreté, le puissant ministre de l’Intérieur Salama Hammad. Le syndicat fait des poursuites contre lui une condition supplémentaire pour mettre un terme à la grève dans l’enceinte de l’école.
Dans le même temps, des journaux ont indiqué que le gouvernement était préoccupé par le mouvement de enseignants et par une contagion des manifestations. Le paysage politique en Jordanie est semblable à celui de 2018, lorsque les syndicats professionnels ont pris la tête de masses en colère suite aux décisions économiques prises par le gouvernement.
Socialistes Révolutionnaires