« Le 1er mai 1995, Brahim Bouarram, 29 ans, profitait d’une journée ensoleillée sous le pont du Carrousel. Il ne savait pas qu’on allait le précipiter dans la Seine et mettre fin à ses jours. Les assassins venaient de quitter le défilé du Front national. C’est à sa mémoire et à celles de toutes les victimes du racisme dans ce pays, en souvenir à la souffrance de leurs proches que nous nous rassemblons ici, sur le lieu du crime innommable, le 1er mai de chaque année. » Ainsi débute l’appel unitaire au rassemblement du 1er mai, signé par plusieurs dizaines d’organisations, associations et partis politiques.
Le racisme tue
Un texte qui rappelle également que « depuis l’assassinat de Brahim Bouarram, le racisme a fait d’autres victimes en France et dans d’autres pays, récemment l’assassinat de 50 personnes par un islamophobe dans deux mosquées en Nouvelle-Zélande ». C’est un fait : le racisme a tué, et le racisme continue de tuer. Se souvenir du meurtre de Brahim Bouarram par des militants d’extrême droite, c’est se souvenir de tous ces meurtres, de toutes ces violences, de ces vies brisées par le poison raciste. Nous faisons là encore nôtre les termes du texte d’appel au rassemblement du 1er mai prochain : « Vingt-quatre ans plus tard, le racisme a aussi gangrené la société sous d’autres formes : la xénophobie, l’antisémitisme, l’islamophobie, la ségrégation, la relégation, les discriminations aux droits fondamentaux, au logement, au travail, aux contrôles en tous genres. C’est toujours sous d’autres formes que le racisme s’enracine, avec la montée des extrêmes droites et des droites extrêmes. À cela s’ajoutent les violences policières, les contrôles au faciès, les rôles plus que douteux de certains médias, une justice à géométrie variable dès qu’il s’agit d’enfants d’immigréEs et de leurs parents. »
Urgence du combat antiraciste
Alors que les premiers débats des élections européennes ont été le théâtre d’une surenchère sur les questions migratoires, copieusement alimentée par un gouvernement Macron qui, tout en se posant comme « rempart » face à l’extrême droite, n’hésite pas à s’accorder avec elle au niveau européen pour conduire une politique toujours plus répressive et criminelle à l’égard des migrantEs, le combat antiraciste est une des urgences de l’heure.
Contre l’islamophobie, l’antisémitisme, la négrophobie, la romophobie, contre tous les racismes, qui se nourrissent entre eux, qui divisent, qui oppriment, qui tuent : rendez-vous le 1er mai, de 11 h à 12 h, au Pont du Carrousel à Paris. Pour ne pas oublier Brahim Bouarram et touTEs les autres, et pour rappeler que l’oubli, la passivité et le silence sont les meilleures alliés des racistes en tout genre.
Correspondant