Le conflit sur l’avenir du centre culturel autonome de Copenhague, baptisé la Maison de la jeunesse, a connu une nouvelle escalade le 16 décembre : une terrible bataille de rue entre la police et les usagers s’est conclue par l’arrestation de 273 personnes.
La plupart des personnes arrêtées le 16 décembre, alors qu’elles défendaient la Maison de la jeunesse, à Copenhague, ont été relâchées le lendemain. Les usagers ont déclaré qu’ils n’avaient rien à perdre et aucune intention de quitter « leur » maison.
L’Alliance rouge verte préconise une solution politique qui permette de conserver la Maison comme un centre culturel autogéré. Cette issue paraît néanmoins compromise, car le soutien populaire aux occupants a faibli.
Les violences ont éclaté à la fin d’une marche des usagers et de leurs supporters. Bien qu’ils aient clairement manifesté leur refus, les jeunes de la Maison avaient été mis en demeure de quitter les lieux et de rendre les clés le 14 décembre. Finalement, la date d’expulsion a été reculée par la police. Mais il est évident que lorsqu’elle se produira, elle provoquera de nouveaux affrontements.
Le conflit quant à la propriété et à l’accès à cette Maison dure depuis des années. Dans les années 1980, plusieurs maisons de Copenhague ont été occupées par le mouvement des squatters, dont un grand bâtiment vide situé dans le vieux quartier ouvrier de Noerrebro, qui était à l’origine une Maison du peuple liée au mouvement ouvrier.
En 1982, la municipalité de Copenhague a légalisé l’occupation et la Maison s’est transformée en espace où se tenaient des concerts ainsi que d’autres activités. Pourtant, en 1999, le conseil municipal a pris la décision déplorable de vendre la Maison qui a été achetée, en 2000, par une secte chrétienne. Après de nombreuses péripéties judiciaires, cette communauté a finalement eu gain de cause en août 2006.
Il y a eu de nombreuses tentatives pour convaincre la secte de revendre le bâtiment. En particulier, une fondation mise sur pied par des dirigeants syndicaux, des avocats et les occupants ont offert de la racheter pour 2 millions d’euros. La secte a refusé cette offre très avantageuse et en a fait une « question de principe ».
L’Alliance rouge verte condamne l’usage de la violence politique et insiste sur la responsabilité politique du conseil municipal : dans la mesure où c’est lui qui a décidé de la vente, c’est à lui de trouver une solution pacifique. Ses élus au conseil municipal et au Parlement national ont soumis divers projets, dont un plan de développement local ou national, liant l’utilisation de la Maison au maintien de ses activités actuelles. Jusqu’à maintenant, ces propositions se sont heurtées au refus de la majorité des autres partis politiques. Line Barfold, député de l’Alliance rouge verte, a dénoncé « l’utilisation des policiers comme éboueurs des saletés créées par les politiciens » et mis en garde contre les risques de nouvelles violences, de nouveaux dégâts et de nouvelles destructions.