Les Khasland sont des terres en jachère pour laquelle il n’y a pas de propriétaire particulier - le gouvernement est le véritable propriétaire, mais en conformité avec la réglementation, les sans-terre ont le droit de les exploiter.
La Bangladesh Krishok Federation (BKF) et la Bangladesh Kishani Sabha (BKS) ont initialement occupé avec succès, en janvier 1992, une Khasland dans le sous-district de Dashima (district de Patuakhali), près de la ceinture côtière de la baie du Bengale. Depuis lors, l’occupation de Khasland se poursuit dans tout le pays. À ce jour, nous avons occupé environ 76.600 acres de Khasland à différents endroits du pays. Cette surface comprend 22 Chars (petites îles émergées du lit de la rivière et entourées d’eau) dans la partie sud, 12,5 kilomètres de long dans la partie nord, 9 centres de culture de crevettes dans la partie sud-ouest, de petites zones dans district de Rangpur (par des Pahari Adivasi, une population autochtone) et certaines zones de Dinajpur par des autochtones de Santal, ainsi que de petites zones dans d’autres parties du pays.
Cette année, du 30 janvier au 10 février 2018, nous avons visité les différentes zones occupées du nord au sud. Les sans-terre vivant sur les terrains occupés ont proposé que soit organisée une conférence « Char » pour se retrouver ensemble et se remémorer l’expérience vécue et l’histoire de leur lutte. Selon eux, en 1992, lorsque les paysans ont pris possession de la terre, ils sont venus avec leurs enfants – qui sont aujourd’hui des adultes qui se sont mariés et ont à leur tour enfants, qui ne savent plus comment leurs parents ou leurs grands-parents ont dû lutter contre les bandits qui voulaient s’accaparer leurs terres ni comment ils ont survécu dans cette île isolée de la terre ferme. Non seulement il y a maintenant une nouvelle génération, mais les paysan.e.s ont acquis la souveraineté alimentaire. Ils sont propriétaires d’un terrain de 1,5 acre pour lequel ils ont obtenu un droit de peuplement permanent depuis 2000. Ils plantent différentes sortes de cultures, différents types de légumes de saison, fruits, etc. En outre, ils élèvent du bétail, des buffles, des chèvres, de la volaille, etc. Ils ont leurs latrines sanitaires et un panneau solaire pour l’électricité. Maintenant, ils mènent une vie digne.
Cependant, dans le passé avant l’occupation, ils ont été négligés, marginalisés dans la société. Nul ne se souciait d’une guigne pour eux. Ils vivaient dans une maison abandonnée d’autres personnes. Toute leur famille devait travailler pour le maître. En contrepartie, ils recevaient de la nourriture, pas d’argent en espèces. En fait, ils s’appelaient ’Okrait’. C’était difficile, une sorte de lien de subordination, de dépendance (bondage).
Les résidents vivant dans le Char pratiquent toujours l’agriculture naturelle. Le sol est très fertile. Ils n’ont besoin d’aucun engrais chimique ou pesticide pour produire des récoltes. Leur production agricole est saine, nutritive. Leur méthode d’élevage est l’agroécologie, respectueuse de l’environnement et de l’écologie.
Durant la lutte pour l’occupation du Char, le rôle des femmes mérite d’être souligné. Dans certains cas, elles étaient en avant du mouvement, jouant un rôle principal. Même après l’occupation du Char, elles ont construit des huttes avec de la paille (chaume), du bambou ou tout ce qu’elles ont trouvé. Les paysan.e.s ont combattu leurs ennemis avec une forte détermination de faire ou de mourir. Bien que leur installation ait commencé avec des huttes, leurs maisons sont maintenant en bois ou en briques. Leur condition s’est progressivement amélioré leur condition.
Malgré toutes ces bonnes nouvelles, leurs conditions de vie et leurs moyens de subsistance sont néanmoins aujourd’hui en danger, en raison de l’impact du changement climatique mondial. Elles et ils sont également les premières victimes, en tant qu’insulaires, si des événements météorologiques extrêmes se produisent dans les régions du sud. La conférence tentera également de trouver comment résoudre cette crise climatique en s’appuyant sur leur propre expérience et savoir-faire. Elles et ils ont connu beaucoup de tempêtes, des cyclones comme SIDR, Aila, etc., et savent donc s’adapter et atténuer l’impact du changement climatique. Elles et ils doivent également savoir qu’ils ne sont pas responsables du changement climatique mondial. Ce sont les pays industrialisés riches du Nord qui en sont responsables, et ils ont leur dette historique et écologique à payer en réparation aux victimes sans-terre.
S’il y avait un rassemblement des personnes qui ont été engagées dans le mouvement héroïque des sans-terre, la nouvelle génération aurait la possibilité d’apprendre leur expérience.
Compte tenu de leurs arguments et après une longue discussion avec elles et eux, les objectifs finaux de la conférence ont été décidés dans les domaines suivants :
1. Déclaration d’une « Journée nationale d’action pour la terre »
2. Compilation et préservation de l’histoire du mouvement des Khasland
3. Engager la planification et la stratégie de prise de possession de nouveaux Khasland
4. Publication d’une brochure sur les blessés et les morts du mouvement des Khasland, y compris Abdus Satter Khan qui était le pionnier de ce mouvement
5. Préparer un document d’orientation sur la protection des personnes sans-terre et des moyens de subsistance dans le contexte du changement climatique mondial.
Ils ont également décidé de lever par eux-mêmes un financement pour la conférence. Chaque famille sans-terre fournira 2 kg de riz comme contribution à la conférence. Comme la partie Sud est traversée de nombreux canaux et rivières, la plupart des participant.e.s viendront en bateau à moteur. Ainsi, ils utiliseront un kilogramme de riz pour leurs frais de transport. Le reste du riz sera utilisé pour les repas pendant la conférence. Le nombre total de participants devrait être de 5000. Parmi eux, 3000 donneront sûrement du riz au comité organisateur.
Un comité d’organisation a déjà été formé en février 2018. Ce comité prépare tout pour la conférence. Ainsi, la contribution du riz de 3000 personnes sans-terre couvrira les repas pour 5000 participants. Comme la conférence Char se tiendra dans une île du sud, la participation au niveau de la direction sera assurée dans d’autres districts différents où l’occupation a eu lieu sous différentes formes. Ces participant.e.s viendront de zones éloignées. Comme ils ne sont pas suffisamment solvables sur le plan économique, ils ne sont pas en mesure de supporter pleinement le coût du voyage. Ils ont besoin de subventions pour leurs frais de voyage. Ils doivent venir par Rickshaw, van, bus, train, bateau, barques, chalutiers, etc.
Invités à la conférence :
Premier invité : AKM Jahangir Hossain, ancien ministre des textiles d’État de la République populaire du Bangladesh et actuel membre du Parlement
Invité spécial : Dr Hossain Zillur Rahman, ancien conseiller au commerce du gouvernement Care Taker de la République populaire du Bangladesh en 2007-2009
Invité spécial : Khusi Kabir, activiste social renommé et coordinateur de Nejera Kori
Orateur spécial : femme paysanne vétérane et actuelle vice-présidente du sous-district de Dhasmina et présidente du Bangladesh Kishani Sabha
Conférenciers : dirigeants de différentes organisations et représentants publics locaux
Président : Badrul Alam, président, Bangladesh Krishok Federation
Date de la conférence : 14 avril 2018
Temps de rapport : Le rapport sera fait et envoyé dans les trois mois suivant le début.
Hôte :
Bangladesh Krishok Fédération, Bangladesh Kishani Sabha, Bangladesh Adivasi Samity, Association des paysans sans terre du Bangladesh.
Budget
1. Construction d’un grand Pandal et stage pour les participant.e.s :
Tk. 90 000 / -
2. Coût du générateur :
Tk. 10,000 / -
3. Traverser la rivière par un chalutier du continent :
Tk. 20 000 / -
4. Frais de transport pour les participant.e.s provenant de différents districts : Tk. 2500X110 = Tk. 275 000 / -
5. Bannières numériques (3 pièces) :
Tk.2000X3 = Tk. 6000 / -
6. Affiches (5000 pièces) :
Tk.1000X 20 = Tk. 20 000 / -
7. Divers :
Tk. 50 000 / -
Total : Tk. 471000 / -
En Euro : 4710
Soit : Quatre mille sept cent dix euros seulement
En dehors de la contribution des paysan.e.s sans-terre en riz, nous avons besoin du budget ci-dessus pour faire de cette conférence un grand succès. Par conséquent, nous appelons ESSF à nous soutenir autant que possible afin que nous puissions tout faire correctement pour la conférence.
Badrul Alam
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