BERLIN, FRANCFORT,
Le réseau altermondialiste, Attac Allemagne, se déclare solidaire avec les travailleurs en grève de l’usine belge de Volkswagen à Forest. La direction de Volkswagen a poussé les travailleurs allemands à accepter des baisses de salaire importantes et a décidé de réduire la production en Belgique. Les travailleurs belges ont réagi par l’organisation d’une manifestation massive ce samedi 2 décembre.
« Des salaires en baisse en Allemagne ont conduit, ces deux dernières années - via une loi de limitation des salaires en Belgique -, à une stagnation et même une baisse des salaires en Belgique. Nous apprécions pleinement la colère justifiée des travailleurs face à la fermeture programmée du plus grand employeur privé de la région de Bruxelles. Les travailleurs belges sont, d’abord et avant tout, victimes d’une direction économique et sociale erronée et irresponsable en Allemagne » , explique Gerold Schwarz, porte-parole du groupe travail Union européenne d’Attac.
« Pendant des années, les autorités allemandes et les entreprises ont mis les conditions de travail dans toute l’Europe sous pression par des baisses de salaires et des coupes sombres dans les dépenses sociales en Allemagne » , poursuit Schwarz. En éliminant leurs concurrents européens par ce moyen, elles tentent de créer un surplus commercial sans précédent. Etant donné que les principaux partenaires commerciaux de l’Allemagne sont liés à l’euro, ils ne peuvent plus se défendre contre cette politique de dumping social en dévaluant. La balance commerciale de l’Europe est, de ce fait, responsable des deux tiers du surplus allemand. Les pertes d’emploi et les délocalisations que ce processus engendre ainsi que la stagnation sur le marché intérieur allemand font que la politique économique et sociale de l’Allemagne a cessé d’être une affaire purement nationale.
« C’est pourquoi nous exigeons du gouvernement allemand qu’ils soutiennent sur le plan européen l’harmonisation sociale souvent suggérée par les autres gouvernements. De cette façon, on pourra transformer les phrases creuses sur le « modèle social européen » en des actions concrètes » , souligne Sven Giegold de la direction d’Attac Allemagne.
Les altermondialistes attendent du gouvernement allemand qu’il respecte les demandes du Conseil européen et qu’il adapte les lois allemandes sur les grèves aux normes européennes. Ils demandent aussi que les syndicats puissent intervenir de façon plus efficace à l’échelon européen. Comme le montrent la lutte récente à Volkswagen ou dans les services publics, d’une part, et la bataille des dockers, d’autre part, c’est dans ces conditions que les syndicats allemands seront en mesure de défendre efficacement les droits des travailleurs et de refuser les ruptures unilatérales des conventions collectives par les employeurs.
Giegold avertit que « celui qui pervertit les droits sociaux des gens en Allemagne, Belgique ou tout autre pays, met en péril l’unification européenne et ne doit pas s’étonner de la montée de l’europessimisme » .
Contact Attac Allemagne :
Gerold Schwarz, +49 179 9899826
Sven Giegold, +49 163 5957590