Introduction
De violents combats ont éclaté le 23 mai à Marawi, dans l’île de Mindanao, au sud des Philippines. C’est une ville de 200.000 habitants, dans une région où la population est en majorité musulmane. Ils opposent l’armée gouvernementale à un groupe islamiste fondé récemment (en 2013 ?), par la famille Maute, associé à Abu Sayyaf, célèbre pour son racket de kidnapping.
Ces deux groupes se réclament de l’organisation Etat islamique à laquelle ils ont déclaré allégeance, sans que l’on sache précisément dans quelle mesure ils ont effectivement noué des liens organisationnels avec elle. Leur histoire est en effet avant tout locale, entre irrédentisme et banditisme.
La crise a éclaté à quelques jours seulement de la période de ramadan, alors que les forces gouvernementales recherchaient à Marawi un ancien commandant d’Abu Sayyaf, Isnilon Hapilon, qui jouerait un rôle important dans la coordination de groupes islamistes radicaux pour le compte de l’Etat islamique. Elles se sont retrouvées confrontées à une résistance inattendue. Depuis, les combats n’ont pas cessé, faisant peut-être des dizaines de victimes civiles [1] et marqués par des prises d’otages. Une grande partie de la population a fui la ville et se retrouve dans des camps de fortune ou campe chez des membres de leurs familles dans la ville d’Iligan. Des quartiers sont bombardés par l’artillerie et l’aviation – ou sont le théâtre de violents affrontements rue par rue.
Le président Duterte a immédiatement imposé la loi martiale dans toute l’île de Mindanao. Il n’en avait pas besoin. Depuis des années, l’armée combat des mouvements musulmans de diverses natures, qui s’oppose à la domination de leurs territoires. La situation n’est – malheureusement, peut-on dire – pas nouvelle ; mais Duterte évoquait régulièrement une telle éventualité (et même la possibilité d’étendre ce régime d’exception à tout le pays).
La loi martiale, dans la conception qu’en a Duterte (qui est inconstitutionnelle), cela veut dire les pleins pouvoirs militaires, la censure de l’information et la suspension des droits civiques et politiques. Dans ces conditions, les violations des droits humains ne peuvent que se multiplier – de la part des forces gouvernementales ou d’autres groupes combattants. Duterte l’a reconnu à sa façon, sous couvert de plaisanterie, comme il en a coutume : il a déclaré à des soldats que, sous la loi martiale, ils pourraient violer trois femmes sans être inquiétés, mais pas plus.
De même, les négociations et les pourparlers de paix en cours, que ce soit avec les guérillas issues du mouvement communistes ou avec les principaux mouvements musulmans armés (MNLF et MILF). Les pourparlers conduits aux Pays-Bas avec le PCP (maoïste) ont déjà été officiellement rompus. Les opérations militaires vont s’intensifier dans toute l’île de Mindanao (et probablement au-delà).
Une bonne partie de la population se retrouve otage de combats sur le cours desquelles elle ne peut rien, bien souvent dans une situation de grand abandon. Quelle que soit l’issue à court terme de la bataille de Marawi, la loi martiale et l’état de guerre vont durer, avec leur cortège de malheurs. C’est pourquoi notre association, ESSF, soutient l’appel à la solidarité lancé par le RDRRAC, au nom de MiHands, une large coalition de mouvements formée pour répondre aux situations d’urgence humanitaire, quelques soit leurs origines : catastrophe climatique, conflits militaires…
Aux Philippines, RDRRAC en appel aux dons en nature, aussi bien que financiers. Sur le plan international, ces derniers peuvent être envoyés directement au compte bancaire philippin de RDRRAC ou, si cela est plus commode, via celui d’ESSF, indiqué ci-dessous.
Pierre Rousset, ESSF
#DuyogMarawi : Un appel urgent en faveur des communautés affectées par le siège de Marawi
RDRRAC, le 27 mai 2017
Vers 14 heures le 23 mai 2017 dernier, un combat entre des hommes armés (soupçonnés d’appartenir au groupe Maute et d’être des sympathisants de l’Etat islamique) et les éléments des forces armées des Philippines (AFP) ont éclaté dans des lieux publics de la ville de Marawi rendant la population civile otage de cette situation. À mesure que la violence a augmenté, la population civile s’est vue exposée à un risque accru d’être tuée ou blessée. En fait, selon divers rapports, les fusillades auraient déjà coûté la vie à 44 personnes, en blessant des centaines d’autres. Des dirigeants religieux ont été enlevés et des civils pris en otage ? L’hôpital, occupé, a brûlé et des habitations ont étés détruites – un bilan dressé le 23 mai à minuit.
De stricts contrôles sont effectués à tous les checkpoints et le couvre-feu a été mis en œuvre, suite à la déclaration de loi martiale à Mindanao prononcée par le président Rodrigo Duterte, le 23 mai. Avec l’intensification des opérations militaires, de plus en plus de civils ont été forcés de fuir la zone. On estime que 25 000 personnes déjà ont quitté la ville de Marawi. [2] Il y avait aussi des civils, y compris des enfants coincés dans des bâtiments qui n’ont pas mangé plusieurs repas en attente d’un sauvetage qui n’arrive toujours pas. Plus de 1 300 personnes étaient toujours piégées dans la ville de Marawi au 26 mai. [3]
Le Centre d’assistance Ranaw Disaster Response and Rehabilitation (RDRRAC), responsable du secrétariat des initiatives multisectorielles pour l’action humanitaire contre les catastrophes dans cette région (MiHANDs-NorthWestern Mindanao) a comptabilisé au moins 343 familles qui ont évacué de la ville de Marawi et restent maintenant dans les centres d’évacuation ou chez des parents dans la ville d’Iligan.
RDRRAC continue à déterminer le nombre total des personnes et familles affectées, qui se sont repliées sur la ville d’Iligan et la province de Lanao del Norte. Sans plus attendre, cependant, nous en appelons à votre soutien, pour cette action humanitaire.
Parmi les besoins immédiats les plus pressants, à l’heure présente, des personnes déplacées, notons :
• De la nourriture hala et de l’eau potable.
• Matériel pour la nuit : malong / couvertures, nattes, oreillers, protection contre les insectes.
• Trousses d’hygiène.
• Médicaments.
• Ustensiles de cuisine et réchauds
• Vêtements
• Moyens de transport pour les personnes coincées dans la ville de Marawi (quartiers et université) et Saguiaran, Lanao del Sur.
Nous espérons que vous répondrez positivement à cet appel.
Les dons peuvent être acheminés par notre réseaux dont le centre de commandement est :
Ranaw Disaster Response and Rehabilitation Assistance Center (RDRRAC), Inc. at Door 2 Maca-agir Apartment, 6th East Rosario Heights, Tubod, Iligan City, Philippines.
Contact : RICHEL BORRES
Email : rdrrac_inc yahoo.com
Les dons financiers peuvent être déposés à :
Account name : Mindanao Humanitarian Action Network
Account Number : 9353-1085-54
Bank Name : Bank of Philippine Islands (BPI)
Branch address : 0935-Iligan-Quezon Avenue
SWIFT Code : BOPIPHMM
PHILIPPINES
Les dons provenant de différents endroits de Mindanao ou de Manille peuvent aussi être acheminés via le réseau et les partenaires de MiHANDs en fonction des régions stratégiques suivantes :
1.) Lanao del Norte (c/o Demokratikong Kilusang Magbubukid ng Pilipinas-Lanao)
Contact : MARIO PONGASE
2.) Cotabato City and Maguindanao area (c/o Tri-people Organization against Disaster Foundation)
Contact : YENNAH TORRES
3.) Pagadian City and Zamboanga del Sur (c/o Convergence of NGOs/POs in Zamboanga del Sur for Agrarian Reform and Rural Development)
Contact : VILMA WAHID
4.) Butuan City
Contact : Daisy Jane Apit
5.) Agusan del Sur (c/o Filipino Katoliko Church at Purok 13, Sibagat)
Contact : Rev. Pedro Fenis Junior
6.) Quezon City and Metro Manila (c/o Lilak-Purple Action for Indigenous Women’s Rights)
Contact : Judy Pasimio
Dons par l’intermédiaire d’ESSF
Les dons d’origine internationale pour cette aide humanitaire peuvent aussi être transférés via le compte de notre association, si cela est plus commode et souhaité :
Pour envoyer les dons
Chèques
Chèques à l’ordre d’ESSF en euros seulement, payables en France, envoyés à :
ESSF
2, rue Richard-Lenoir
93100 Montreuil
France
Compte bancaire :
Crédit lyonnais
Agence de la Croix-de-Chavaux (00525)
10 boulevard Chanzy
93100 Montreuil
France
ESSF, account number 445757C
Données bancaires internationales :
IBAN : FR85 3000 2005 2500 0044 5757 C12
BIC / SWIFT : CRLYFRPP
Compte à l’ordre de : ESSF
Via PayPal
Vous pouvez transférer de l’argent en utilisant la commande PayPal, en haut à droite de la page d’accueil :
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?page=sommaire&lang=fr