LA DÉMOCRATIE, L’ETAT DE DROIT ET LA FRATERNITÉ DOIVENT ÊTRE NOS RÉPONSES
Communiqué LDH
Une fois de plus, des actes de terrorisme viennent d’endeuiller notre pays. C’est la communauté catholique qui vient d’être frappée et, au-delà de l’indignation suscitée, nous pensons d’abord aux victimes, à leurs proches, et à tous ceux qui les côtoyaient. Rien ne peut justifier une telle barbarie.
Quelques jours après le vote d’une nouvelles prorogation de l’état de d’urgence et de nouvelles dispositions qui modifient le Code pénal, la LDH réaffirme que ce n’est pas par une fuite en avant dans de nouvelles mesures sécuritaires que nous parviendrons à endiguer ce fléau. Nous n’avons pas besoin de surenchères démagogiques qui déshonorent ceux et celles qui s’y adonnent. Lutter contre cette idéologie de mort, c’est d’abord respecter les valeurs que les auteurs de tels actes veulent abattre : démocratie, Etat de droit, refus de toute stigmatisation. Voici quelles doivent être nos valeurs et nos réponses.
Paris, le 26 juillet 2016
Communiqué de presse des élus de Saint-Etienne-du-Rouvray Vraiment à Gauche
Nous sommes profondément émus et choqués par cet acte odieux et abject qui s’est déroulé dans notre ville. Nos pensées vont bien évidemment vers les victimes et leurs proches.
Ces assassinats revendiqués mettent en mouvement des tueurs animés d’une idéologie obscurantiste et meurtrière.
Nous ne rentrerons pas dans le piège tendu par Daesh prônant l’essor de la haine entre les religions et les communautés. Sa violence meurtrière et aveugle vise à créer un engrenage de terreur semant la haine et la peur.
Tous les discours racistes et xénophobes en réaction à ces assasinats vont en fait dans le sens de la division souhaitée par Daesh. Tous les discours sur le renforcement d’un Etat d’urgence qu’on voit bien inefficace, tombent dans le piège de Daesh qui veut nous faire perdre nos libertés et répandre la peur. Comme sont inefficaces tous les bombardemenst aveugles de la coalition en Irak ou en Syrie, qui font de nombreuses victimes civiles, alors que nous devrions plutôt aider les peuples qui luttent les armes à la main contre Daesh au Proche-Orient.
Comme Saint Étienne du Rouvray le fait au travers de sa politique sociale avec les associations, nous continuerons à défendre nos idées progressistes, antifascistes, solidaires et antiracistes face aux fascistes religieux et nationalistes.
Philippe Brière et Noura Hamiche, élus de la liste Saint-Etienne-du-Rouvray Vraiment à Gauche, soutenu par le NPA
L’horreur à Saint-Etienne-du-Rouvray
NPA
L’horreur à Saint-Etienne-du-Rouvray En tuant un prêtre lors d’un office religieux catholique, quelques jours après le massacre de Nice, les tueurs, au nom de Daesh, veulent instaurer un engrenage de terreur et de haine, précipiter des catégories de population les unes contre les autres.
Un calcul immonde, auquel il est vain de chercher à s’opposer par l’état d’urgence et la surenchère sécuritaire et guerrière comme le font aujourd’hui la droite, l’extrême droite et le gouvernement. Les mesures proposées par lui ou par les uns et les autres, ont un relent de nationalisme et de xénophobie. Elles renforcent le racisme et entretiennent un climat anti-immigré et islamophobe. Elles sont sources de haine. Elles distillent la méfiance et la peur de tous contre tous. Mais elles n’évitent pas de poser le problème : comment cette société capitaliste en pleine crise produit-elle des jeunes disponibles pour des idéologies mortifères et capables de passer à l’acte ?
Les réponses efficaces pour combattre l’horreur sont autrement plus ardues à mettre en place : la fin des discriminations, l’égalité des droits, la suppression de la pauvreté, du chômage et de la précarité, la fin de la vente d’armes aux dictateurs, la fin des relations économiques avec ceux qui « nourrissent »Daesh, l’arrêt des interventions militaires, la solidarité internationale avec les populations et le soutien matériel aux combattantes et combattants anti-Daesh et anti-Assad.
Montreuil, le 27/07/2016.
Après les attentats
Communiqué de Solidaires
Un nouvel attentat à St Etienne du Rouvray vient de créer l’effroi, l’horreur et la stupéfaction. Pour nous qui pensons que seuls des changements profonds dans les politiques intérieures et extérieures pourront changer la situation dans un délai dont nous ne connaissons malheureusement pas le terme, il n’est pas possible d’enchaîner de nouveaux communiqués.
Nous continuons à penser ce que nous avons exprimé après la tuerie de Nice (voir le document joint) ou quand nous disions que l’état d’urgence ne doit pas cacher les tas d’urgence...
La réponse a une telle situation doit être une politique de fond, sociale, économique, de solidarité et de paix qui puisse durablement éloigner les menaces et décourager les engagements individuels destructeurs et suicidaires.
La prolongation de l’état d’urgence, la relance de la demande par Manuel Valls de pouvoir réaliser des perquisitions administratives, c’est à dire en passant par dessus l’existence de la justice… tout cela montre montre depuis plus d’un an maintenant les limites de tels moyens pour lutter réellement contre le terrorisme. Mais souvenons nous aussi comment ils sont utilisés contre des militants et militantes, simples manifestant-es contre la loi travail ou pour la justice climatique, ou contre des personnes dont le seul tort est de pratiquer l’Islam.
La démagogie ne peut servir de politique, elle ne peut que renforcer ceux et celles qui veulent se saisir de cette occasion pour imposer des politiques discriminatoires, racistes, d’exclusion
Article publié le 27 juillet 2016
Après l’horreur : un autre monde est plus que jamais nécessaire
Ensemble ! 06
C’est tout d’abord compassion et solidarité qu’ ENSEMBLE ! 06 tient à exprimer aux familles et aux proches des victimes de l’attentat de Nice du 14 juillet.
Mais, alors que l’heure est toujours à la douleur, au deuil et au recueillement après l’horreur de jeudi soir, tout continue comme avant : récupérations politiciennes indécentes, déclarations guerrières irresponsables, propos ultra-sécuritaires inquiétants...
Ainsi F. Hollande, qui le soir même de l’attentat, et sans prendre la peine d’attendre les avancées de l’enquête, annonce, dans une fuite en avant belliciste et impérialiste, l’intensification des frappes en Syrie et en Irak. Il annonce dans la foulée la prolongation d’un état d’urgence non seulement inefficace, mais aussi contre-productif car anxiogène pour la société et mortifère pour les libertés démocratiques.
Ainsi C. Estrosi qui, non-content d’avoir fanfaronné sur sa politique de vidéosurveillance généralisée à Nice, se lance dans des polémiques politiciennes.
Ainsi E. Ciotti qui appelle à un « état d’urgence véritable et permanent » au mépris des conventions internationales protégeant les droits de l’homme. Et qui en profite pour stigmatiser honteusement les réfugié-e-s.
Ainsi M. Le Pen qui, comme à son habitude, joue la surenchère guerrière, sécuritaire, islamophobe, anti-réfugié-e-s et anti-immigré-e-s.
Assez de ces politicien-ne-s vautours et cyniques ! On ne combat pas la terreur en entretenant un climat de guerre civile et par la guerre impérialiste !
Heureusement, il existe dans la population, que ce soit à Nice ou dans le reste de la France, une aspiration profonde au vivre ensemble, à la fraternité et à la solidarité contre la haine et le rejet de l’autre, les amalgames islamophobes et la stigmatisationdes migrant-e-s et des réfugié-e-s.
C’est cette aspiration qui nous permettra de résister à la terreur et de construire un autre monde, plus juste et plus solidaire, basé sur l’égalité des droits, débarrassé de la guerre aveugle qui se nourrit des inégalités secrétées par le capitalisme financiarisé et mondialisé.
L’urgence est à la mobilisation durable et citoyenne de la société pour contrôler sa propre protection et pour construire localement des alternatives solidaires dans nos quartiers et nos territoires.
Ensemble ! 06
Sortir de l’engrenage des carnages djihadistes
Alternative libertaire. Secrétariat aux relations extérieures
Europe, Amérique, Moyen-Orient, Asie... Les attentats kamikazes s’emballent. Imprévisibles car peu sophistiqués, mais meurtriers. Ils montrent qu’il est urgent de réfléchir, de tirer des bilans et de changer de politique.
Après Nice, après l’Allemagne, après Orlando, après Istanbul, après Bagdad, après Dacca, il ne fait aucun doute que les tueries aveugles, sous couvert de dijhad, vont se poursuivre.
En France, l’état d’urgence démontre son impuissance face à la menace insaisissable d’attentats d’un nouveau genre : peu de « vraies » cellules djihadistes ; davantage d’individus quasi inorganisés, souffrant de fragilités psychiques et sociales, décidés à se suicider après avoir répandu la mort.
Ce phénomène est connu de longue date aux États-Unis, régulièrement frappés par des individus s’érigeant en « tueurs de masse ». Aujourd’hui, certains ajoutent un éclat supplémentaire à leur crime en se drapant du drapeau du djihad, à la satisfaction de Daech, qui peut ainsi revendiquer des « soldats » et faire monter la peur.
Ne pas faire la politique espérée par Daech
Comment éradiquer le djihadisme ? Répétons-le : la fuite en avant dans la formule « guerre au terrorisme » + État policier est une fausse réponse. Et encore plus fausse si, comme le fait l’extrême droite, on y ajoute le ressentiment et les menaces à l’encontre de la minorité musulmane en France, alors qu’elle subit autant les horreurs djihadistes que l’ensemble de la population.
Cela, c’est typiquement faire la politique souhaitée par Daech : aggraver la stigmatisation de la minorité musulmane en Europe, diviser la société selon des clivages identitaires, faire monter la suspicion et la peur. C’est la politique du « choc des civilisations » que souhaitent, chacun à leur façon, les djihadistes et les nationalistes tenants de l’« Occident blanc ». Or le clivage n’est pas entre Orient et Occident mais, au sein même de l’Orient et de l’Occident, entre progressistes et réactionnaires.
En finir avec le djihadisme
Il est vital de sortir de l’engrenage sans fin des carnages djihadistes :
• en soutenant les forces progressistes au Moyen-Orient (dont le fer de lance est aujourd’hui la gauche kurde), seule alternative politique réelle au chaos actuel ;
• en dénonçant la duplicité de l’État français qui proscrit la gauche kurde, mais pactise avec des régimes (AKP turc, monarchie saoudienne et qatari) qui ont fait le lit du djihadisme ;
• en mettant fin à l’interventionnisme militaire auquel l’État français nous accoutume depuis des siècles, malgré les retours de bâton contre la population civile (« leurs guerres, nos morts ») ;
• en enrayant le délitement social, qui pousse divers désespérées et fanatiques à basculer dans le meurtre de masse, quitte à l’habiller du drapeau du djihad ;
• en stoppant la militarisation de la société (État policier, état d’urgence…), inefficace contre le terrorisme, mais très utile à l’État pour réprimer les mouvements sociaux.
Pour l’essentiel, Alternative libertaire ne renie rien de ce qu’elle écrivait à ce sujet après les attentats de novembre 2015.
Alternative libertaire, 27 juillet 2016
ET SIX MOIS DE PLUS !
Communiqué du collectif « NOUS NE CÉDERONS PAS ! »
Une nouvelle fois, la France vient d’être confrontée à l’horreur des attentats. Face au nombre de victimes, aux circonstances et au mode opératoire choisis, nous ne pouvons que ressentir colère et douleur.
La réponse gouvernementale, formulée au soir même de cet acte odieux, consiste à proroger une quatrième fois l’état d’urgence pour une durée d’au moins six mois. Après s’être livrés à une lamentable surenchère sécuritaire et démagogique, les parlementaires ont avalisé à une très large majorité cette prorogation d’un état d’urgence sans fin, aggravé par des dispositions qui accroissent encore les possibilités d’arbitraire ou qui valident des mesures sans rapport avec l’objet du texte.
Ainsi, les perquisitions administratives vont reprendre et même les enfants deviennent des suspects potentiels puisqu’ils pourront être retenus pendant quatre heures au cours d’une perquisition !
Ces dispositions viendront s’ajouter à celles prévues par la toute récente loi sur la réforme de la procédure pénale mais aussi par toutes les lois sécuritaires votées depuis une vingtaine d’années.
Alors que le dernier rapport parlementaire sur l’état d’urgence a montré la portée limitée d’un régime qui se voulait d’exception, la France va donc s’installer de façon durable dans une situation qui marginalise chaque jour davantage le rôle du juge judiciaire, garant des libertés individuelles, au profit du seul pouvoir exécutif. Nous savons, aujourd’hui, que l’état d’urgence a été utilisé pour autre chose que la lutte contre les actes de terrorisme, notamment pour empêcher des manifestations et assigner à résidence des militants politiques sans que tout cela ait le moindre rapport avec la lutte contre les actes de terrorisme.
Plus que jamais, il convient de rappeler qu’il n’y a pas à choisir entre sécurité et liberté, sauf à entrer dans un marché de dupes qui, à terme, ne garantit ni l’une ni l’autre.
Depuis le mois de novembre 2015, nous refusons de céder à la peur parce que celle-ci génère amalgames, discriminations et fractures au sein même d’une société légitimement inquiète et traumatisée. Pour lutter efficacement contre le terrorisme, il convient d’abord de s’interroger sur ce qui, en amont, n’a pas marché. Le pays n’a pas besoin de nouvelles dispositions législatives ou d’une pérennisation de l’état d’urgence. Il doit au contraire se retrouver autour d’une mobilisation citoyenne qui renforce la solidarité, les libertés et les valeurs portées par la démocratie.
Paris, le 20 juillet 2016