Pour soutenir sa stratégie d’utilisation massive de travail forcé, le gouvernement d’Ouzbékistan emploie harcèlements, arrestations, détentions arbitraires, et dans certains cas, la torture de citoyens tentant de documenter ces faits. Uktam Pardaev, militant des droits de l’homme de Jizzakh et membre d’un groupe indépendant surveillant la récolte du coton, a été arrêté le 16 novembre 2015 sur de fausses accusations de fraude, d’acceptation d’un pot de vin, et d’insultes. En détention provisoire durant huit semaines, il a été enfermé dans une cellule froide et humide avec seulement un tapis sale pour dormir et peu de nourriture. Il a été témoin de tortures et de mal traitements des fonctionnaires envers d’autres détenus pour leur extorquer des aveux, avant d’être lui-même sévèrement rossé de coups et contraint d’avouer.
Dans le monde entier, des organisations de défense des droits humains, dont Human Rights Watch et Amnesty International, exigent la libération immédiate d’Uktam Pardaev. Le 11 janvier 2016, il a été condamné à une peine de trois ans de prison avec sursis. Il vit, désormais, sous surveillance constante à son domicile par les services de sécurité, qui restreignent fortement ses mouvements et activités. Les autorités intimident également les parents et amis d’Uktam Pardaev, qui sont surveillés, interrogés et menacés.
Lettre
En tant que membre des Nations Unies, le gouvernement d’Ouzbékistan a le devoir de protéger les défenseurs des droits de l’homme et veiller à ce qu’ils puissent mener leurs activités légitimes exempt de harcèlement et sans crainte de représailles, comme l’énonce la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies. Je vous demande d’annuler immédiatement la conviction du défenseur des droits de l’homme, Uktam Pardaev ; mener une enquête rapide, indépendante, efficace et impartiale sur ses allégations crédibles de mauvais traitements infligés par les autorités pénitentiaires ; les conditions de détention cruelles, inhumaines et dégradantes ainsi que les violations de la procédure, pour enfin traduire les responsables en justice. Je vous exhorte par ailleurs, à permettre aux journalistes indépendants, aux défenseurs des droits de l’homme et aux représentants d’organisations non-gouvernementales, de documenter et signaler les préoccupations des droits humains sans crainte de représailles, en conformité avec les engagements pris par l’Ouzbékistan en vertu du droit international.
Pour signer :
https://www.labourstartcampaigns.net/show_campaign.cgi?c=3036