Décès de l’écrivaine Lila Chouli, spécialiste du Burkina-Faso
Ecrivaine et militante, auteure de deux ouvrages : « Chronique sur le Mouvement Social au Burkina » publié en 2011, et le « Boom Minier au Burkina » parrainé par la Fondation Gabriel, Lila Chouli, est décédée vendredi 25 mars 2016, à Paris de suite d’une maladie.
Pour moi, Lila Chouli, est une amie et une sœur, une intellectuelle engagée, solidaire qui milite pour la démocratie, les libertés, la bonne gouvernance, la justice sociale et les droits de l’homme des peuples opprimés en généal. Elle aime la France, l’Algérie et l’Afrique, son continent.
Son décès est une immense perte pour les milieux associatifs et militants en lutte.
Chercheuse, Lila travaille pour la Fondation Gabriel Péri. Elle a été inhumée, le mardi 29 mars 2016, à Jeumont en France où réside sa famille. Je compatis avec les membres de sa famille éplorée et partage leur douleur en ce moment de deuil.
J’adresse mes condoléances les plus attristées à ses parents, à la Fondation Gabriel Péri et à tous les militants associatifs qu’ils l’ont connue.
Repose en paix ma sœur Lila, tu es une personne exceptionnelle et Dieu accueille ton âme en paix.
Inna lillahi wa inna ilayhi raji’un.
Makaila NGUEBLA
Source : www.makaila.fr
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« le sentiment d’une énorme perte »
Lila Chouli nous a quittés le vendredi 25 mars 2016. A la tristesse et douleur qui nous assaillent, s’ajoute le sentiment d’une énorme perte, tant Lila avait encore à offrir au monde. La Fondation Rosa Luxemburg, à travers ma personne, présente ses condoléances à sa famille, ses amis et proches.
Lila était une collaboratrice de premier plan de la Fondation Rosa Luxemburg. Notre collaboration a débuté en 2013.
A chaque fois qu’il a été question du Burkina Faso, nous recourions aux lumières de Lila. Elle était une amoureuse du pays des hommes intègres. Raison pour laquelle ellene supportait guère qu’on la présentât comme une « spécialiste » ou une « experte » de ce pays.
Lila nous a beaucoup aidés à affiner notre stratégie d’action au Burkina Faso. Elle était une conseillère dont les avis sur l’activité de nos partenaires comptaient.
Lila a rédigé le chapitre Burkina Faso de deux ouvrages collectifs – Les mouvements sociaux en Afrique de l’Ouest ; Développements politiques récents en Afrique de l’Ouest (parus aux éditions L’Harmattan en 2014 et 2015 respectivement) – que j’ai eu à coordonner au nom de la Fondation. Chacun de ces ouvrages a bénéficié de ses talents d’éditrice. Signe de sa rigueur, de son perfectionnisme, et de la grande amitié qui nous liait, elle n’hésitait pas, malgré moi, à passer un temps fou à parfaire certains de mes textes.
Journaliste de par sa formation, Lila a eu à travailler comme éditrice pour de nombreuses institutions – le CODESRIA, l’Institut de Développement et de Planification (IDEP), la Fondation Gabriel Péri, la Revue SAVOIR/AGIR, le Groupe de Presse Michel Hommell, etc.
Je ne sais pas d’où lui est venue sa passion pour le Burkina Faso. Mais elle a consacré les dernières années de sa vie à analyser en profondeur la société burkinabè, en partant toujours de la perspective des gens d’en bas. N’étant pas vraiment fan des partis politiques et peu convaincue du potentiel « progressiste » de la « démocratie représentative » en Afrique, Lila avait ainsi privilégié l’étude des mouvements sociaux dans leurs différentes composantes. Ce faisant, elle nous a offert les travaux les plus fouillés qui existent sur les mouvements sociaux burkinabè de ces dix dernières années. Elle a passé au peigne fin les mouvements étudiants, les mouvements syndicaux, les mouvements de jeunesse, les mouvements paysans, les mobilisations contre le régime au pouvoir, etc. De cet effort de recherche, il en a résulté un grand nombre d’articles, des livres – Burkina Faso 2011. Chronique d’un mouvement social, Tahin Party 2012 ; Le boom minier au Burkina Faso. Témoignages de victimes de l’exploitation minière, Fondation Gabriel Péri, 2014) - ainsi qu’un documentaire vidéo sur l’orpaillage.
Lila avait prévu de publier une analyse à chaud de l’insurrection populaire burkinabè de novembre 2014, celle qui a mis fin à 27 ans de règne d’un régime despotique. Le manuscrit était prêt à l’époque. Mais elle avait voulu intégrer les développements qui ont suivi, notamment la transition politique et le processus électoral. La maladie ne lui en a pas laissé le temps. Avec la Fondation Gabriel Péri et certains de ses amis, nous essaierons de voir comment publier ses derniers écrits.
Une grande dame, une intellectuelle organique, une amie, et une merveilleuse collaboratrice nous a quittés. Lila était un esprit indépendant chez qui transparaissent honnêteté, probité et générosité. Elle était loyale en amitié tout comme elle était fidèle à ses convictions. Elle a inscrit son combat intellectuel au service des exploités, des opprimés et des aliénés. Elle n’a jamais eu un mot complaisant vis-à-vis des puissants. Parmi les autorités intellectuelles qu’elle aimait citer figurent Adorno, Marcuse et Günther Anders. « Il n’y a pas de danger plus sérieux que l’absence de sérieux chez les tout-puissants » disait ce dernier. Un avertissement que Lila prenait très au sérieux.
Il est rare de trouver des personnes dont les mots, les sentiments et les actes s’accordent en permanence. Lila faisait partie de ces exceptions. Elle va beaucoup nous manquer. Le souvenir de sa joie de vivre et de sa combativité intellectuelle restera ineffaçable dans nos mémoires.
Dakar le 06 avril 2015
Ndongo Samba Sylla
Fondation Rosa Luxemburg
« Bien plus qu’une collègue de travail, une amie très chère »
Lila Chouli nous a quittés, victime de ce que l’on nomme une longue maladie.
Toute l’équipe de la Fondation Gabriel Péri en est bouleversée.
Nous l’avions connue en l’auditionnant un jour pour son livre « Burkina Faso 2011, chronique d’un mouvement social ». Un peu plus tard, elle avait pris part à la 4e édition du colloque international de Dakar, avant de nous rejoindre au début de l’année 2014.
C’est peu dire que son intégration fut une réussite. Lila était cultivée, travailleuse, gaie et drôle, curieuse de tout, infiniment bienveillante.
De sorte que bien plus qu’une collègue de travail appréciée pour son efficacité, elle était, très vite, devenue pour nous tous une amie très chère.
Lila n’avait que 39 ans, et des projets plein la tête. Nous sommes en colère tant sa disparition nous apparait méchante et injuste. Et aussi très tristes. Et nous le serons longtemps.
Pantin, le 31 mars 2016
Fondation Gabriel Péri
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Chers Alain et Michel,
J’ai appris le décès de Lila hier seulement. Je ne la savais pas souffrante, et comme vous sans doute, je n’en reviens toujours pas de la savoir décédée. Je tenais à vous présenter au nom de tous les camarades du Secteur international nos sincères condoléances.
Nous avions fait la connaissance de Lila lorsqu’elle avait pris le relais de Chrystelle pendant son congé maternité ; nous avions appris à apprécier cette jeune femme à l’avenir prometteur et aux nombreuses qualités humaines et professionnelles, reconnues unanimement.
Nous ne l’oublierons pas et nous associons à la douleur de sa famille et de ses proches.
Toutes mes amitiés,
Lydia
Lydia Samarbakhsh
Parti communiste français, membre de la Coordination nationale, chargée des Relations internationales
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« Tu t’en vas nous laissant orphelins »
A LA MEMOIRE DE NOTRE TRÈS CHÈRE CAMARADE LILA CHOULI
Voilà, que ce vendredi noir, 25 mars 2016, tu t’en vas nous laissant orphelins après plusieurs années de camaraderie et d’amitié sincère.
Nous témoignons que notre CAMARADE Lila CHOULI laisse le souvenir d’une femme engagée, honnête, sérieuse, digne, confiante, discrète, modeste, humble, intelligente, disponible pour tout travail militant, qui n’aimait jamais la flatterie. Chez elle c’était l’absence de tout exhibitionnisme.
C’était une femme de cœur. Ce cœur était plein d’amour pour les opprimés, ce qui la guidait à vouer toute sa vie à leur service.
Malgré sa maladie, elle tenait à servir de la façon la plus efficace pour lutter contre la souffrance des peuples opprimés surtout ceux de l’Afrique particulièrement au Burkina Faso, au Mali et au Tchad.
La CAMARADE Lila CHOULI sympathisait rapidement avec tous ceux qui aspirent au changement réel. Elle cherchait toujours la voie qui menait avec certitude à cet objectif.
Elle voulait que s’instaure une solidarité agissante entre cette jeunesse consciente d’Afrique afin de relever les défis auxquels elle est confrontée.
Nos derniers échanges concernaient la mise en place de l’observatoire des mouvements sociaux au Mali. Elle tenait à ce projet.
Nous exprimons notre admiration pour tes activités au Mali dans le cadre de la Fondation Gabriel Péri sur les questions de sécurité dans le Sahel, d’exploitation minière, de paysannerie, de mouvements sociaux ou de lutte citoyenne.
Le peuple Malien, surtout les militants et responsables de l’Organisation Patriotique Faso Kanu et du Collectif Mali Té Tila dont tu suivais les activités sont inconsolables.
Nous saluons ton immense travail de plusieurs années sur le mouvement social au Burkina. Tes livres « Chronique d’un mouvement social au Burkina », « le boom minier au Burkina Faso » et tes multiples contributions à d’autres publications en témoignent.
Ta disparition est une perte énorme pour tous tes compagnons de lutte, singulièrement les jeunes.
Tu étais très attentive, solidaire, véritablement solidaire, tu étais profondément généreuse.
Ta leçon sera utile. Nous continuerons à nous en inspirer !
Au nom de l’Organisation Patriotique Faso Kanu, du Collectif Mali Té Tila et en mon nom, j’adresse mes condoléances les plus attristées à tes (nos) parents, à la Fondation Gabriel Péri et à tous ceux qui t’ont connue.
Nous sommes inconsolables !
Que la terre te soit légère ! Amen !
Bamako le 2 avril 2016
Ibrahima KEBE
Commissaire Principal de L’Organisation Faso Kanu
Et Porte Parole du Collectif Mali Té Tila
« Une collaboration que nous espérions longue »
La rédaction d’Inprecor exprime sa tristesse et ajoute sa voix à toutes celles qui rendent hommage à Lila Chouli, militante et analyste/chercheure, avec qui venait de commencer une collaboration que nous espérions longue (son article « Burkina Faso - Après la révolte populaire, un système « Compaoré sans Compaoré » ? » est paru dans Inprecor n° 611 de janvier 2015), mais qu’un cancer, confirmé en mai 2015, a définitivement arrêtée.
Nous présentons nos condoléances à la famille Chouli.
Pour la rédaction d’Inprecor
Jan Malewski