COMMUNIQUE DE PRESSE
Tegucigalpa, le 18 mars 2016
Nouvelles de la Mission internationale "Justice pour Berta Cáceres”
Durant la Conférence de presse de ce jeudi 17 mars convoquée par la COPINH (Conseil des Organisations Populaires et Indiennes du Honduras),par la Red Nacional de Defensoras de Derechos Humanos en Honduras et la Mission internationale “Justice pour Berta Cáceres”, il a été souligné qu’il est évident que l’assassinat le 3 mars de Berta Cáceres, dirigeante indienne de la communauté Lenca, est un crime politique. C’est la raison pour laquelle la mission internationale estime qu’il est urgent, pour que la vérité apparaisse, de pouvoir compter sur une Commission internationale d’enquête, indépendante, impartiale et transparente ; elle rappelle aussi rappelé l’obligation du Gouvernement du Honduras de faciliter les travaux d’enquête, et d’éviter de prendre des mesures qui retardent le processus d’enquête et sèment la confusion.
De même, la Mission internationale a affirmé que les autorités, dans le chef du Président de la République et du Ministère public, sont dans l’obligation de garantir que toutes les informations possibles soient apportées, et de permettre la participation de la famille de Berta Cáceres et de Gustavo Castro, en respectant ainsi les droits des victimes. A ce sujet, il a été mentionné par exemple, que l’on a refusé à la famille de Berta Cáceres d’exercer son droit de nommer un expert indépendant pour pratiquer l’autopsie.
Un des membres de la Mission internationale, Brian Finnegan, de la confédération syndicale nord-américaine AFL/CIO – CSA, a exprimé combien il était urgent de pouvoir compter sur des mesures de protection qui garantissent la sécurité de Gustavo Castro Soto, des membres de la famille de Berta Cáceres et des membres de COPINH.
Les intervenants ont informé du fait que ce jeudi a eu lieu une réunion avec le Ministère public au cours de laquelle la Mission internationale a exprimé son souhait que l’on oriente l’enquête sur les soupçons qui pèsent sur l’implication dans le crime de l’entreprise DESA, responsable du Projet Agua Zarca, contre lequel luttait l’organisation de Berta Cáceres, le COPINH. Elle a exprimé sa préoccupation au sujet du manque de clarté sur la participation du FBI dans l’enquête.
Miguel Urbán, Député européen de PODEMOS qui représente le groupe GUE/NGL au sein de la délégation, a dénoncé la responsabilité par omission de l’Union européen et du gouvernement espagnol dans le crime commis contre Berta Cáceres, la violence politique qui sévit au Honduras, et l’assassinat dans ce pays de plus de 110 personnes qui défendaient les Droits de l’Homme. Étant donné le niveau d’impunité des violations des Droits de l’Homme au Honduras, ainsi que les abus et le harcèlement des forces de sécurité contre les membres COPINH y d’autres mouvements sociaux, il a exprimé qu’il est urgent que l’Union européenne agisse puisqu’ont été transgressés divers articles de l’Accord d’Association de l’Union européenne avec l’Amérique centrale. Il a aussi rappelé que l’existence des clauses des Droits de l’Homme des fonds de coopération, des accords de coopération et de l’aide officielle au développement de l’Union européenne et ses pays membres. « Si le gouvernement du Honduras viole de manière répétée et systématique les Droits de l’Homme, les accords doivent être suspendus » a exprimé le député européen.
Les membres de la Mission ont insisté sur leur préoccupation au sujet des conditions de la rétention du mexicain Gustavo Castro Soto. La Mission internationale demande aux autorités du Honduras de garantir la vie et l’intégrité physique et de lui permettre un retour immédiat au Mexique. Dans ce sens, et en rapport avec le cas particulier de Gustavo Castro Soto, la mission internationale considère qu’il est urgent que l’Etat du Honduras, via son Pouvoir judiciaire, s’engage à résoudre de manière immédiate le recours d’habeas corpus introduit par Gustavo Castro en réponse aux mesures illégales qui l’empêchent de quitter le Honduras. Elle a exprimé sa préoccupation du fait que la salle constitutionnelle de Cour suprême, -après avoir reçu les recours introduits-, entre en congé de Pâques sans s’être prononcée sur ces recours. En vertu de la Constitution du Honduras, ces recours devraient être tranchés en priorité et en urgence, puisqu’il s’agit d’une personne privée de liberté.
Ainsi la Mission internationale a exprimé le souhait et la décision de coopérer avec les mouvements sociaux du Honduras pour que les assassinats de Berta Cáceres et de Nelson Noé García soient les derniers assassinats qui doivent être condamnés.
Enfin la Mission internationale a informé aux journalistes qu’elle espère pouvoir se réunir avec le Président de la République et le Procureur de la République (Fiscal General).
La Mission internationale “Justice pour Berta Cáceres” restera au Honduras jusqu’au 20 Mars, et aura de nombreuses réunions avec diverses autorités et des organisations du mouvement social. Elle rendra visite à la famille de Berta Cáceres et à la coordination du COPINH à La Esperanza, dans l’Intibucá.
Les réseaux de la société civile internationale qui appuient le travail de la Mission internationale ont insisté sur le fait qu’il faut être extrêmement vigilants en matière de respect des Droits de l’Homme ce 18 Mars, étant donné que les diverses mobilisations qui auront lieu au Honduras en protestation pour l’assassinat de Berta Caceres, contre le projet Agua Zarca, et en défense des Droits des peuples indiens.
Les membres de la Mission internationale « Justice pour Berta Cáceres » sont :
Miguel Urbán Crespo - Europe, Eurodéputé de PODEMOS – Groupe Gauche Unitaire Europe, Gauche Verte nordique GUE/NGL
Nora Cortiñas - Argentine, Mère de la Place de Mai, ligne fondatrice
Pedro Arrojo – Espagne, Député de PODEMOS au Congrès des diputés d’Espagne.
José Olvera - Mexique, UNT-CSA Mexique, Union Nationale des Travailleurs/ Confédération syndicale des travailleurs et travailleuses des Amériques.
Beverly Keene - Argentine, Coordinatrice de Diálogo 2000-Jubilée Sud Argentine, Membre de la campagne internationale pour démanteler le pouvoir des multinationales et mettre fin à l’impunité.
Mirna Perla Jiménez - El Salvador, Magistrate honoraire de la Cour suprême de justice du Salvador.
Brian Finnegan – Etats-Unis, AFL/CIO – CSA. Fédération des Etats-Unis du travail et Congrès des organisations de l’industrie.
Zulma Larin - El Salvador, Coordinatrice du Réseau des écologistes communautaires et de l’Alliance pour la gouvernabilité et la justice.
Natalia Atz Sunuc - Guatemala, Amis de la terre Amérique latine et Caraïbe (ATALC), Membre de la Campagne internationale pour démanteler le pouvoir des multinationales et mettre fin à l’impunité.
Gustavo Lozano - Mexique, Universitaire et avocat de la Coalition des mouvements sociaux pour l’eau et pour la terre (MAPDER y REMA), coordonné avec le mouvement d’Amérique centrale
Tom Kucharz - Espagne, conseiller politique de PODEMOS au Parlement européen, et membre de la Campagne internationale pour démanteler le pouvoir des multinationales et mettre fin à l’impunité.
Miguel Ángel de los Santos - Mexique, avocat du Réseau des Juges ibéro-américains.
Contacts :
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· A. Sandoval (Jubileo Sur Américas) : 0050587136579
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· P.Pof (Podemos) : 0034-618 154 002
· M. Vargas (Campaña Global para Desmantelar el Poder de las Transnacionales y poner fin a la impunidad) : 0034-662026497
· À. Guillamón (Entrepueblos/Entrepobles/Entrepobos/Herriarte) : 0034-932683366 / 0034 - 691501789