Face à l’ampleur de la crise en Syrie, au danger qui menace son devenir et ses habitants, à l’horreur de la politique du meurtre et du siège imposée par le régime et ses acolytes, et partant d’un sentiment humanitaire, de la responsabilité arabe, de la fraternité islamique et historique, nous élevons notre voix, soutenons les habitants de Madaya et refusons le fait d’affamer, de tuer et d’assiéger.
1. Nous condamnons le siège de Madaya qui a pris des proportions dramatiques avec un embargo sur la nourriture, l’eau et les médicaments. Nous considérons que ceci est une violation de toutes les valeurs humanitaires et des droits de l’homme.
2. Nous refusons que des Libanais prennent part au meurtre et au siège de nos parents en Syrie sous prétexte de « combattre les terroristes ». Il s’agit de la même logique appliquée par Israël aux militants libanais et palestiniens.
3. Nous considérons que l’approbation puis le refus par le régime syrien de faire entrer des denrées alimentaires à Madaya sont la preuve que les gens meurent de faim dans la ville, conformément à ce que les médias et réseaux sociaux ont montré. Le Hezbollah avait également indiqué dans un communiqué son implication dans le siège de Madaya.
4. Nous refusons que l’ensemble de la communauté chiite soit considérée comme responsable de ce qui se passe à Madaya et faisons porter la responsabilité exclusivement à ceux qui sont en train de perpétrer ces crimes. Nous proclamons l’innocence des chiites face à l’« holocauste » syrien et ses résultats.
5. Nous demandons le retrait immédiat des éléments armés libanais en Syrie qui combattent aux côtés du régime, et surtout dans les régions proches du Liban telles que Zabadani ou Qalamoun. Nous considérons que les habitants de ces régions sont soumis à des changements démographiques qui brisent le tissu social et historique commun aux peuples libanais et syrien et qui marqueront le vivre-ensemble pour les dix prochaines années.
6. Nous demandons la mise en place d’une solution politique qui garantirait l’union du peuple syrien et le retrait de toutes les forces impliquées dans le conflit. Nous demandons de laisser le peuple syrien décider de son sort.
Voici la liste des signataires de la « déclaration de Madaya » : Malek Mroué, Ali el-Amine, Moustapha Fahs, Harès Sleiman, Hanine Ghaddar, Hussein Choubassi, Badia Fahs, Souhair Khalifé, Roulana Achraf, Waël Wehbé, Ali Noun, Marwan el-Amine, Khalil Jaber, Ahmad Hariri, Ali Ezzeddine, Abbas Jawhari, Jad el-Akhaoui, Salwa Oneissi, Tarek Malaëb, Shirine Abdallah, Rifaat Halabi, Mouna Tibi, Abbas Mtairik, Ali Mrad, Ali Haïdar Cheaïb, Tony Abi Najm, Hassane Abou Nayef, Abdel Mouttaleb Bakri, Adel Taher, Hatem Darak el-Sibaï, Nada Mhanna, Rachad Rifi, Samia Aoun, Fadia Choucair, Saad Faour, Talal Tohmé, Nafeh Saad, Eddie Salamé, Rima Masri, Hassan Mrad, Michel Hajji Georgiou, Hassan Jaber el-Chamri, Marcelle Noujeim, Roula Hussein, Ghandi el-Mohtar, Sakhr Arab, Tammam el-Ali, Thouria Bakour, Leila Salamé, Fayad Makki, Joumana Merhi, Paul Jeïtani, Walid Fakhreddine, Mohammad Moqdad, Antoine Courban, Carole Faddoul, Amer Abazid et Rayan Daher.