Le procès d’Aube dorée (AD) – inculpé d’être une organisation criminelle [1] – qui a commencé le 20 avril a été reporté pour des raisons de procédure. Il continuera le 7 mai 2015 dans une petite salle d’audience de la prison des femmes de Korydallos (district régional du Pirée).
Dès le début de la matinée du 20 avril, plus de 2000 manifestants·e·s, formant quatre tronçons séparés, se sont rejoints au carrefour des rues Gregoris Lambrakis et Solomou, à l’extérieur de la prison de Korydallos. Ils réclamaient la condamnation de l’organisation nazie. Seulement quelques dizaines de membres d’AD étaient réunis de l’autre côté de la prison de Korydallos, sur la route Solomou. Ce qui est loin de l’image donnée, dans le passé, par les fortes sections d’assaut de ce véritable gang.
Toute la région était quadrillée par 2000 policiers. Malgré cette forte présence de la police il n’a pas été possible d’empêcher l’attaque par les néonazis de quelques amis de Pavlos Fyssas (assassiné le 23 septembre 2013) qui avaient emprunté la rue où se trouvaient des membres d’AD. Ils venaient comme témoins. Cet incident confirme que la complicité entre les fascistes et des forces de police n’a pas été rompue, en dépit du type d’inculpation d’AD.
Malgré l’appel à l’échelle nationale en faveur d’une condamnation des fascistes pour les actes commis, le procès n’a pas été reporté parce que la salle d’audience, fort petite, n’était pas adéquate. Ce fait est reconnu aujourd’hui. En effet, le procès a commencé avec la lecture des noms des 69 accusés et des 133 témoins et de l’acte d’accusation. Il a été interrompu parce que l’un des accusés (Nikos Papavasileiou, déjà condamné pour l’incendie criminel d’un magasin d’immigré) a déclaré qu’il ne disposait pas d’un avocat. Il en résulta que le tribunal ordonna la nomination d’un avocat et fixa au 7 mai la poursuite du procès.
Dès le début, le but d’AD était évident : multiplier les incidents de procédure afin de reculer les débats portant sur la question essentielle, celle de la caractérisation d’AD comme organisation criminelle. Cela devrait se poursuivre au cours des prochaines semaines. Tout à fait évident était l’objectif des députés d’AD : tous étaient absents – sauf le député Artemis Matthaiopoulou – et représentés par leurs avocats.
Il faut souligner la présence de 8 député·e·s de SYRIZA venus à Korydallos le 20 avril, ainsi que des syndicalistes et des élus municipaux, présents dans et hors de la salle d’audience.
Du point de vue du mouvement antifasciste et de la gauche, il sera nécessaire de faire que le procès des néonazis reste un des éléments centraux sur la scène politique – et cela sur la durée – et d’élargir la discussion sur l’importance de condamner les fascistes, cela aussi bien dans les quartiers, sur les lieux de travail que dans le système scolaire. Dans la période à venir des initiatives sont préparées par Syriza au Pirée et dans le quartier de New Philadelphia (Athènes) par le Mouvement Expulser le racisme. Des initiatives similaires devraient être prises par des organisations locales dans diverses régions du pays.
Nous nous retrouverons le 7 mai 2015 à l’intérieur et à l’extérieur de la salle d’audience de la prison de Korydallos pour réclamer le transfert du procès au centre de la ville d’Athènes et pour contrer les nouvelles tentatives des néonazis de jouer la montre. Nous exigeons le début d’un réel procès, avec comme premier acte celui ayant trait à l’assassinat de Pavlos Fyssas.
Thanassis Kourkoulas