Communiqué de presse
Des associations issues de l’Immigration signataires de l’ Appel « Solidarité Charlie Hebdo ».
Nous sommes indignés
Nous, associations issues de l’immigration et associations de solidarité, avons appris avec consternation la participation de hauts responsables de l’Etat d’Israël à la manifestation de solidarité avec les victimes de l’attentat meurtrier contre « Charlie Hebdo » qui aura lieu ce dimanche 11 janvier 2015.
Prenant pour prétexte le meurtre raciste et odieux de quatre otages de confession juive le 9 janvier – que nous condamnons avec toute notre énergie –, les responsables des crimes commis contre le peuple palestinien veulent aujourd’hui se draper d’une virginité anti-raciste, respectueuse des droits de l’Homme et de la liberté d’expression en venant manifester à Paris. Ils sont les mêmes qui assassinent des enfants à Gaza et dans les territoires occupés. Ils sont les mêmes qui ont assassiné le caricaturiste palestinien Naji Al Ali en 1987. Ils oublient que les caricaturistes de « Charlie Hebdo » assassinés ont toujours défendu le droit des Palestiniens à leur Etat.
Cette participation est cautionnée par le gouvernement français, qui les accueille et accepte de les faire participer à son cortège officiel.
Non, la lutte pour la liberté d’expression et de conscience et contre la barbarie ne peut être menée avec les ennemis de la liberté !
Non, les criminels de guerre n’ont pas leur place dans les cortèges de la dignité et de la solidarité. Leur place est devant les tribunaux internationaux.
Paris, le 11 janvier 2015.
Une provocation obscène
AFPS, samedi 10 janvier 2015
Les centaines de milliers de nos concitoyens qui manifestent dans un calme impressionnant leur volonté de vivre ensemble en ces jours de deuil sont pénétrés du souci d’éviter toute provocation des fauteurs de haine.
Or nous apprenons par les médias israéliens que pourraient prendre place au premier rang de la manifestation républicaine de dimanche à Paris Avigdor Lieberman, Naftali Bennett ou Benjamin Netanyahou. Lieberman qui avait naguère implicitement appelé à utiliser la bombe atomique sur Gaza. Bennett qui s’est vanté d’avoir tué beaucoup d’Arabes. Netanyahou, le bourreau de Gaza.
Ce serait un dévoiement insupportable du sursaut citoyen en cours qui remettrait en cause la nature même de cette manifestation républicaine.
Comment ne pas y voir une grossière et inacceptable tentative de récupération de la part de dirigeants israéliens qui n’ont de cesse d’alimenter la prétendue « guerre des civilisations ».
Nous demandons à nos gouvernants de ne pas accepter leur présence qui reviendrait à les blanchir, alors que leur place est sur le banc des accusés de la Cour pénale internationale (CPI).
Le Bureau national de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS)
Diffusé par le Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique
NON A LA RECUPERATION POLITICIENNE DES MORTS DE CHARLIE HEBDO : DIMANCHE DANS LA DIGNIITE : point fixe à partir de 14h30, place Voltaire (côté Ledru Rollin). Nous rendrons hommage à nos camarades de Charlie et aux victimes des terroristes-fanatiques-fascistes … Nous ne manifesterons pas derrière ceux qui si mal nous gouvernent (ou nous ont gouverné), bafouent nos droits, menacent nos libertés ... Des militantEs, des précaires, des sans, avec : AVIHPO, COPAF, DAL, Intercapa Solidarité …
TROIS BOURREAUX DU PEUPLE PALESTINIEN A PARIS LE 11 JANVIER : QUELLE HONTE !
Benjamin Nétanyahou, Avigdor Lieberman et Naftali Bennett représenteront le 11 janvier l’Etat d’Israël à la grande manifestation européenne de riposte aux fusillades contre Charlie Hebdo et contre le magasin casher à Paris. Ces trois personnages sont des criminels de guerre qui relèvent de la Cour Pénale Internationale pour les meurtres de masse commis à Gaza et ailleurs.
Ce sont trois sinistres artisans de la volonté d’Israël d’écraser le peuple palestinien : Nétanyahou, le dirigeant des massacres à Gaza, Lieberman et Bennett, deux ministres colons, l’un prévoit l’expulsion de tous les Palestiniens, y compris ceux qui vivent en Israël et l’autre se vante d’avoir tué des Palestiniens.
Ce qui est tout aussi grave, c’est la signification que leur présence confirme, concernant la nature de cette manifestation.
C’est pourquoi nous exhortons les diverses associations amies du peuple palestinien qui comptent se rendre à cette manifestation à reconsidérer leur décision.
La manifestation devait être soi-disant « d’unité nationale » contre le terrorisme et pour la liberté d’expression. Elle sera en réalité une représentation des « valeurs du monde civilisé occidental » contre les « menaces terroristes du monde arabo-musulman », une manifestation bien dans la tonalité du « choc des civilisations » qui d’après nos gouvernants, même quand ils se défendent de diffuser ce point de vue, régit le monde actuel.
En fin de compte tous ceux qui souhaitaient manifester demain leur solidarité avec les victimes de ces terribles attentats et pensaient sincèrement montrer une société française unie contre le crime, se sont fait confisquer leur manifestation par les organisateurs autoproclamés d’une grande messe de « l’Axe du Bien » : le gouvernement, ses amis et tous ses concurrents de droite – hormis le Front National, dont l’idéologie n’a nul besoin d’invitation pour prospérer. Les grands alliés internationaux seront présents : ces mêmes représentants d’État dont les politiques contre les peuples ont permis l’apparition du terrorisme djihadiste, les courants islamophobes, les amis de l’État d’Israël et bien sûr les représentants de cet État.
Quant aux populations « dangereuses », postcoloniales, jeunes, éventuellement porteuses de signes ostentatoires musulmans, elles subiront le dispositif de contrôle renforcé dans la période qui s’ouvre. Nous ne pouvons oublier qu’à tous ceux-là les manifestations de solidarité et la liberté d’expression ont été interdites, l’été dernier, pendant l’opération « Bordure de protection » menée contre Gaza par les trois invités israéliens de demain.
Les représentants d’Israël ont commencé à faire de grands appels à la population juive française, déclarant qu’elle est victime d’un déferlement antisémite sans précédent, pour qu’elle émigre en Israël, pays « de grande liberté ». Les dirigeants israéliens mettent sciemment en danger les Juifs français par la peur et l’incitation au départ.
Le Bureau National de l’UJFP le 11 janvier 2015