Dimanche 17 septembre, des élections régionales ont eu lieu dans deux Länder allemands, celui de Berlin - qui a statut de ville-région - et celui de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, dans le nord-est du pays. Ces deux régions sont gouvernées par une coalition « rouges-rouges », alliant le Parti social-démocrate (SPD) au Parti de gauche (LPDS, ex-communistes). L’enjeu de ces scrutins était de savoir si la droite obtiendrait un score suffisant pour empêcher la réédition de cette alliance, sachant que, au niveau fédéral, le gouvernement réunit l’Union chrétienne-démocrate (CDU, droite) et le SPD.
Mais la droite n’a pas gagné : dans les deux cas, le SPD est arrivé en tête et, à Berlin, la CDU a obtenu le plus mauvais score de son histoire. Le SPD a désormais le choix de poursuivre ses alliances, avec les Verts ou le LPDS à Berlin, ou avec le LPDS seul dans le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. À Berlin, les pertes du LPDS ont été dramatiques : les 185 000 voix qu’il a obtenues représentent un résultat moitié moindre qu’il y a cinq ans... Et, dans le Mecklembourg, tout en conservant le même nombre d’élus - du fait de l’abstention, en hausse de 10 % dans les deux Länder -, le LPDS a perdu 20 000 voix.
De son côté, l’Alternative électorale pour le travail et la justice sociale (Wasg) avait présenté ses propres listes aux deux élections, malgré l’opposition de sa direction nationale, la Wasg ayant entamé un processus de fusion, au niveau fédéral, avec le LPDS. Résultat : 0,5 % des voix dans le Mecklembourg-Poméranie, et un score « respectable » de 2,9 % à Berlin, sans être pour autant responsable de la débâcle du LPDS, qui paye le prix de la participation au gouvernement régional.
Dans ces deux élections, seule l’extrême droite a réalisé une dangereuse percée. S’ils n’accèdent pas au Parlement régional à Berlin, les néonazis du Parti national démocrate (NPD), forts de 7,3% de voix, ont obtenu six représentants dans le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale.