Face au spectre de l’embrigadement et de l’armée de réserve : la fuite sans retour ou la mort inéluctable
Un autre camarade nous quitte
Le régime appelle toujours avec frénésie et insistance à rejoindre ses escadrons, brigades, bataillons et milices et encourage par tous les moyens la jeunesse syrienne à s’y enrôler ainsi qu’à poursuivre ceux qui s’y soustraient.
L’enrôlement dans les forces du régime n’est généralement pas volontaire. Il est contraint et non facultatif. Celui qui est convoqué et ne répond pas à l’appel doit fuir ou se cacher. Celui qui répond aura pour destin quasi inéluctable la mort dans les combats insensés du régime qui font peu de cas non seulement du sang du peuple syrien mais aussi du sang et des âmes des soldats de son armée, utilisés comme chair à canon. Les récents combats de Raqqa en sont l’illustration. C’est pourquoi nous ne considérons pas tout soldat comme étant nécessairement un milicien. La plupart des soldats sont des fils de travailleurs, qui ont été, et sont toujours, des victimes du régime lui-même. Parmi eux, certains ont été appelés pour le service militaire ou comme réservistes et n’ont pas répondu à l’appel, mais auront été arrêtés aux barrages de l’armée et enrôlés comme réservistes. D’autres qui ont des difficultés économiques ou des enfants en bas âge et une épouse ou encore une famille qui compte sur eux, survivent avec le minimum vital. Ils ne seront pas nécessairement en mesure de faire défection et de rejoindre les forces de la révolution populaire, dont la taille décline et qui sont exposées aux attaques de la contre révolution, qu’il s’agisse du régime ou des forces fascistes et réactionnaires de l’EIIL. C’est une réalité que nous ne pouvons pas feindre d’ignorer. Celui qui ne regarde que d’un œil ne verra jamais la réalité.
Les exemples sont quotidiens. Citons le camarade Abou Yazan dont nous ne mentionnerons pas le nom complet pour préserver ses enfants, son épouse et sa famille des brutalités des milices d’Assad, qui a du revêtir l’uniforme sous la contrainte. Le camarade Abou Yazan a refusé de rejoindre les forces du régime lorsqu’il en a reçu l’ordre et s’est caché pendant de longs mois. Il y a environ deux mois, il a été arrêté à un barrage de l’armée, mis au cachot pour être trié immédiatement et envoyé délibérément de la prison à la mort inéluctable dans un des terrains de combats les plus chauds. Notre camarade est mort en martyr lors de la première confrontation avec les milices fascistes de l’EIIL le premier vendredi du mois d’août.
Avec le martyre d’Abou Yazan, nous avons perdu un camarade actif, qui a participé notoirement au soutien aux déplacés. Et nous souffrons, car les circonstances de la pression sécuritaire intense ont conduit à son arrestation et à son envoi à la mort, lui, qui était un militant révolutionnaire populaire formidable.
Et nous réaffirmons qu’une activité militante persévérante et révolutionnaire dans les rangs des soldats des forces du régime en faveur de la révolution populaire est plus qu’importante. A nous de faire de déployer d’avantage d’efforts en ce sens, notamment en garantissant un environnement sûr aux déserteurs. De même nous appelons à resserrer les rangs des forces révolutionnaires qui portent le programme de la révolution populaire, pour le triomphe de la victoire sur la contre révolution, et en premier plan sur le régime.
Gloire à notre camarade Abou Yazan, à nos martyrs à et à tous les martyrs de la révolution populaire
Tout le pouvoir et toute la richesse au peuple
Courant de la Gauche Révolutionnaire (Syrie)
12 août 2014