Ainsi la trêve de 72h n’a-t-elle pas duré une heure de plus et la population palestinienne de Gaza se retrouve à nouveau sous le feu combiné de la marine, de l’aviation, des chars et de l’artillerie des forces d’occupation israéliennes.
On entend déjà les commentateurs en faire porter la responsabilité sur la délégation palestinienne au Caire et singulièrement sur le Hamas.
C’est là une lecture totalement biaisée de ce qu’est aujourd’hui la réalité. Ce que cherchait à faire accepter Israël, après avoir tout fait pour saboter la voie ouverte par le gouvernement d’entente nationale, c’était, une fois encore, la perpétuation du statu quo. C’est précisément ce qui n’est désormais plus possible. Le statu quo, c’est à dire le maintien d’une enclave palestinienne assiégée, coupée de la Cisjordanie, et dépendant pour l’extérieur du seul bon vouloir de l’Égypte et d’Israël, est une chimère criminelle : les Gazaouis ont payé un trop lourd tribut pour continuer à vivre soumis au blocus et au siège militaire.
Les Palestiniens qui ont l’expérience de la résolution 1860 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 8 janvier 2009, restée sans le moindre effet lors de l’opération « Plomb durci », ne peuvent se satisfaire de belles paroles.
La France qui, par la voix de Laurent Fabius, a reconnu qu’une solution devait être imposée de l’extérieur, n’a, pour l’heure, pris aucune initiative à la hauteur de la situation créée par l’agression israélienne.
Elle doit sans délai sanctionner fermement cet État prédateur en cessant avec lui toute coopération militaire, en mettant un embargo sur les armes et en suspendant pour ce qui la concerne l’accord d’association UE-Israël. Elle doit également prendre toutes les mesures nécessaires pour que la commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme fasse son travail et encourager les autorités palestiniennes à adhérer à la CPI. Faute de quoi elle prêterait la main à cette folie qui menace de plonger la région entière dans le chaos.
Le Bureau national
Association France Palestine Solidarité (AFPS)