Les agressions des forces réactionnaires et tekfiries armées continuent contre les forces civiles et révolutionnaires syriennes dans toutes les zones où elles pénètrent. Elles pratiquent les enlèvements, les meurtres, les arrestations et les assassinats de façon publique contre leurs militants et œuvrent à détruire le mouvement populaire révolutionnaire, à imposer une hégémonie réactionnaire et rétrograde sur ce qui reste de masses de notre peuple dans ce qu’on appelle les zones « libérées » que ces forces réactionnaires ont pu envahir, et plus particulièrement l’EIIL et ses pairs. Par leurs agressions permanentes sur les forces et les masses révolutionnaires porteuses du programme initial de la révolution populaire, ces dernières se sont retrouvées prises entre deux feux, d’une part les forces réactionnaires fascistes, et de l’autre les forces du régime de la clique bourgeoise au pouvoir.
Mais l’EIIL et les autres forces réactionnaires et leur pairs de se contentent pas de se livrer aux pires formes d’agression sur de nombreuses communes et régions kurdes, notamment la région de Koubani-Aïn Alarab, depuis près de deux ans : bombardements, assassinats, destruction, enlèvements, et contrainte à l’exode des masses kurdes de notre peuple, mais elles le font par haine raciste flagrante et répugnante. Cela fait écho aux méthodes du régime en place à l’encontre des droits de notre peuple depuis plus de trois ans et constitue une menace pour les zones où le mouvement populaire et civil est encore vivant, actif et laïc.
Le silence suspect de certaines forces de l’opposition face aux agressions sauvages continuelles à l’encontre des droits des masses kurdes est révélateur soit de leur abdication sur des bases nationalistes chauvines soit de leur complicité envers ces actions et cela doit être dénoncé et dévoilé sans hésitation dans les deux cas. Nous devons rappeler à ceux qui ont besoin qu’on leur rafraîchisse la mémoire que les masses kurdes de notre pays, qui ont tant souffert de discrimination, de l’injustice, et d’une double oppression, ont brandi très tôt la bannière de la révolte contre la clique au pouvoir et ont participé depuis de longues décennies à toutes les luttes menées par les partis syriens de gauche et laïcs. Elles ont participé au soulèvement de mars 2004 dans un contexte d’abdication et de silence de la majorité des forces politiques syriennes d’opposition.
Les villes kurdes d’Afarin, Amouda, Qamichlo etc, ont été parmi les premières villes à manifester et à participer à la révolution populaire en mars 2011 par un mouvement populaire imposant.
Nous n’exprimons pas seulement notre solidarité pleine et entière avec les masses kurdes contre les attaques de l’EIIL et autres mais nous tenons aussi à réitérer notre position traditionnelle appelant à la reconnaissance des droits nationaux, culturels et politiques du peuple kurde, non seulement en Syrie à « Rojava », mais dans toutes les parties du Kurdistan.
Néanmoins notre reconnaissance des droits précités ne nous empêche pas d’exprimer notre souhait et notre appel à ce que le peuple kurde, comme c’est le cas dans une large mesure en Syrie aujourd’hui, soit pleinement partenaire des masses syriennes dans notre combat uni contre la clique au pouvoir car la victoire de la révolution requiert l’unité et l’indépendance des masses populaires, loin des clivages religieux ou ethniques, et que le peuple kurde soit aussi un partenaire dans l’édification d’une Syrie libre et démocratique, construite sur la justice sociale, la laïcité, l’égalité totale entre tous, sans discrimination ethnique, religieuse ou confessionnelle.
Pour la libération, l’égalité et la victoire de la révolution et des luttes populaires actuelles et à venir, vive l’unité des masses populaires en Syrie !
Vive l’unité de la lutte des masses sans discrimination ethnique, religieuse ou confessionnelle !
Vive la révolution des exploités et des opprimés !
Vive la révolution populaire !
Tout le pouvoir et la richesse au peuple !
Courant de la Gauche révolutionnaire en Syrie !
Damas, le 13 juillet 2014