Note sur la situation mardi 1er juillet à 18h (heure française)
Les avocates de la direction de Latelec ne sont pas venues au rendez-vous qui avait été prévu avec la délégation choisie par les ouvrières en lutte.
(Celle-ci avait été constituée suite au refus de la direction de Latelec de rencontrer Monia Dridi et Sonia Jebali, les deux déléguées UGTT licenciées, la seconde d’entre elles étant en grève de la faim depuis le 19 juin).
Une rencontre a par contre eu lieu entre 14h30 et 17h30 (heure française). Participaient à cette réunion :
– Monia Dridi, déléguée UGTT de Latelec-Fouchana et faisant partie des quatre licenciées en lutte,
– un syndicaliste UGTT travaillant sur le site de Latelec-Fouchana,
– Mohamed Ali, secrétaire général de l’Union régionale UGTT de Ben Arous
– Belgacem Ayari, secrétaire général-adjoint de l’UGTT chargé du secteur privé,
– la direction de Latelec-Fouchana représentée par le directeur du site, le gestionnaire des ressources humaines et une avocate,
– un représentant du syndicat patronal UTICA,
– des représentants de l’Inspection du travail et du Ministère du travail.
La direction de Latelec a persisté dans son refus de toute réintégration. Elle continue à ne vouloir discuter que du montant des indemnités des quatre ouvrières licenciées.
Une première victoire pour les ouvrières de Latécoère
Souvenez-vous, en juin dernier, nous lancions un Appel Urgent pour dénoncer le licenciement abusif de plusieurs ouvrières qui montaient un syndicat afin d’exiger l’amélioration de leurs conditions de travail.
Une bonne nouvelle pour les ouvrières de Latécoère
Suite à notre Appel Urgent et à la mobilisation de ses employées, l’équipementier aéronautique français a accepté de réintégrer 6 des 10 employées licenciées.
Une bonne nouvelle pour les employées de Latécoère, qui ne signifie pas pour autant la fin de cette lutte : quatre d’entre elles n’ont toujours pas été réintégrées, parmi lesquelles Sonia Jebali et Monia Dridi que nous avions interviewées en septembre dernier. Lire l’article.
Deux leaders syndicales ainsi que trois autres membres du syndicat ont d’ailleurs été condamnées à deux mois de prison ferme pour des actes de violence qu’elle n’ont pas provoqué mais subi lors d’une agression contre le secrétaire général du syndicat UGTT de la région de Ben Arous le 8 octobre 2012 au cours d’un rassemblement syndical. Elles ont bien entendu fait appel de cette décision.
Peuples Solidaires continue de soutenir les ouvrières en lutte de Latélec : Nous serons attentifs à ce que la réintégration des six ouvrières soit effective et se fasse dans de bonnes conditions, et nous continuerons de demander la réintégration des quatre ouvrières toujours licenciées.
Rappel des faits
L’équipementier aéronautique français Latécoère, qui fournit de grands noms de l’aviation comme Airbus ou Dassault, est l’un des leaders mondiaux de son secteur. Mais il est moins performant quand il s’agit du respect des droits dans sa chaîne de production. Salaires de misère, heures supplémentaires abusives, insultes, problèmes de santé et de sécurité au travail… tel est le quotidien du personnel – majoritairement féminin – de l’usine tunisienne de Fouchana, où Latécoère fait produire des câbles aéronautiques. Et lorsque les ouvrières s’organisent en syndicat, la direction de l’usine ferme temporairement l’usine et licencie les « meneuses ». Continuez à faire pression sur Latécoère pour qu’elle change d’attitude !
Peuples solidaires
Signez l’Appel Urgent ! :
http://www.peuples-solidaires.org/appel-urgent-unisie-latecoere/
Tunisie : solidarité avec les salarié-e-s en grève de la faim contre leur licenciement !
Depuis plus d’un an et demi, un conflit social a lieu à Latelec-Fouchana dans la banlieue de Tunis. Suite à cela, la direction a décidé de détruire le syndicat UGTT constitué dans l’usine depuis 2010.
Elle a notamment fait un chantage à la fermeture de l’usine et engagé 10 procédures de licenciement contre des ouvrières en lutte, dont les deux principales déléguées UGTT.
Latelec est la filiale de la multinationale française Latécoère qui fournit des équipements aux plus grandes compagnies de l’aéronautique comme Airbus et Dassault
Grâce à la mobilisation, les salariées de Latelec-Fouchana ont obtenu en mars 2014 des premières avancées.
Mais la direction a maintenu le licenciement de quatre ouvrières dont les deux déléguées syndicales.
Face à cela, plusieurs d’entre elles ont commencé une grève de la faim le jeudi 19 juin.
Elles ont été rejointes par deux salariés également licenciés dans une entreprise voisine, Leman industrie.
L’Union syndicale Solidaires apporte son plein soutien à ces salarié-e-s en lutte
SOUTIEN AUX SALARIEES DE LATELEC, en grève de la faim pour l’obtention de leurs droits
Depuis plus d’un an et demi, un conflit social a lieu à Latelec-Fouchana dans la banlieue de Tunis.Il s’est notamment traduit par 10 procédures de licenciement contre des ouvrières en lutte dans cette entreprise. La direction voulait, entre autres, détruire le syndicat UGTT de Latelec- Fouchana, en licenciant les deux principales déléguées.
Latelec est la filiale de la multinationale française Latécoère qui fournit des équipements aux plus grandes compagnies de l’aéronautique comme Airbus et Dassault. Dans cette entreprise de câblage pour l’aéronautique, 80% des salariéEs sont des femmes.
Grâce à la mobilisation, les salariées de Latelec-Fouchana ont obtenu en mars 2014 des premières avancées.
Mais la direction a maintenu le licenciement de quatre ouvrières. Face à cela, elles ont commencé une grève de la faim le jeudi 19 juin.
Elles ont été rejointes par deux salariés également licenciés dans une entreprise voisine, Leman industrie.
Nous apportons notre plein soutien à ces salarié-e-s en lutte.
Comité de soutien aux syndicalistes de Sea Latelec de Fouchana, avec le soutien d’ATTAC, du CNDF et de l’union syndicale Solidaires
Communiqué du Comité de soutien aux syndicalistes de Latelec-Fouchana (Tunisie) – 29 juin 2014
Soutien aux grévistes de la faim pour l’obtention de leur droits
Dans la région de Tunis, depuis le 19 juin 2014 soit plus de dix jours, deux salariées de Latelec- Fouchana sont en grève de la faim. Elles luttent depuis de longs mois contre le licenciement abusif de quatre ouvrières, dont les deux principales animatrices du syndicat UGTT.
La dégradation de l’état de santé des grévistes de la faim a nécessité plusieurs séjours à l’hôpital. Ejectées par la police de l’Inspection du travail où elles avaient entamé leur grève de la faim, elles sont aujourd’hui dans les locaux de l’Union générale des étudiants de Tunisie (UGET) où elles poursuivent leur action en compagnie d’un salarié licencié de l’entreprise voisine Leman Industrie, également en grève de la faim.
Des délégations d’organisations de la société civile leur ont rendu visite et ont ainsi permis de les soutenir moralement.
Lundi 23, un rassemblement de soutien devant l’ambassade de France à Tunis a été dispersé par la police.
Dans l’usine, des ouvrières ont porté des brassards rouges en signe de solidarité, puis ont débrayé massivement.
Vendredi 27, la direction avait enfin accepté de recevoir une délégation de quatre personnes mandatées par les grévistes de la faim (la direction refuse en effet de discuter avec les deux déléguées UGTT Sonia et Monia).
Mais à l’heure du rendez-vous, la direction a annoncé par téléphone qu’elle refusera de signer un procès-verbal à l’issue de cette réunion.
Elle a de plus essayé de diviser les salariées en lutte en ne voulant discuter que du cas des deux déléguées syndicales, et pas celui des deux autres licenciées.
Conformément au mandat qui lui avait confié, la délégation a alors refusé de rencontrer la direction dans de telles conditions. Elle a obtenu le report de la rencontre au lundi 30 après-midi, de façon à pouvoir négocier dans des conditions plus correctes.
Encore une fois, c’est bien la direction de la multinationale française Latécoère et sa filiale tunisienne Latelec, avec un aveuglement digne d’une autre époque, qui bloque l’avancée de la négociation. Elle se permet, avec cette attitude arrogante, de traiter ces salarié-e-s comme le faisaient les entreprises françaises au temps de la colonisation.
Contact : comite.syndicatlatelecfouchana gmail.com
Les messages de solidarité seront retransmis en Tunisie et publiés sur la page Facebook du comité.
https://www.facebook.com/ComiteSoutienSyndicalistesLatelecFouchana?ref=hl
TRACT DE LA CGT LATECOERE, maison-mère de Latelec, distribué à Latécoère Toulouse le lundi 30 juin au matin
Tunisie : deux ouvrières de Latelec en danger de mort.
En Tunisie, même le simple fait de pouvoir négocier est un combat.
Depuis le jeudi 19 juin, Sonia Jebali et Houda Thalji sont en grève de la faim.
Elles demandent l’ouverture d’une négociation avec la direction de Latelec en vue de discuter des conditions d’une issue honorable au long conflit qui oppose les ouvrières de l’usine de Fouchana à la direction de Latécoère.
En mars dernier, un accord avait été conclu entre la direction de la SEA Latelec et l’UGTT qui avait permis, grâce à l’action vigoureuse de nos camarades de l’UGTT et sous la pression des plus hautes autorités politiques du pays, de réintégrer 5 des 10 syndicalistes licenciées 1 an plus tôt et d’en indemniser une 6e.
Il restait alors à régler le cas des 4 autres jeunes femmes dont les 2 fers de lance du syndicat, celles qui ont mené toutes les luttes : Sonia Jebali et Monia Dridi. L’accord de mars prévoyait qu’une négociation ultérieure aurait à régler leur situation.
Mais l’accord de mars, sur ce point comme sur d’autres, n’a pas été respecté par la direction. C’est pourquoi nos camarades tunisiennes ont pris la décision – courageuse et terrible – de mettre leur vie dans la balance.
La direction indifférente au sort de nos 2 jeunes camarades, pourtant en grave danger.
Depuis le mardi 17 juin, la CGT Latécoère, tout juste informée de ce projet de grève de la faim, multiplie les démarches auprès de la direction – Mr Burello d’abord, Mr Blanchard ensuite ainsi que Mr Michelland – afin, d’une part, de l’aviser de l’évolution de l’état de santé des 2 grévistes et, d’autre part, de la convaincre d’ouvrir cette négociation.
Nous croyions avoir été entendus car une 1re réunion de négociation était prévue vendredi dernier mais l’avocat mandaté par Latelec ne s’y est pas présenté. Au jour où nous écrivons ce texte, aucune nouvelle date n’est, à notre connaissance, arrêtée.
La CGT a peur, la CGT accuse.
Les informations qui nous parviennent quotidiennement de Tunis nous font peur. La santé de Sonia et d’Houda se dégrade rapidement. Sonia a été hospitalisée pendant plusieurs heures pour anémie. Elle a refusé tout traitement puis, aidée de ses nombreux soutiens, a quitté l’hôpital pour rejoindre Houda.
La détermination de nos camarades tunisiennes qui a toujours fait notre admiration, aujourd’hui nous inquiète. C’est parce que nous connaissons leur force que nous redoutons tant de les voir l’exercer contre elles-mêmes.
La CGT Latécoère accuse la direction d’agir contre celles qu’elle a déjà très durement malmenées avec un acharnement insensé. Elles ont été licenciées, elles sont sans aucun revenu depuis plus d’un an, elles n’ont aucune perspective de retrouver un emploi et l’usine de Fouchana a été « débarrassée » de sa base syndicale : n’est-ce pas suffisant !!!???
Il est pourtant une bataille que la direction de Latécoère ne gagnera jamais : celle de l’image.
Comment la direction peut-elle ne pas voir que cette négociation que nous lui réclamons est aussi, pour elle, la promesse d’un armistice, la promesse que cette bataille qu’elle ne pourra jamais gagner cesse ?
Dans notre précédent tract sur la Tunisie nous faisions état du fait que nous envisagions de déposer une plainte contre Latécoère devant le point de contact national de l’OCDE. Nous avons pris des contacts et des conseils préparatoires. Notre projet est très possible, très facile et nous n’hésiterons pas une seconde à le mettre à exécution.
Toulouse, le 30 juin 2014
cgt latecoere.fr
La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) soutient les syndicalistes de Latelec en grève de la faim
Paris, Tunisie, le 1er juillet 2014
La FIDH exprime sa solidarité avec les syndicalistes de Latelec - Fouchana ayant entamé depuis le 19 juin 2014 une grève de la faim pour revendiquer leur réintégration à leur usine et leurs droits socio-économiques.
Depuis plus d’un an et demi, un conflit social perdure au sein de l’usine Latelec de Fouchana dans la banlieue de Tunis, qui est une filiale de la multinationale française Latécoère. La direction de l’usine a décidé le licenciement de 10 ouvriers, essentiellement des ouvrières, dont certaines représentantes syndicales.
Malgré les différentes formes de lutte menées par les ouvrières et leurs déléguées syndicales, l’usine Latelec -Fouchana s’est refusée à toute véritable négociation et refuse toujours leur réinsertion.
Les syndicalistes ont décidé, à cet effet, une grève de la faim.
La FIDH qui suit le dossier aux côtés des ses organisations membres tunisiennes, réitère son soutien aux ouvrières en grève et appelle la multinationale française Lactéoère et sa filiale en Tunisie à cesser leur harcèlement, à respecter le droit national et international du travail et particulièrement des droits économiques et sociaux de l’ensemble de ses ouvriers et ouvrières.
Communiqué du NPA. Solidarité avec la lutte des ouvrières de Latélec-Fouchana
En Tunisie, malgré l’acharnement de la direction de l’entreprise Latélec-Fouchana appartenant au groupe aéronautique français Latécoère, les salarié-e-s continuent leur combat.
Refusant de satisfaire à leurs revendications, la direction s’est engagée dans une lutte sans merci contre les ouvrières pour briser toute résistance, et détruire leur syndicat UGTT. Après avoir été contrainte par la mobilisation des salariées à quelques avancées, la direction tente de maintenir le licenciement de quatre ouvrières, dont les deux principales déléguées syndicales.
Pour faire reculer la direction, deux d’entre elles ont commencé une grève de la faim le 19 juin. La direction continue de tergiverser et tente de diviser les salarié-e-s. Face à cela des débrayages massifs ont eu lieu dans l’entreprise et une grève reconductible à 80 % a commencé le jeudi 3 juillet.
Chaque jour qui passe met de plus en plus en danger les grévistes de la faim, dont la déléguée UGTT qui est dans un état physique très inquiétant.
Nous affirmons notre solidarité pleine et entière avec leur combat. Latécoère doit céder.
Montreuil, le 6 juillet 2014
Pour le NPA
Christine Poupin, Olivier Besancenot, Philippe Poutou
Aux travailleurs-euses en lutte de Latelec et Leman
Chèr-e-s camarades,
Nous nous tenons régulièrement informé-e-s de votre lutte et nous apportons toute la solidarité du NPA.
Des deux côtés de la Méditerranée, le patronat ne connaît qu’une seule loi, celle du profit. Il n’hésite pas pour cela à fouler aux pieds les droits des travailleurs et chercher à détruire les organisations syndicales.
Cette politique a des conséquences encore plus dramatiques dans les pays dominés par l’ancienne puissance coloniale, où les multinationales se croient tout permis.
Nous espérons de tout cœur que vous finirez par obtenir la satisfaction de vos revendications.
Face au capitalisme mondialisé, la solidarité internationale des travailleuses et travailleurs est plus nécessaire que jamais.
Christine Poupin
Olivier Besancenot
Philippe Poutou
Montreuil, le 23 juin 2014
Latelec-Fouchana : une lutte emblématique
Cette lutte met en effet face à face des patrons français et des salarié-e-s d’un pays anciennement colonisé et toujours dominé. Elle démontre une fois de plus que la lutte des classes se joue non seulement dans chaque pays, mais également au niveau international.
Dans sa course aux profits, le patronat cherche à diviser pour régner. Il cherche sans relâche à opposer les salariés des deux rives de la Méditerranée, et dans le cas présent ceux de Toulouse et ceux de Ben Arous. Afin de mieux les exploiter, il n’hésite également pas à renforcer les discriminations et l’oppression spécifique dont sont victimes les femmes depuis des millénaires.
C’est à tout cela que les syndicalistes UGTT de Latelec-Fouchana ont courageusement dit NON.
Les salarié-e-s de France et de Tunisie subissent les assauts des mêmes patrons en l’occurence ceux d’Airbus qui imposent à tous leurs sous-traitants (dont Latécoère et sa filiale Latelec) de produire là où la main d’œuvre est moins chère. Il est donc tout à fait naturel qu’un parti anticapitaliste comme le NPA participe depuis un an aux différentes initiatives unitaires de solidarité.
Face au patronat mondialisé, le vieux slogan « Prolétaires de tous les pays unissez-vous » est plus actuel que jamais. Et cela d’autant plus que ce capitalisme néo-libéral a su se doter d’outils efficaces comme le FMI, la Banque mondiale, l’OMC et l’Union européenne.
Il y a un an, lors du Forum social mondial de Tunis, j’avais participé à un rassemblement de soutien aux salarié-e-s de Téléperformance, également filiale d’une multinationale française dont un centre est également implanté à Ben Arous.
Les syndicalistes UGTT de cette entreprise m’ont fait savoir par la suite que ce soutien les avait aidé à obtenir la satisfaction d’une grande partie de leurs revendications. J’espère de tout cœur qu’il en ira de même cette fois-ci pour les salariées de Latelec-Fouchana.
Olivier Besancenot
Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), France