Plus de communication, moins de concessions. Telle semble être la devise du nouveau chef du gouvernement, Ibrahim Mehleb. Avant même d’entrer en fonction, le samedi 1er mars 2014, sa première décision a été de bannir l’eau minérale de la table du Conseil des ministres au profit de l’eau du robinet, dont il a loué la qualité. Deuxième décision : réduire chaque cortège ministériel à une seule voiture.
La communication au secours du pouvoir intérimaire !
Pour être anecdotique, la première décision n’en est pas moins inquiétante dans la mesure où elle laisse craindre une méthode de gouvernement basée sur le déni de la réalité et la manipulation. La mauvaise qualité de l’eau potable est en effet une des principales causes de la maladie nationale de l’Egypte : l’hépatite C ainsi que des maladies rénales. Au lieu de prendre des mesures énergiques pour éradiquer le mal à la source, le nouveau Premier ministre « préface » son mandat d’une publicité mensongère pour l’eau du robinet, mettant davantage en danger la santé des Egyptiens.
Autre publicité mensongère : les ministres boiraient l’eau du robinet. Difficile à croire lorsqu’on sait que tous les Egyptiens qui en ont les moyens évitent de le faire. La précieuse bouteille d’eau minérale est même devenue le cadeau que les pauvres s’offrent pour les grandes occasions, comme le montre le documentaire d’Emad Ernest Aih El Ebara ? (Que se passe-t-il ?).
Plus grave, il semble que la nomination d’Ibrahim Mehleb ait été principalement motivée par ses talents de communicant. « Je ne veux dans mon gouvernement que des combattants . Ceux qui ne voudront pas travailler devront partir », a-t-il prévenu, jouant sur sa réputation d’homme de terrain énergique. Lorsqu’il était ministre du Logement du gouvernement Hazem Beblaoui, il multipliait les visites de terrain. Il se rendait toujours sur les points chauds et échangeait aussi bien avec les responsables locaux qu’avec la population. Il a également accéléré la construction de logements sociaux et pris des décisions de relogement de familles expulsées de bidonvilles insalubres. Des décisions pas toujours adaptées aux besoins des familles envoyées dans de lointaines banlieues où il n’y a ni travail ni écoles. Autre exemple : lorsque dans le nord du Caire, le pont d’El Marg s’est effondré au début du mois de février sur ceux qui vivaient en dessous, l’expulsion violente des survivants du périmètre de l’accident n’a pas eu l’air de le gêner.
La succession d’un gouvernement balayé par les protestations sociales
Ce ne sont pourtant pas les méthodes expéditives du ministre que les médias ont mis en relief mais son image d’homme de terrain efficace et proche des gens. Dès les premiers jours de leur mandat, Ibrahim Mehleb et ses ministres se sont mis à multiplier les visites de terrain. C’est l’image du pouvoir intérimaire qui est l’enjeu du changement de gouvernement vu l’absence d’indices de changement de cap. Le pari de l’homme fort du pouvoir intérimaire, le maréchal Sissi, semble être de désamorcer les conflits sociaux grâce à l’image de proximité et d’ouverture du nouveau premier ministre.
Son prédécesseur Hazem Beblaoui a, en effet, été puni pour avoir échoué à prévenir la vague de protestations sociales qui déferlait depuis le début du mois de février. Les clignotants passés au rouge depuis le début de l’année ont été ignorés par son gouvernement. La grève des médecins hospitaliers de janvier n’a pas été prise au sérieux par la ministre de la Santé Maha Rabbat. Cette dernière minimisait l’ampleur de la grève au lieu de négocier avec les grévistes. Pour illustrer l’état de délabrement des hôpitaux publics, les médecins avaient fait état des chats errants qui les infestaient. La ministre leur a donc demandé de les chasser au lieu de faire grève. Réplique cinglante d’un médecin gréviste sur Facebook : « La ministre veut qu’on chasse les chats pour qu’on se fasse bouffer par les rats, mais elle ne pourra pas se débarrasser de nous aussi facilement ! » Le niveau auquel était tombée la polémique ne pouvait qu’atteindre la crédibilité du gouvernement.
Pendant ce même mois de janvier, les ouvriers du textile du bastion ouvrier de Mahalla ont menacé de faire grève si on ne le leur accordait pas le salaire minimum, des primes et des investissements permettant de faire tourner leurs usines à plein régime. Leurs menaces n’ayant pas été prises au sérieux, ils ont fini par les exécuter en février entraînant dans leur sillage des dizaines d’autres protestations sociales.
Deux éléments déterminants ont déclenché cette vague de colère, la plus importante depuis l’éviction du pouvoir du président, Frère musulman, Mohamed Morsi le 3 juillet 2013. L’adoption de la nouvelle Constitution devait selon le pouvoir intérimaire apporter au pays la stabilité, sans laquelle rien ne serait possible. Rien ne devait perturber cette étape décisive. Les travailleurs ont donc patienté. L’adoption de la Constitution mi-janvier 2014 n’a finalement pas été suivie d’annonces de mesures sociales. Les salarié·e·s s’attendaient au moins à recevoir à la fin du mois le salaire minimum promis depuis six mois. C’est à ce moment que la plupart d’entre eux ont découvert qu’ils en étaient exclus, la mesure ne concernant que l’essentiel de l’appareil administratif de l’Etat, excluant par là les entreprises publiques. Leur choc s’explique par le fait que le salaire minimum était une des principales revendications de la révolution. Arrivés au pouvoir en 2012, les Frères musulmans avaient ignoré cette revendication, comme d’ailleurs la plupart des exigences sociales, ce qui a été une des principales raisons de leur chute. Il était donc logique que le premier gouvernement nommé après leur chute promette, à grand renfort médiatique, cette mesure emblématique. Le hic, c’est qu’annoncée en juillet 2013, elle ne devait être appliquée qu’en janvier 2014. Prenant leur mal en patience, les salarié·e·s ont attendu six mois pour découvrir finalement que pour la plupart d’entre eux, ils n’y avaient pas droit. D’où l’explosion sociale. Une explosion d’autant plus retentissante qu’elle concernait des secteurs aussi vitaux que les transports publics, la poste, les offices notariaux ou les hôpitaux publics.
Toute cette agitation commençait à faire désordre et à donner une image calamiteuse du gouvernement d’après des « sources souveraines », citées par le quotidien El Watan, le 26 février 2014. D’après ces sources, c’est le ministre du Logement, Ibrahim Mehleb, qui avait les faveurs de l’opinion publique. Précisons que dans le jargon de la presse égyptienne, les « sources souveraines » désignent généralement les Renseignements généraux ou les Renseignements militaires ! Tout indique donc que c’est le maréchal Sissi, ancien chef des Renseignements militaires et quasi-candidat aux prochaines élections présidentielles, qui a été à l’origine de la démission d’un gouvernement qui portait préjudice à sa future campagne présidentielle. Il n’est jusqu’à la terminologie militaire employée par le président intérimaire, Adly Mansour, connu par son langage extrêmement mesuré, lors de sa nomination du nouveau gouvernement qui ne porte l’empreinte du maréchal. « Je veux des combattants » aurait demandé le président à Ibrahim Mehleb en le chargeant de former le nouveau gouvernement, terminologie reprise, par la suite, par le Premier ministre lui-même. Cette hypothèse semble confirmée par le fait que Al-Sissi est resté au gouvernement après le départ de son chef et des ministres désignés responsables de l’explosion sociale : à leur tête le ministre du travail, Kamal Abou Aïta, et la ministre de la santé, Maha Rabbatt. Al-Sissi cherche maintenant à profiter de la dynamique du nouveau gouvernement et d’en partir avant la fin de l’état de grâce dont il est supposé profiter.
Un changement de politique ?
Le changement de têtes et de communication ne semble pourtant pas toucher la politique du gouvernement. Ni les déclarations de son nouveau chef, ni son passé, ni la composition de son gouvernement ne le laissent présager. Le testament politique prononcé par Beblaoui pendant sa conférence de presse de démission était : « Ce n’est pas le moment des revendications catégorielles ». Comme en écho à cette affirmation, Mehleb a expliqué pendant sa première conférence de Premier ministre qu’il fallait que les Egyptiens se mettent au travail pour augmenter la production et dégager les ressources nécessaires à la satisfaction de leurs revendications. Il est même allé plus loin en affirmant que l’excès de revendications sociales – ou plutôt « catégorielles » comme il les appelle – risquait de « détruire le pays » !
La principale différence avec son prédécesseur concerne bien le discours. Tranchant avec la voix frêle et le ton accablé du quasi octogénaire Beblaoui, la voix de Mehleb est puissante et son discours a des accents churchilliens. Il promet de la « sueur et des efforts » aux Egyptiens et fait appel à leur patriotisme pour les inciter à « supporter » leurs conditions de vie, à travailler davantage et à modérer leurs revendications. Pour avoir l’indulgence des Egyptiens, il a également misé sur leur piété en citant un verset du Coran invoquant la clémence d’Allah : « …et ne nous charge pas de ce qui est au-dessus de nos forces ! ». Il a par ailleurs assuré que l’amélioration des conditions de vie des Egyptiens était sa priorité, notamment par l’amélioration des services publics. Pressé par les journalistes de préciser sa vision des moyens d’améliorer la situation économique et sociale du pays, il a fait part de son intention de « torpiller la bureaucratie » pour attirer les investissements. N’ayant pas prévu de dégager des ressources supplémentaires pour l’amélioration des services publics, il apparaît qu’il compte sur cette même recette pour permettre aux Egyptiens d’y accéder. Interrogé sur sa solution au problème des grèves, il s’est contenté de généralités mettant en avant le dialogue et l’esprit de responsabilité. Quant à la question du salaire minimum, principal motif des grèves, il l’a renvoyée au Haut Conseil des revenus, un organisme qui ne finit pas depuis des mois d’étudier les modalités d’application du salaire minimum !
Plus généralement, quelles mesures de justice sociale entend-il mettre en œuvre ? Veiller à ce que les subventions parviennent aux consommateurs ! Volontariste dans le discours, le nouveau Premier ministre mise donc sur le dépannage du mécanisme de distribution des ressources plutôt que sur leur redistribution. Dimanche 2 mars, dans son premier discours de Premier ministre en fonction, il a précisé qu’il accorderait une importance particulière aux grands projets nationaux de développement, sans préciser comment ils seraient financés, se contentant de s’engager à rendre le climat favorable à l’investissement. Déclarant qu’aucune voix ne devait s’élever au-dessus de la bataille de la construction et du développement, il a fait appel au « patriotisme » et à la « conscience » des Egyptiens et les a invités à cesser toutes protestations, grèves ou sit-in, pour construire le pays. En contrepartie, il a fait part de sa conviction que serait trouvée une solution juste et satisfaisante pour tous.
Tentant de désamorcer la colère sociale par le discours patriotique, Mehleb tente également de le faire par le dialogue et la négociation. C’est à cette intention qu’il a nommé à la tête du ministère du travail Nahed Elachry, une spécialiste de la négociation collective. Diplômée dans cette discipline, elle était également responsable de ce dossier au ministère du Travail. D’après un cadre du groupe Orascom du magnat Naguib Sawiris, cette nouvelle ministre serait juste et ferme. Cette fermeté ne semble pas du goût des syndicats indépendants. Fatma Ramadan, une des dirigeants de l’EFITU (Egyptian Federation of Independant Trade Unions), estime la ministre partiale au profit des patrons et aux dépens des travailleurs. Conseiller de l’autre centrale de syndicats indépendants, l’EDLC (Egyptian Democratic Labour Confernece), Salah El Ansary estime qu’au cours de son expérience dans la négociation collective, Nahed Elachry n’est pas intervenue une seule fois en faveur des travailleurs. Elle serait par ailleurs une bureaucrate manquant d’imagination et incapable de trouver des solutions innovantes aux problèmes sociaux. C’est sans doute cette réputation de bureaucrate qui est la plus gênante pour le nouveau chef du gouvernement qui s’est juré de « torpiller la bureaucratie ».
D’autant plus gênant que le parcours d’Elachry est loin de faire mentir sa réputation. Nommée adjointe au ministre du travail sous Moubarak, décorée le 1er mai 2013 par Morsi, elle a été, tour à tour, pendant la période 2006-2014, membre : de la Commission de formation des cadres du ministère, de la Commission de nomination des conseillers du ministère, de la Commission de sélection des cadres du Centre national de la paix sociale, de la Commission de gestion de crise, du Conseil consultatif du travail, du Conseil d’administration de la Caisse des prestations sociales culturelles et de santé, du Conseil d’administration de la Caisse de la formation du ministère du travail, du Comité de coordination de la traite des êtres humains et des migrations clandestines du gouvernement, du Conseil d’administration de la Caisse des aides d’urgence du ministère du Travail, de la Commission des plaintes du Haut Conseil aux revenus, du Conseil d’administration du Centre de la culture ouvrière de l’ETUF, la Confédération syndicale officielle et, enfin, de la Commission d’étude de la loi sur les libertés syndicales. Rémunérée pour la plupart de ces fonctions Nahed Elachry n’est pas connue pour y avoir apporté quelque contribution notable que ce soit. Elle est en revanche connue dans les milieux ouvriers pour avoir un jour lancé aux travailleurs « vous n’avez qu’à vous taper la tête contre les murs », ce qu’elle dément formellement.
Le nouveau gouvernement se serait pourtant bien passé de cette polémique. Sa nomination a également provoqué des grincements de dents au sein même du ministère du Travail, certains de ses collègues ne digérant pas que ce soit sous Moubarak qu’elle a été promue adjointe au ministre du Travail. Elle aurait même, selon eux, participé à la mobilisation des employés du ministère contre les révolutionnaires de la place Tahrir, le 2 février 2011, pendant la fameuse « bataille du chameau ».
Retour au premier plan du régime de Moubarak
Le reste de la composition du gouvernement ne laisse pas présager une orientation plus « révolutionnaire », le principal changement ayant consisté à se débarrasser des ministres qui avaient un quelconque rapport avec la révolution. Pour la première fois depuis la chute de Moubarak, le pouvoir ne compte aucun des opposants à ce dernier ni un seul membre des partis fondés après le 25 janvier 2011. Premier à l’avoir quitté, le vice-président de la république Mohammed El Baradeï avait démissionné pour protester contre la dispersion sanglante du sit-in des pro-Morsi le 14 août. Récemment, c’est le vice-premier ministre, chargé des affaires économiques et membre du Parti social-démocrate, Ziad Bahaéddine, qui avait démissionné pour protester contre la répression menée par le gouvernement contre les opposants. Cette démission a été suivie par celle du Premier ministre Hazem Beblaoui, issu du même parti. Parmi les ministres qui n’ont pas été reconduits, on compte deux membres du Parti Dostour, fondé par Baradeï, Hossam Issa, ministre de l’Enseignement supérieur, et Ahmed Boraï, ministre des Affaires sociales, ainsi que le nassérien Kamal Abou Aïta, ministre du Travail.
L’épuration du gouvernement des éléments ayant un certain rapport avec la révolution marque donc un retour au premier plan du régime de Moubarak. Rien d’étonnant lorsqu’on sait que Mehleb est un ancien cadre de son parti, le Parti national démocrate (PND). Ingénieur au sein de l’entreprise de travaux publics Arab Contractors, il était responsable de la rénovation du pont de Béni Souaif à la fin des années 1990. A l’occasion l’inauguration du pont, son accueil chaleureux de Moubarak a dû plaire à ce dernier à un moment où le PDG Contractors, Ismaïl Osman, aurait été en conflit avec le Président de la République. Au début des années 2000, c’est Ibrahim Mehleb qui devient PDG d’Arab Contractors. Parallèlement, il est nommé à la Commission des affaires politiques du PND. Il aurait entrepris, entre autres, des travaux de construction, de rénovation et d’équipement de l’Ecole britannique, établissement privé dont le propriétaire est Ahmed Ezz, homme d’affaires proche de Gamal Moubarak, de la maison de Zakarya Azmi, le directeur de cabinet de Hosni Moubarak, des maisons de Gamal et Alaa Moubarak dans les quartiers chics de Tagamou Khames au nord est du Caire et la rénovation du Sénat après l’incendie qui l’avait dégradé en 2008. D’après les mauvaises langues, ces travaux et d’autres encore ont tous été effectués aux frais d’Arab Contractors.
En attendant Sissi…
Ce n’est pourtant pas ce retour au premier plan de l’ancien régime qui préoccupe le plus les Egyptiens. Aucun des gouvernements ayant suivi le 25 janvier 2011 n’ayant œuvré à la réalisation des objectifs de la révolution à commencer par la justice sociale, ce retour ne change pas grand-chose à leur vie. Et la population ne compte plus sur les révolutionnaires. Victimes d’un manque d’expérience et de culture politiques, de leurs divisions, de la fracture générationnelle entre leurs jeunes et leurs aînés, de la répression et de leur manque de moyens financiers, ils semblent incapables d’accéder au pouvoir et d’y porter un projet politique cohérent. A défaut de miser sur les révolutionnaires, les Egyptiens attendent des améliorations concrètes de leur niveau de vie. Les plus entreprenants d’entre eux ont soulevé en février 2014 la plus importante vague de protestations sociale depuis la chute de Morsi. Nommé pour la désamorcer, Mehleb n’a pas réussi à le faire par sa communication dynamique. Presque une semaine après sa nomination, des dizaines de protestations sociales continuaient à avoir lieu dans le pays.
Constatant l’insuffisance de sa méthode, le nouveau chef du gouvernement a fini, au bout de quelques jours, par faire des concessions auxquelles il répugnait. Se rendant aux usines de textile de Mahalla, mercredi 5 mars, il a promis aux ouvriers en grève depuis deux semaines d’évincer le PDG de la Holding du textile, accusé de corruption, de débloquer leurs primes, d’investir dans les usines et de leur fournir la matière première nécessaire à l’augmentation de la production.
En revanche, la réponse donnée aux grèves et sit-in moins importants et moins médiatisés reste la répression. A Suez, c’est l’armée qui est intervenue pour contraindre les meneurs de la grève dans l’entreprise Ceramica Cléopatra à démissionner. Le motif de la grève était la dénonciation par le patron de l’entreprise, le moubarakien Mohammed Aboulenein, de l’accord conclu précédemment avec les travailleurs sous le parrainage de Nahed Elachry, alors responsable de la négociation collective au sein du ministère du travail. Aujourd’hui ministre, elle a observé un silence assourdissant tant à propos du reniement de l’accord qu’elle avait parrainé que de l’intimidation par l’armée de ceux qui protestaient contre ce reniement. A Alexandrie, le sit-in des ouvriers de l’entreprise des huiles végétales NVO (National Vegetal Oil) a été dispersé à l’aide de chiens d’attaque et de voyous équipés d’armes blanches.
La politique d’Ibrahim Mehleb semble donc soit ignorer les protestations sociales soit les contenir avant qu’elles ne prennent de l’ampleur et ne touchent l’opinion publique. En revanche, il suffit qu’elles franchissent cette étape pour que le nouveau Premier ministre fasse rapidement des concessions sociales pour donner une image de dynamisme et de justice. La mission du nouveau gouvernement, dont Sissi est l’homme fort, n’est-elle pas de donner un avant-goût de la présidence annoncée du Maréchal ?
Hany Hanna