Le Bangladesh Nationalist Party (BNP) et ses alliés islamistes ont appelé, mardi 26 novembre, à une grève générale de quarante-huit heures pour obtenir la suspension de la date du scrutin législatif, le 5 janvier 2014, annoncée la veille au soir à la télévision nationale par le gouvernement.
Avant même l’annonce attendue de la date des élections, le porte-parole du BNP avait averti que l’opposition « paralyserait le pays » par des grèves nationales et des blocus des grandes villes jusqu’à ce que ses demandes soient satisfaites. Lundi, les premiers blocages sont apparus dès l’annonce de la date des élections et une personne a été tuée dans l’explosion d’une petite bombe artisanale.
Le BNP a de nouveau exigé que l’actuelle première ministre, Sheikh Hasina, démissionne au profit d’un gouvernement chargé des affaires courantes qui puisse superviser les élections, une demande rejetée par la chef de gouvernement. La police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur les centaines de manifestants qui ont envahi les rues de Rajshahi et Khulna, faisant au moins trente blessés, selon la chaîne de télévision Channel 24.
Selon la police, un manifestant est mort noyé à Sirajganj en tentant d’échapper aux jets de gaz lacrymogène, la chaîne ATN News affirmant de son côté qu’il est mort après avoir été touché par une grenade de gaz lacrymogène. « Il est mort lors de son transport à l’hôpital », a dit un officier de police local. Par ailleurs, un train a déraillé à Goripur, à 100 kilomètres environ de la capitale, Dacca, la police soupçonnant des protestataires d’avoir retiré des wagons des rails. « Personne n’est blessé. Mais la liaison ferroviaire est coupée entre Dacca et Mymensingh », a dit le chef de la police de Mymensingh. La ligne de train entre Dacca et la cité portuaire de Chittagong est également coupée depuis lundi soir, des manifestants ayant enlevé des rails et des wagons des voies, tentant également de mettre le feu à un pont de chemin de fer près de la ville d’Imambari.
A Dacca, la police et les forces paramilitaires ont été largement déployées pour resserrer la sécurité. Les liaisons de car interrégionales ont été suspendues pour prévenir toute violence, bloquant des milliers de personnes.
L’histoire du Bangladesh est émaillée de violences, mais l’année 2013 est la plus meurtrière depuis son indépendance, en 1971. Au moins 150 personnes ont été tuées à la suite de plusieurs condamnations à mort controversées de dirigeants islamistes reconnus coupables de crimes de guerre pendant la guerre d’indépendance.
Le Monde.fr avec AFP