Tous syndiqués à Sud, ils dénoncent leurs conditions de travail, le harcèlement moral, les discriminations syndicales, des faits pour lesquels PSA Poissy a déjà été condamné par la cour d’appel de Versailles le 16 mai 2013. Un rassemblement de soutien a eu lieu samedi 28 septembre devant les tentes où les grévistes de la faim se sont installés, en plein centre de Poissy, devant le pôle tertiaire de PSA. Il a réuni une quarantaine de participants, pour la plupart militants politiques et syndicaux : des militants de Solidaires 78, quelques militants CGT de l’usine alors que le syndicat CGT de l’usine est resté extérieur à l’initiative. Le PC était absent, alors que le PG a voulu donner une grande visibilité à sa participation, avec de très nombreuses affiches collées sur le lieu du rassemblement. Le NPA était là avec des militants intervenant régulièrement sur l’usine. Ce soutien a été bien accueilli. Les discussions graves, mais riches et chaleureuses qui se sont engagées ont fait chaud au cœur des grévistes. Ceux-ci sont déterminés à voir aboutir leurs revendications.
Sortir de l’isolement
Cette action courageuse met en lumière le ras-le-bol qui augmente à PSA-Poissy. Comme partout où les accords de « compétitivité » du Medef, sponsorisés par le gouvernement, visent à imposer par tous les moyens l’augmentation de la charge de travail et le recul des acquis sociaux… La passivité et l’accompagnement de ces attaques par les directions confédérales désorientent sur le terrain les équipes syndicales. Ce manque de réaction dramatique peut nourrir les sectarismes d’organisation et justifier en retour l’inaction. En définitive, les salariéEs sont livréEs seulEs au bon vouloir des patrons et des actionnaires. Pour défendre leur dignité, certainEs sont conduitEs à des actions isolées, sortant du cadre syndical habituel, qui interpellent tout le mouvement ouvrier.
Le NPA n’a qu’une politique : quand des salariéEs entrent en lutte contre les patrons, le NPA défend le camp des salariéEs, quelles que soient les limites de leur mode d’action. Si les actions déterminées mais isolées ne feront pas plier PSA, il ne faut pas laisser seuls les grévistes de la faim. La DRH accompagnée de vigiles a tenté de faire enlever les banderoles et drapeaux, avec présence d’huissiers. Des pressions sont exercées pour tenter d’hospitaliser d’office un des grévistes, diabétique, qui a fait des malaises. La convergence des luttes s’impose comme une évidence. Alors, pour en finir avec les divisions et les sectarismes et mettre en échec le plan anti-social de Varin, il faut tout faire pour que la grève du 3 octobre, jour de mobilisation dans tout le groupe PSA à l’initiative de la CGT, soit la plus unitaire et massive possible. Plus que jamais, « tous ensemble ! »
Correspondants
* Publié dans : Hebdo L’Anticapitaliste - 211 (03/10/2013).
Peugeot : la mobilisation continue
Après les débrayages des 10, 11, 12 et 13 septembre sur les sites de Peugeot Valenciennes, Mulhouse, Vesoul et Sochaux, et après Trémery le 16, la CGT appelait le 18 à une nouvelle action sur tout le groupe, avec ici ou là le soutien local d’un autre syndicat.
Plus de 2 300 grévistes. où plusieurs sites ont bloqué la production : 600 à Vesoul, 600 à Sochaux, 400 à Poissy, débrayages à Rennes, Trémery, Valenciennes, Mulhouse, Saint-Ouen, Aulnay, Borny, Caen, Charleville… Ce ne sont pas des chiffres astronomiques au regard des enjeux mais c’est un record rarement atteint chez Peugeot au niveau du groupe depuis 1989. Et surtout ce n’est probablement pas fini, car déjà, la CFDT et la CGT appellent à nouveau le 24 à La Garenne et le 25 à Trémery...
Après le premier avertissement...
Le patron a annoncé le blocage des salaires en 2014 alors qu’il l’a déjà fait en 2013 et probablement en 2015 et 2016. Il supprime la prime d’ancienneté pour ceux qui ont plus de 20 ans d’entreprise, la prime de rentrée, la subrogation des indemnités de la Sécurité sociale qui évite les trous sur la paie en cas de maladie. Il ne paie les samedis travaillés qu’en fin d’année avec une majoration de 25 % au lieu de 45 %, et que ceux non compensés par des jours non travaillés. Il réduit la majoration de nuit. Le chômage partiel n’est indemnisé qu’à 70 % au lieu de 75 %. Au total, une perte de 1 000 à 1 200 euros par an. En cas de réorganisation ou de manque de travail, une zone de modulation regroupant plusieurs sites, est considéré comme un seul établissement. Les mutations régionales sont la règle comme les prêts de personnel sur toute la France. Il prend 6 jours de RTT à sa disposition au lieu de 3...
Le patron a un peu reculé sur la prime de rentrée, la prime de nuit. Il intègre la prime d’ancienneté pour les plus de 20 ans d’ancienneté mais maintient le reste. Et les négociations ne sont pas finies... Comme d’ailleurs à l’échelle du pays, où les accords ANI se multiplient... tout comme les luttes sur cette question. L’exemple de Peugeot pourrait devenir contagieux et changer l’ambiance parce qu’il révèle un climat général. Avant, pourquoi pas, de se généraliser ?
Correspondant
* Publié dans : Hebdo L’Anticapitaliste - 210 (26/09/2013).
Peugeot : avertissement général
Avec la mise en œuvre de l’ANI – la compétitivité –, PSA organise un recul social considérable. Mais le ras-le-bol et la colère accumulés ne sont pas loin...
Déjà bloqués en 2013, les salaires le seront en 2014 et probablement 2015 et 2016. Le patron supprime la prime d’ancienneté pour ceux qui ont plus de 20 ans d’entreprise, la prime de rentrée et la subrogation des indemnités de la Sécurité sociale, qui évite les trous sur la paie en cas de maladie. Il ne paie les samedis travaillés qu’en fin d’année avec une majoration de 25 % au lieu de 45 %, et seulement ceux non compensés par des jours non travaillés. Il réduit la majoration de nuit. Le chômage partiel n’est indemnisé qu’à 70 % au lieu de 75 %. Au total, une perte de 1 000 à 1 200 euros par an.
En cas de réorganisation ou de manque de travail, Mulhouse-Sochaux-Vesoul, comme d’autres zones, est considéré comme un seul établissement. Les mutations régionales sont donc la règle, comme les prêts de personnel sur toute la France. La direction annonce tous les samedis travaillés sur une des deux chaînes de Mulhouse... et des périodes de chômage sur l’autre. Et il reste encore à « discuter » la flexibilité, « l’overtime » qui permet de prolonger les horaires de 1/2h ou de 1h en fin de poste, prévenus le jour même ou la veille, la perte de jours de RTT, etc.
Premiers reculs
La CFDT et la CFTC veulent signer l’accord... Mais la direction ne donne rien leur permettant de le justifier. Le mécontentement des salariés et de leurs syndiqués a amené ces syndicats, ce qui est exceptionnel, à appeler à débrayer une heure à Mulhouse le mercredi 11 septembre. La CGT, qui lutte depuis des mois sur le sujet, a rejoint cet appel après avoir déjà appelé à utiliser la journée du 10 sur les retraites pour dénoncer l’accord : 900 travailleurs – le plus gros débrayage depuis la grève de 1989 – s’en sont saisis pour refuser l’accord.
Mais bien des grévistes ont exprimé leur colère sans avoir étudié plus que cela les mesures de PSA, manifestant ainsi leur ras-le-bol de la hausse des impôts, des prix et de la politique de Hollande. Cet état d’esprit a été entendu dans le groupe puisque le débrayage à Mulhouse a été suivi à Sochaux où le directeur avait déjà été été hué par des milliers de salariés, qu’un appel est lancé à Tremery, et que sous cette pression, la journée d’action CGT sur le groupe PSA du 25 septembre est avancée au 18.
Surprise et inquiète, la direction a aussitôt annoncé quelques reculs. Ainsi, le patron maintient la prime de rentrée, renonce à la baisse de celle de nuit et revient partiellement sur l’ancienneté. Insuffisant, puisque, à cette annonce, l’emboutissage de nuit à Mulhouse a à nouveau débrayé, et que l’usine de Vesoul est bloquée, ce qui n’est jamais arrivé. Pour les salariés, très contents des débrayages, c’est loin de faire le compte. Surtout du fait que c’est de tout qu’ils en ont marre : horaires, salaires, travail, retraites, austérité, gouvernement...
Des débrayages qui ont donc changé l’ambiance et annoncent peut-être pour demain, dans ce contexte de multiplication des plans de compétitivité, un changement plus général et une suite bien plus large.
Correspondant Peugeot-Mulhouse
* Publié dans : Hebdo L’Anticapitaliste - 209 (19/09/2013).
PSA : Appel à la grève contre l’accord de compétitivité
Mercredi 18 septembre 2013
Après l’annonce l’année dernière de la fermeture de l’usine d’Aulnay et de 11 000 suppressions d’emplois en France pour tout le groupe, la direction de PSA en veut toujours plus.
Comme Renault, elle veut imposer de nouvelles mesures pour augmenter le compétitivité, c’est à dire pour s’en prendre aux conditions de travai, aux salaires, à l’emploi et aux droits des salariés.Trop, c’est trop et la pilule ne passe pas. A des mesures devant s’étaler dans le temps, la direction de PSA a associé attaques immédiates. Ce mélange est explosif.
Le semaine dernière, de multiples débrayages ont eu lieu dans tout le groupe à Montbéliard, Poissy, Aulnay, Trémery et Valenciennes. A Mulhouse, la mobilisation de 750 ouvriers a bloqué les chaînes de production (voir sur ce blog le compte rendu du débrayage de Mulhouse)
Premières mobilisations, premiers reculs : la direction de PSA a renoncé à supprimer la prime de rentrée de 187, 20 euros et à baisser de 18 à 15 % la majoration pour les équipes de nuit.
Ce mercredi 18 septembre, la direction a avancé d’une semaine une réunion « compétitivité » avec les syndicats.
Et ce mercredi 18 septembre est celui d’un appel à la grève sur tout le groupe PSA ; voir l’appel à grève de la CGT PSA :
http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/3/28/88/63/B2-2013-3eme-trimestre-Tracts-syndicaux/2013-09-16-Tract-CGT-PSA-Mercredi-18-septembre-en-greve.pdf
et les appels des syndicats CGT de différents sites PSA :
http://www.npa-auto-critique.org/pages/2013_Les_tracts_syndicaux_automobiles_du_mois-8496706.html
Les infos en direct sur le blog du secteur automobile du NPA : NPA auto-critique :
http://www.npa-auto-critique.org/article-mercredi-18-septembre-2013-greve-sur-tous-sites-de-psa-le-suivi-du-mouvement-120118158.html