Qu’on se le dise : la traque des enfants va se poursuivre au pays des « droits de l’Homme ». Nicolas Sarkozy l’aura annoncé en cette fin du mois de juillet, un tiers seulement des demandes de régularisation des étrangers dont les enfants sont scolarisés en France, soit 6 000 à 7 000 cas, seront satisfaites. Avec le plus odieux cynisme, le ministre de l’Intérieur entend donc jouer avec les statistiques, se montrer humain (il ne parlait, il y a quelques semaines encore, que de 720 familles concernées...) tout en concurrençant l’extrême droite sur le terrain de l’intransigeance, de la répression et d’une rhétorique à la limite du supportable. On est ici bien loin des 500 000 régularisations annoncées en Italie et même des 150 000 promises par la très réactionnaire Angela Merkel en Allemagne.
Résultat : des enfants et leurs familles, ayant dû fuir la misère, les guerres ou d’impitoyables dictatures, vont à présent se retrouver pourchassés sur tout le territoire. Comme nombre d’entre eux ne seront pas expulsés, ils se verront un peu plus plongés dans cette clandestinité forcée que leur impose une logique libérale soucieuse de disposer d’une ample main-d’œuvre taillable et corvéable à merci. Et, dès lors que la loi dite « immigration choisie » entrera en vigueur, le 14 août, il leur faudra passer sous les fourches caudines d’une politique encore plus restrictive en matière de regroupement familial.
Le Réseau éducation sans frontières (RESF), associé au collectif Uni(e)s contre une immigration jetable (Ucij), est parvenu à enclencher une mobilisation exceptionnelle un peu partout dans le pays. Il a contraint le gouvernement à reculer et à dévoiler l’abjection de son orientation sur la question des sans-papiers. Le mois d’août sera, pour les militants, une période aussi intense que difficile de mobilisation afin d’empêcher les expulsions, protéger les victimes désignées de M. Sarkozy, désobéir à une politique illégitime. Nous serons à leurs côtés.