Java, au cœur de l’archipel indonésien, avait été épargnée par le gigantesque tsunami du 26 décembre 2004 qui avait endeuillé Aceh, plus au nord, et bien des pays riverains de l’océan Indien. Cette fois-ci, à deux mois d’intervalle, l’île a été successivement frappée par un tremblement de terre dévastateur et par un nouveau raz-de-marée - plus localisé que le précédent mais néanmoins meurtriers : la vague, « monstre noir », faisait plus de trois mètres de hauteur selon des témoignages. Pis, les populations continuent de souffrir de l’incurie gouvernementale, en sus des catastrophes naturelles. L’administration s’est révélée incapable de distribuer efficacement l’aide disponible après le séisme de mai dernier, comme de prévenir les habitants de l’arrivée, le 17 juillet, d’un tsunami pourtant annoncé.
Les systèmes d’alerte ont commencé à être renforcé dans l’océan Indien à la suite du désastre de décembre 2004. Mais, malgré les engagements solennels prononcés à l’ONU, ils sont toujours loin d’être complet et pleinement opérationnel : seuls deux capteurs de pression mesurant au large de Java le niveau des eaux ont été immergés et ils étaient déjà hors service en juillet !
Les centres sismiques d’Indonésie et de Hawaï n’en auraient pas moins rapidement informé les autorités de l’arrivée du raz-de-marée. Peine perdue. Un réseau de sirènes devait être implanté dans les stations balnéaires et les villages de pêcheurs ; ce n’est toujours pas fait. La radio n’a pas été utilisée pour prévenir les habitants des côtes menacées. Personne, d’ailleurs, ne semble savoir qui est responsable de relayer dans l’urgence l’information auprès des populations...
Le tremblement de terre en mai avait fait plus de 6.000 morts. Cette fois-ci, selon un bilan encore provisoire, ils étaient 670 victimes du tsunami à avoir payé de leur vie l’absence de sirènes, sans compter des milliers de blessés, 300 disparus et de 50.000 à 80.000 sinistrés.