Que vous évoque la notion de « sécurité énergétique mondiale » ? Un droit fondamental à l’énergie qui devrait être reconnu à toutes et tous, au Sud comme au Nord ? La mise en œuvre de politiques publiques permettant d’en faire effectivement bénéficier les pauvres et les démunis ? Le combat contre ces guerres impériales et prédatrices qui, comme en Irak, engendrent une véritable insécurité stratégique en matière d’approvisionnement ? Des choix alternatifs de développement qui, seuls, permettraient de s’attaquer à la double et dangereuse dépendance de nos sociétés envers le pétrole et le nucléaire ? Le débat et le contrôle démocratiques sur les choix énergétiques, histoire de nous libérer enfin de la dictature exercées par des lobbies économiques et des multinationales géantes qui n’ont pour raisons d’agir que le pouvoir et le profit ?
Vous n’y êtes pas du tout. La « sécurité énergétique mondiale » - qui fut le thème phare de la réunion du G8, le week-end dernier à Moscou - concerne aux yeux de ceux qui nous gouvernent la mobilité du capital. Le droit qui lui est associé n’est pas celui des populations, mais des investisseurs. La « transparence » n’est pas due aux peuples mais aux actionnaires. Le monopole qu’il faut briser n’est pas celui d’Areva, fleuron des nucléocrates français, ou des géants de l’industrie pétrolière, mais exclusivement celui de Gazprom : ce n’est pas l’accès de toutes et tous à l’énergie qu’il faut garantir, mais celui des sociétés étrangères (euro-étasuniennes) aux gazoducs russes.
Tout est là. Et tout est dit sur les intérêts que nos gouvernants représentent au G8.