PARIS (Sipa) — « Le gouvernement dans son ensemble, soit il a menti, soit il a trahi », a déclaré lundi Olivier Besancenot, ex-porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) alors que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé vendredi qu’il n’y aurait ni nationalisation, ni reprise, ni plan social du site d’ArcelorMittal à Florange en Moselle.
« La réalité aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas de redressement productif », a déclaré l’ancien chef de file du NPA sur LCI. « Le gouvernement dans son ensemble, soit il a menti, soit il a trahi ».
« Aujourd’hui on est en droit d’attendre la colère des salariés, mais aussi la riposte de la gauche non-gouvernementale », a-t-il ajouté. « Il ne faut pas simplement changer un patron privé pour le remplacer par un patron public », plaidant pour une « interdiction des licenciements » et la« réquisition publique » des entreprises.
« Le gouvernement actuel gouverne pour le Medef », a lancé Olivier Besancenot, estimant que le gouvernement a une orientation « sociale-libérale » avec une « pincée de social ». Pour lui, « il faudrait travailler moins (...) pour que tout le monde ait un emploi ».
En outre, il a affirmé que le gouvernement allait « supprimer des emplois dans le service public hospitalier ». « Un gouvernement qui supprime des postes d’infirmiers et d’infirmières pour moi ça ne peut pas être un gouvernement de gauche », a-t-il fustigé. « Ce qu’on attend, c’est des actes de gauche ».
Par ailleurs, interrogé sur son procès contre la société qui fabrique le Taser, il a répondu espérer « un débat public » sur « les agissements des détectives privés dont on est en train de se rendre compte qu’ils fonctionnent en dehors de tout contrôle légal ».
03-12-2012 à 09h10 - Mis à jour à 10h01
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Après Florange, Besancenot (NPA) se demande si Montebourg est « à l’aise dans ses baskets »
PARIS, 03 déc 2012 (AFP) - Olivier Besancenot (NPA) s’est demandé lundi sur LCI si Arnaud Montebourg était « à l’aise dans ses baskets », vu l’écart entre l’action gouvernementale et le programme qu’il avait défendu comme candidat aux primaires présidentielles du PS. Le ministre devrait-il démissionner après son désaveu dans le dossier des hauts fourneaux de Florange (Moselle), demande-t-on au responsable trotskiste. « A lui de voir, mais je ne sais pas s’il doit se sentir à l’aise dans ses baskets en ce moment ». « Entre le programme qu’il avait défendu aux primaires et ce qu’il fait actuellement, il y a un décalage. A lui d’en tirer les conséquences », a ajouté l’ex-candidat à la présidentielle.
Le ministre du Redressement productif sert-il à quelque chose ? « Non, pas plus que ce que fait la politique du gouvernement pour l’emploi », a répondu celui qui fut porte-parole du Nouveau Parti Anticapitaliste. « Je me souviens des promesses d’Arnaud Montebourg pour Fralib », un projet de coopérative ouvrière, « c’est-à-dire qu’Unilever lâche la marque aux salariés de Marseille », a relevé M. Besancenot. « Arnaud Montebourg qui était à l’époque chaud-bouillant comme la braise, avait dit que lui au pouvoir, il irait taxer à la frontière Unilever à 200%. Il ne l’a toujours pas fait. Aujourd’hui, il n’y a pas de redressement productif », pour le responsable d’extrême gauche. « Le gouvernement dans son ensemble - avec la répartition des rôles entre les flics gentils et les flics méchants - soit il a trahi, soit il a menti », a accusé M. Besancenot.
L’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2007 a abondé dans le sens de Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de Gauche, qui a déclaré dimanche que le « vrai Premier ministre » sur le dossier Florange/Mittal est Laurence Parisot, présidente du syndicat patronal. « Le gouvernement actuel gouverne pour le Medef », a estimé Olivier Besancenot, faisant valoir que « la seule mobilisation victorieuse pour l’instant qu’on ait connue sous ce gouvernement (...) c’est la mobilisation des pigeons » a tonné le responsable du NPA, en référence à ces patrons des start-up s’étant mobilisés contre la taxation des plus-values sur les cessions d’entreprises.
Olivier Besancenot a invité Jean-Luc Mélenchon et Nathalie Arthaud (LO), symboles de la « gauche sociale et politique » selon lui, à se rencontrer pour « initier » ensemble au mois de janvier « une grande marche pour l’emploi en mettant en avant ce qu’on peut avoir en commun sur l’interdiction des licenciements, sur la réquisition publique (...) et sur le partage du temps de travail ».
cgd/lo/fm
Communiqués du NPA
Arcélor Mittal : Les promesses n’engagent que ceux qui y croient !
L’encre de l’accord bidon signé entre le gouvernement et le milliardaire Mittal est à peine sèche que le patron voyou en met déjà un paragraphe à la poubelle. L’abandon du projet ULCOS donne la mesure de la valeur des engagements de Mittal. Pour ce qui concerne les autres points de l’accord le gouvernement ment grossièrement quand il prétend qu’il n’y aura pas de licenciements et pas de plan social. Avec près de 10% de taux de chômage officiel, qui peut croire que les milliers d’emplois supprimés à Florange ne se solderont pas par autant de chômeurs/euses supplémentaires. Les ridicules investissements de Mittal sur le site correspondent à peine à la maintenance ordinaire des installations. Mittal est un gangster industriel, un massacreur du social. Le gouvernement est complice en s’alignant sur le MEDEF et sa présidente Laurence Parisot qui prétendent que le droit de propriété est sacré et intouchable, c’est à dire leurs privilèges et leur capital.
C’est bien à cet insupportable droit patronal qu’il faut s’attaquer. Partout où les patrons licencient, il faut les dégager. Il faut exproprier Mittal (comme PSA et SANOFI) sans indemnité.Maintenant ! La seule solution c’est la nationalisation, la propriété publique sous le contrôle des travailleurs et de la population.
Le NPA prend contact avec les organisations syndicales et politiques qui s’opposent aux diktats de Mittal et à la complicité du gouvernement afin d’organiser une riposte unitaire.
NPA, Montreuil, le 6 décembre 2012
ArcelorMittal : Le gouvernement s’aplatit. Lamentable !
Il est arrivé ce que nous craignons : le gouvernement Hollande-Ayrault s’est couché devant le milliardaire Mittal. On sait ce que valent les engagements de Mittal en matière d’investissements : Il a déjà fait le coup lors de la fermeture de Grandrange, 300 millions d’euros promis et jamais vus à Florange. Contrairement aux affirmations du gouvernement le maintien à l’arrêt du site des hauts fourneaux va entraîner des milliers de suppressions d’emplois dans toute la région. Le projet ULCOS pour une filière industrielle prétendument écologique, envisagé en contre partie, nécessiterait des investissements très importants pour lesquels il ne faudra pas compter sur Mittal.
La nationalisation provisoire envisagée par le gouvernement n’offrait certes pas de garantie pour le maintien de l’emploi, mais elle était perçue, espérée, par tous les salariés comme une claque pour Mittal. Mais le gouvernement n’a même pas eu cette petite audace.
Le NPA continue à défendre l’expropriation de Mittal qui est, plus que jamais, la seule voie sérieuse pour le maintien de l’activité et de l’emploi sur le site et dans la région. Seule la mobilisation des travailleurs de Florange peut aujourd’hui faire reculer Mittal et le gouvernement. Avec ArcelorMittal, PSA, les Chantiers de l’Atlantique, Petroplus, Sanofi, ce sont autant de luttes qui posent la question de la mise en cause du pouvoir patronal. La nécessaire mise en commun de ces combats devient urgente. Le NPA continuera de militer dans ce sens.
NPA, Montreuil, le 30 novembre 2012