Depuis le 16 octobre se poursuit une opération policière de grande envergure sur le site de la ZAD (Zone d’aménagement différé) de Notre-Dame-Des Landes destinée à accueillir l’aéroport du Grand Ouest.
C’est là que depuis deux ans, voire trois pour certains, se sont installés environ 150 opposants, qui ont occupé sur 25 sites les maisons rachetées par AGO- filiale de Vinci, construit des cabanes individuelles et des lieux de vie collectifs, fait fructifier la terre en créant des potagers dont ils se nourrissent.C’est là que ces opposants-occupants vivent chaque jour en démontrant concrètement que la terre n’est pas une marchandise, et qu’ils espèrent un monde sans fric et sans béton inutile.
Mais les porteurs du projet, et en premier lieu Jean-Marc Ayrault et ses courtisans en ont décidé autrement, malgré l’opposition grandissante d’année en année contre ce projet inutile et coûteux, grand dévoreur de terres et de fonds publics, cadeau offert sur un plateau par le PS à la multinationale Vinci !
Selon eux, la légalité c’est d’avoir vendu ces terres à AGO/Vinci, l’occupation de ces terres est donc illégale, vidons les lieux de ses occupants... suivront les agriculteurs, d’abord les détenteurs de bail et enfin les propriétaires . Place nette et ensuite on bétonne, pour la plus grande gloire de JMA, et le plus grand profit des bétonneurs !
Des centaines de CRS et de gendarmes, venus de loin, sillonnent depuis mardi toute la région de Notre-Dame-Des -Landes, pour « sécuriser » la zone et permettre la destruction systématique de tous les lieux de vie et de toutes les récoltes des jardins collectifs : routes coupées et détournées, contrôles incessants, vérification des identités, fouille des voitures, tout est fait pour pourrir la vie des habitants, les décourager et les diviser, au nom de l’application de la loi. Un hélicoptère, sinistre, survole la zone et « contrôle les opérations ». Selon le préfet, la zone restera « militarisée » jusqu’à ce que ces terres soient vidées de leurs habitants.
C’est sans compter avec la résistance, et la solidarité qui s’est forgée au fil des années entre les opposants, qu’ils soient occupants de la ZAD ou non. C’est sans compter avec la détermination sans faille qui s’est exprimée notamment depuis 2010 par des manifestations locales, régionales et nationales par la grève de la faim courageuse de militants l’hiver dernier, par des rappels à toute occasion aux porteurs du projet qu’ils ne sont pas légitimes.
Depuis mardi la résistance s’organise : d’abord sur les lieux de vie : malgré les gaz lacrymogènes tirés massivement, des lieux « nettoyés » sont réoccupés. Depuis mercredi tous les soirs à 19 heures des manifestations de centaines d’opposants déambulent dans les rues du centre ville de Nantes. Samedi plus de 1 500 personnes y ont manifesté.
Tous les jours à Notre-Dame-des Landes un rendez-vous permet d’organiser la solidarité : bottes et vêtements chauds, nourriture, recherche de logements provisoires… Parallèlement des démarches sont effectuées pour interpeller les responsables de cette destruction.
Malgré les démolitions et les expulsions, objectif à court terme : la réinstallation !
Correspondante Locale 44, NPA
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 167 (25/10/12).
LE GOUVERNEMENT TENTE DE PASSER EN FORCE À NOTRE-DAME-DES-LANDES
Communiqué du NPA
Depuis ce matin des forces de polices présentes massivement sur le terrain du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes sont en train d’intervenir pour vider des maisons situées sur le site, occupées par des opposants au projet.
Ce que le gouvernement de Sarkozy-Fillon n’avait pas pu faire le gouvernement Hollande-Ayrault le tente aujourd’hui : passer en force contre la mobilisation et la résistance des habitants, des associations, de tous ceux qui refusent ce projet pharaonique, inutile et coûteux aux conséquences négatives sur l’environnement. Le gouvernement veut démontrer « sa fermeté » sur ce dossier comme il a tenté de le faire en gazant les salariés venus manifester au Mondial de l’automobile. Après s’être aplati face aux patrons-pigeons, après avoir démontré son incapacité à s’opposer aux plans de licenciements des patrons de l’automobile, après avoir clos le débat sur la dépénalisation de la consommation du cannabis donnant ainsi des gages à la droite, cette agression est une provocation supplémentaire contre le mouvement social. Ce gouvernement n’est décidément pas le nôtre et la question doit être posée aux écologistes. Que sont-ils prêts à accepter de ce gouvernement ? Cécile Dufflot et Pascal Canfin ont-ils l’intention d’entériner ce nouveau coup de force en se taisant comme ils l’ont fait pour le traité européen ?
Le NPA pour sa part appelle à la mobilisation, à la résistance. Il réaffirme sa solidarité avec toutes celles et ceux qui sont engagés dans cette mobilisation. Il appelle l’ensemble des forces politiques et sociales à faire front, unitairement, pour exiger l’arrêt immédiat de l’intervention policière, à s’opposer au projet d’aéroport et à ce gouvernement qui tente par la répression de l’imposer.
Montreuil, le 16 octobre 2012