Parcourir l’itinéraire des résistances en Chine à travers l’épopée des décennies antérieures jusqu’aux enjeux contemporains n’est pas une mince tâche ! D’autant plus que, pour beaucoup de militantEs, la Chine comme enjeu des luttes pour la transformation est très lointaine, voire ignorée.
La Chine, l’angle mort de la gauche ?
En réalité, ce vaste pays apparaît aujourd’hui comme le « laboratoire » du capitalisme contemporain, et non plus comme une expérimentation socialiste. Le développement des savoirs sur la Chine contemporain, du moins dans le monde universitaire et médiatique, porte principalement sur cette Chine « émergente », « turbo-capitaliste ». Cette émergence est intéressante du point de vue de l’économie politique du capitalisme contemporain (voir notamment les travaux de Michel Husson [1]), mais pas tellement comme champ où se développent des alternatives.
D’autre part, les luttes et résistances en Chine d’aujourd’hui se manifestent comme des mouvements localisés, défensifs, ne portant pas de manière évidente des alternatives sociales à une grande échelle, comme on le voit, par exemple, en Amérique du Sud. Il devient difficile alors de les « déchiffrer », voir d’y chercher un intérêt d’un point de vue militant (et non d’un point de vue académique). Pour contrer cette indifférence, quelques projets sont en cours (notamment le site « Extrême Asie » [2], ainsi que celui (en anglais) du China Study Group mis en place par des chercheurEs de gauche états-uniens et chinois) [3], mais l’impression de bien des militantEs est qu’il ne « se passe rien en Chine ».
Enfin, il y a un autre facteur qui explique le désintérêt. L’ancien discours de gauche « marxiste-léniniste » qui a dominé pendant une partie des années 1970 au sein de la gauche radicale dans plusieurs pays occidentaux y compris au Québec a conduit les militantEs à percevoir la Chine comme un « repoussoir ». Certes, il fallait rejeter cette vision totalement désincarnée, quasi religieuse et dogmatique de la révolution chinoise. À la longue, on a fini par flusher le bébé avec l’eau du bain, comme si l’expérience révolutionnaire chinoise était une vieillerie sans importance !!! [4]
En évoquant ces obstacles qui nous empêchent de « lire » les mouvements populaires chinois, on comprend alors l’objectif relativement modeste de notre présentation. L’idée est simplement de confronter ces occultations et indifférences, en discutant quelques-unes des lignes de forces qui traversent les luttes et des résistances en Chine aujourd’hui, de les saisir dans leur historicité et leur complexité, d’identifier des passerelles, des sentiers par lesquels le monde militant peut (et dans une certaine manière, doit) rétablir les liens nécessaires avec ce quart de l’humanité.
L’essor
Longtemps dominante sur un territoire relativement unifié et dans sa périphérie asiatique, la Chine a vécu tout au long des dix-neuvième et vingtième siècles une longue traversée du désert, allant à la ruine sous l’égide de la monarchie mandchoue, et des impérialismes modernes qui ont tenté de s’en emparer comme ce qui se faisait à l’époque en Asie, voire en Afrique et en Amérique du Sud. Cette destruction a été le terreau d’une lente maturation des résistances populaires, jusqu’à la victoire du Parti communiste chinois (PCC) en 1949.
Dès le milieu du dix-neuvième siècle, de grandes révoltes éclatent à la fois contre la monarchie et contre la domination impérialiste. Les Taiping contrôlent les régions rurales dans le sud de la Chine pendant plusieurs décennies. Au tournant du siècle suivant, la fronde éclate en milieu urbain et même parmi les élites intellectuelles et politiques. Sous cette pression, une première république est fondée sous l’influence des nationalistes du Guomingtang (KMT) avec l’appui du jeune PCC. Pour le communisme chinois, le « modèle » est celui qui vient de l’Union Soviétique avec la centralité des luttes ouvrières. Plus tard, Moscou estime que le PCC doit se subordonner au KMT pour réaliser la révolution « démocratique ». Cette évolution contribue à une grande défaite de la gauche en 1927 durant laquelle le PCC est pratiquement anéanti.
La longue révolution en quelques dates
1842 | La Grande-Bretagne impose les traités inégaux qui subjuguent la monarchie mandchoue. |
1850 | Soulèvements populaires des Taiping (mouvements paysans) dans le sud de la Chine. |
1856 | Les puissances imposent à la Chine le commerce de l’opium. |
1860 | Mise à sac de Beijing par un corps expéditionnaire franco-britannique. |
1894 | Attaques japonaises contre la Corée et de Taiwan (possessions chinoises). |
1900 | Révolte des « Boxers » (mouvement millénariste) contre la domination impérialiste. |
1910 | Le nord-est de la Chine est dépecé par le Japon et la Russie. |
1911 | Renversement de la monarchie par le Guomindang (KMT). |
1916 | La Chine est livrée aux seigneurs de la guerre et des divers impérialismes. |
1919 | Les étudiants sortent dans les rues par milliers autour du Mouvement du 4 mai. |
1921 | Fondation du PCC. Alliance avec le KMT pour résister aux assauts contre la république. |
1927 | Après le massacre du PCC à Shanghai, le PCC se replie sur des régions rurales. |
1931 | Le Japon soumet une grande partie du territoire chinois à la domination coloniale. |
1934 | Le PCC entreprend la longue marche vers le nord pour consolider les zones libérées. |
1935 | Nouvelle alliance PCC-KMT contre le Japon. |
1942 | Famine provoquée par la guerre et l’occupation (deux millions de morts). |
1945 | Le Japon capitule. Peu après, la guerre civile reprend entre le PCC et le KMT. |
1949 | Victoire du PCC qui reprend l’ensemble du territoire (sauf Taiwan). |
La « bifurcation » maoïste
Un peu avant la défaite, des éléments critiques au sein du PCC dont un certain Mao Tsé-toung attirent l’attention sur certains traits caractéristiques de la Chine, dont une force paysanne potentiellement révolutionnaire. Mao peu à peu élabore des éléments d’une stratégie originale, non seulement basée sur le monde paysan, mais dans l’optique d’une guerre prolongée, ce qui contraste avec la tradition dominante dans la Troisième Internationale préconisant des insurrections urbaines. De facto, un pouvoir rouge se construit dans des régions rurales. Lorsque la guerre éclate avec le Japon, le PCC tente de se mettre à la tête de la résistance nationale. Combinant anti-impérialisme et projet de transformation rural radical, le PCC reconstruit ses forces et parvient à résister au bulldozer japonais, puis à vaincre le KMT soutenu par les États-Unis.
Les secrets de la spectaculaire victoire du PCC ne peuvent s’expliquer principalement sur une base technique ou militaire. La guerre populaire prolongée, la radicalisation des paysans, l’érection d’un pouvoir rouge dans les zones libérées sont autant de ruptures conceptuelles, paradigmiques que le PCC et ses dirigeants imposent dans une dissidence non avouée face à l’URSS. Mao contribue à former un très grand nombre de cadres et d’intellectuels du peuple, animateurs politiques et dirigeants militaires, en « adaptant » le marxisme aux conditions chinoises, en créant une dynamique de pensée basée sur la recherche des faits (et non sur l’application de « modèles ») et l’analyse des contradictions à la base de tout le processus social, selon un Mao inspiré de Lénine et de Hegel, mais aussi des classiques de la philosophie chinoise, notamment des « dissidents » taôistes, dialecticiens avant le mot. Mao en réalité historicise et contextualise les théories provenant du marxisme et de l’expérience soviétique :
« Il n’existe point de marxisme abstrait, mais seulement du marxisme concret. Ce que nous appelons marxisme concret est le marxisme qui a pris une forme nationale, le marxisme appliqué à la lutte concrète dans les conditions concrètes de la Chine, et non pas utilisé de façon abstraite. (…) Il faut en finir avec les formules toutes faites de l’étranger, il faut chanter un peu moins des refrains vides et abstraits. Il faut cesser notre dogmatisme, et le remplacer par quelque chose de neuf et vivant, par un style chinois et une manière chinoise, agréable à l’oreille et à la vue de simples gens de Chine. » (Mao, Sur la nouvelle étape, rapport présenté au 6e plénum du comité central du PCC, 1937)
Il avise le PCC de penser « librement », de faire des enquêtes, de sortir des sentiers battus dans un mouvement perpétuel entre la théorie et la pratique :
« Par la pratique, découvrir les vérités, et encore par la pratique confirmer les vérités et les développer. Partir de la connaissance sensible pour s’élever activement à la connaissance rationnelle, puis partir de la connaissance rationnelle pour diriger activement la pratique révolutionnaire afin de transformer le monde subjectif et objectif. La pratique, la connaissance, puis de nouveau la pratique et la connaissance. Cette forme cyclique n’a pas de fin, et de plus, à chaque cycle, le contenu de la pratique et de la connaissance s’élève à un niveau supérieur. » (Mao, De la pratique, 1937)
La grande transformation
En dépit de ses faiblesses et de son relatif isolement, la révolution anti-impérialiste s’empare du pouvoir en 1949. Le programme peut être qualifié de radical-réformiste, axé autour de réformes démocratiques (démantèlement des grandes propriétés terriennes au profit des paysans, émancipation de la femme, nationalisations partielles du secteur privé, etc.). Cette perspective, selon le PCC, doit « ouvrir la voie » à des transformations socialistes, mais celles-ci ne peuvent pas être simplement décrétées.
« La particularité historique de la révolution chinoise, c’est qu’elle se divise en deux phases : la phase démocratique et la phase socialiste, et que la première phase n’est déjà plus celle de la démocratie en général, mais celle d’une démocratie d’un type nouveau, chinois, celle de la nouvelle démocratie… La république de la dictature de plusieurs classes révolutionnaires (comme c’est le cas en Chine) est une forme transitoire qui existe dans les colonies et semi-colonies révolutionnaires (...) Cette révolution n’est déjà plus la révolution ancienne (...), c’est une nouvelle révolution, dirigée par le prolétariat ou comportant la participation du prolétariat à la direction, dont le but à la première étape est la création d’une société de démocratie nouvelle et d’un Etat caractérisé par la dictature commune de toutes les classes révolutionnaires. » (Mao, La démocratie nouvelle, 1940)
En réfléchissant sur l’expérience soviétique, Mao en vient à conclure qu’il faut trouver un chemin original. D’emblée, le projet socialiste ne peut décoller sans une alliance avec les paysans, socle par ailleurs de la révolution anti-impérialiste. Le monde paysan ne doit pas être considéré comme un « monde à conquérir » ou même un adversaire, mais un pilier d’une modernisation contrôlée, non-détachée de l’amélioration des conditions de vie de la grande masse (paysanne).
Autre chantier, le pouvoir rouge ne peut se considérer comme une sorte de « fin de l’histoire », le point culminant de l’évolution humaine, ce qui est très présent dans le marxisme dominant en URSS à partir des années 1930. Rouge ou pas, le pouvoir, estime Mao, reste un enjeu, un site de contradictions, un terrain de nouvelles luttes de classes. Au-delà du problème de la bureaucratisation et de la routinisation du pouvoir, Mao craint l’essor d’une « nouvelle » bourgeoisie, qui reproduit, tout en les transformant, les rapports de classe, au nom du progrès, de la croissance économique, de la science. Si les classes dominées restent dominées, c’est que le « vrai » pouvoir leur échappe et que, comme l’avait démontré l’expérience de la Commune de Paris, un État capitaliste ne devient pas un État « socialiste ». Autrement dit, dans une optique de transformation socialiste, on ne peut réformer la « forme » État : il faut briser cette « machine » et créer une autre sorte de régulation, un « État non-État », comme le disait Lénine. Mao est sensible à cette thématique. Mais comment faire ?
La révolution culturelle
Après la victoire de 1949, le pays rebondit. « La Chine est debout » affirme Mao lorsqu’il proclame la République populaire. La redistribution massive a des avantages indéniables pour les dominés, surtout les paysans et les femmes. Les infrastructures sont mises en place, avec une aide importante de l’URSS. Pour autant, les débats sont vifs. Sous la pression de la déstalinisation partielle en URSS et des révoltes populaires en Hongrie et en Pologne, le PCC s’interroge et décide d’ouvrir les débats. C’est la période dite des Cent fleurs, ce qui permet un large débat qui finit par faire peur à la bureaucratie cependant. Mao pour sa part pense qu’on peut accélérer la transformation des rapports sociaux en décentralisant le pouvoir et même l’économie tout en collectivisant davantage la production agricole. Mais ce « grand bond en avant » dans les années 1950 est un échec qui permet le retour en force d’une certaine orthodoxie qui prétend qu’il faut d’abord moderniser, industrialiser, urbaniser, avant de transformer le pouvoir.
C’est dans ce contexte trouble qu’éclate en 1966 ce qui devient la révolution culturelle qui malgré son nom, est un processus qui dépasse de loin les questions dites culturelles, mais qui s’adresse au pouvoir, à la hiérarchie, à la division du travail, de même qu’à un échafaudage de droits qui dans une large mesure consacre les inégalités. Au début, le mouvement est confiné à la jeunesse, aux étudiantEs particulièrement, que Mao encourage à se mobiliser et à transgresser les systèmes. Les jeunes réclament la fin d’un système scolaire sclérosé par une bureaucratie académique autoritaire. Le PCC est rapidement interpellé car dans le fonds, le problème scolaire est un peu le problème d’une société dont les aspirations à la liberté ne trouvent pas leur place.
Mais bientôt, la lutte antiautoritaire envahit le monde du travail. Les ouvriers des grandes villes comme Wuhan et Shanghai se révoltent contre l’arbitraire patronal. Ils estiment que la stricte division du travail entre les travailleurs et le personnel de l’encadrement produit une structure oppressive, mais également contredit l’esprit du projet socialiste. Au début de 1967, les comités révolutionnaires prennent le pouvoir à Shanghai, abolissent la municipalité, suspendent les structures du PCC et proclament la Commune de Shanghai. La référence à la Commune n’est pas fortuite. L’utopie est de remplacer la bureaucratie par des mandataires élus et évocables en tout temps, rémunérés au même niveau que les travailleurs. Dans la province du Hunan, berceau des révoltes, une « grande alliance » est mise en place entre diverses organisations populaires (Sheng-wu-lien). Cette alliance préconise le renversement, par la violence si nécessaire, de la « nouvelle bourgeoisie rouge ». La destruction de l’appareil d’état doit conduire à la mise en place de nouvelles structures directement redevables au peuple :
Il faut détruire à fond l’ancien appareil étatique. Aujourd’hui, le pouvoir est en train de passer dans les mains du peuple qui découvre que la vie peut continuer sans les bureaucrates. Cette classe de capitalistes rouges foncièrement pourrie entrave le progrès historique. Ses rapports avec le peuple se sont transformés en rapports entre dirigeants et dirigés, entre dominants et dominés, entre exploiteurs et exploités .
L’impossible dépassement
Peu après l’épisode de la Commune de Shanghai cependant, la révolution culturelle s’épuise. Au départ déstabilisés, les bureaucrates rouges, qui dominent l’appareil d’Etat et l’armée, se ressaisissent. Ils agitent l’épouvantail du chaos, qui est par ailleurs un danger sérieux au fur et à mesure que se désintègre la structure de l’état. La faction de Mao, au départ favorable aux rebelles, cherche un compromis, mais quelques années plus tard (après la mort de Mao), les maoïstes sont vaincus et réprimés. La bourgeoisie rouge se lance à fond de caisse dans le « développement » « made in China », s’intégrant comme un maillon de la chaîne du capitalisme mondial. Comment expliquer ce dénouement ?
Dans sa profondeur historique, la grande révolution chinoise s’est construite dans la perspective de l’anti-impérialisme et des réformes radicales pour libérer le monde paysan. Ce fut le génie du PCC et de Mao de saisir cet élan et de le porter au plus haut sommet, ce qui impliquait de se distancier du marxisme dominant dans la tradition de la Troisième Internationale. Cette lutte en détruisant l’ancienne Chine en a créé une autre autour d’une nouvelle bourgeoisie (la « bourgeoisie rouge »)) et d’une immense multitude semi-prolétarienne, en ralliant deux émergences sociales qui devaient inévitablement se confronter. Cependant, la « bourgeoisie rouge » avait, et a encore, un indéniable avantage sur la multitude, de par son ascendant social et économique, de par son organisation et sa cohérence (le Parti-État).
D’autre part, la faction maoïste, au-delà de ses intuitions libertaires, n’a pu transformer cet outil dont elle était elle-même une composante. Avant sa disparition, Mao a préféré le Parti à la Commune. Celle-ci au bout du compte est apparue comme un projet très fragile, peut-être même prématuré, trop dépendant de certains secteurs avancés du mouvement populaire, et incapable de miner l’appareil d’Etat (notamment l’armée). D’autre part, les maoïstes ne pouvaient pas sortir du cadre assez rigide issu de leurs succès précédents : centralisation autour d’une forte direction politique, emphase sur le côté militaire du processus, conception plutôt étriquée de l’internationalisme (où les luttes à l’extérieur de la Chine sont peu considérées), etc.
Les prochains cycles
Aujourd’hui, la mémoire des résistances passées est faible en Chine au-delà d’une certaine folklorisation plus ou moins instrumentalisée par la « bourgeoisie rouge », bien qu’au sein du PCC, des débats continuent, d’autant plus que le « socialisme de marché » (la formule utilisée pour qualifier le capitalisme actuel) se confronte à la réalité des résistances sociales, de la crise du capitalisme mondial et des confrontations inter-impérialistes. Des observateurs notent une certaine « maostalgie » qui apparaît davantage comme un rejet du système de prédation actuel plutôt que comme un « retour » à la perspective maoïste qui de toute façon ne correspond plus aux réalités de la Chine contemporaine. Restent cependant des efforts pour réfléchir sur cette expérience et surtout en extraire quelques considérations méthodologiques. Comme dans le cycle antérieur, la perspective de transformation doit explorer des chemins nouveaux, et ne pas être enfermée dans un cadre préétabli. Le marxisme sera créatif ou ne sera pas. Parallèlement, l’impétus de la lutte doit venir d’en bas, des masses elles-mêmes, non plus les masses paysannes et semi-prolétariennes qui étaient au centre de l’échiquier au tournant des années 1930, mais des « nouvelles » masses contemporaines qui abondent dans les ateliers du capitalisme mondialisé et dans la reconfiguration du capitalisme rural. La « ligne de masse » est alors encore une référence utile :
« Dans tout travail pour les masses, nous devons partir de leurs besoins, et non de nos propres désirs, si louables soient-ils. Il arrive souvent que les masses aient objectivement besoin de telles ou telles transformations, mais que subjectivement elles ne soient pas conscientes de ce besoin, qu’elles n’aient ni la volonté ni le désir de les réaliser. Dans ce cas, nous devons attendre avec patience (…) Tout travail exigeant la participation des masses deviendra quelque chose de tout à fait formel et aboutira finalement à l’échec si les masses n’ont pas pris conscience de la nécessité de ce travail, n’ont pas manifesté le désir d’y participer volontairement. . . Deux principes doivent nous guider : premièrement, les besoins réels des masses et non les besoins nés de notre imagination ; deuxièmement, le désir librement exprimé par les masses, les résolutions qu’elles ont prises elles-mêmes et non celles que nous prenons à leur place. » (Mao, Le Front uni dans le travail culturel, 1944)
Pierre Beaudet