Enfin une manifestation populaire place de l’Etoile : près de 1500 manifestants des entreprises de l’automobile auxquels se sont jointes des délégations de Sanofi et d’Air France sont venus s’associer à la mobilisation des salariés de PSA Aulnay.
Dès la première heure, la Direction du groupe PSA tentait de prendre l’initiative en étalant un bilan financier catastrophique : 819 millions d’euros de pertes imposant un plan d’économies de 1, 5 milliards. Pourtant l’an passé le groupe avait versé un total de 449 millions d’euros de dividendes et de rachats d’actions, cumulé 10 milliards de bénéfices depuis 10 ans et le PDG annonçait l’an passé 11 milliards d’euros de réserves financières sans parler des 4, 5 milliards d’euros que la famille Peugeot a mis de côté en Suisse.
Tout cela pour justifier toujours plus le massacre social engagé par le groupe : la totalité des 3 000 postes du site d’Aulnay, 1 400 postes à Rennes sur 5 600, 3 600 hors production, dont 1 407 pour la recherche et le développement, 1 325 à la direction industrielle, 570 à la direction des marques, 284 dans les autres directions. Chiffres à multiplier par quatre en emplois indirects.
Dans la foulée le gouvernement annonçait un nouveau plan d’aide à la filière automobile, c’est-à-dire aux patrons de la branche. L’inutile le dispute au ridicule. Des aides aux voitures hybrides ou électriques c’est-à-dire pour d’un dixième de la production dans tous les cas. Pour la voiture électrique, PSA n’est pas dans la course et Renault vient de repousser sa sortie à 2013. Pour le véhicule hybride pour lequel PSA est le seul concerné avec un prix de vente de 30 000 euros, la mesure ne concernera que la partie la plus aisée des clients Peugeot. Quant aux aides aux sous traitants et équipementiers, l’expérience précédente d’une telle mesure a montré que cela ne limite en rien les restructurations et liquidations d’emplois sous la pression des réductions de coûts imposés par les grands groupes d’assembleurs.
Quant au ridicule il est atteint par la demande aux cinéastes et publicitaires de vanter les mérites de l’automobile française !
Et toutes ces aides au patronat se font sans la moindre demande de contrepartie ni industrielle ni sociale. Pas une exigence par rapport au PSE mis en route dans la matinée par PSA.
Les bonnes nouvelles sont à mettre du côté de la mobilisation. Près de 2000 manifestants un 25 juillet devant le siège de PSA, c’est une bonne préparation de l’indispensable bataille de la rentrée. La présence de toutes les organisations syndicales de tous les sites de PSA, de délégations de Renault Cléon, d’Air France, de Sanofi montre que la cause d’Aulnay ne saurait être défendu seule. C’est toute la branche automobile, mais aussi toutes celles et tous ceux qui sont concernés par des suppressions d’emplois et des fermetures de sites qui doivent se mobiliser. La responsabilité des fédérations et confédérations syndicales est engagée. Présence discrète pour la Fédération Métallurgie CGT, sans appel à l’ensemble des structures, des salariés à se mobiliser devant le siège de PSA.
Bonne nouvelle aussi avec l’accord de l’ensemble des élus des différents syndicats pour mettre un frein au déroulement du PSE. La désignation d’un expert doit permettre de mettre à jour la réalité de la situation industrielle, financière et sociale de PSA. Et de proposer des alternatives qui sauvegardaient emplois et sites de production. Bien sûr, la direction de PSA ne sera pas convaincue par ces arguments, mais ils peuvent servir de point d’appui pour convaincre, mobiliser ceux qui à Aulnay ou ailleurs sont encore hésitants ou fatalistes. L’expropriation d’un patron tricheur qui sacrifie l’emploi de milliers de salariés pour préserver les dividendes des actionnaires est à l’ordre du jour. À Aulnay, comme partout, nous devons nous battre pour l’interdiction de tous les licenciements et suppressions de postes. Comme l’a déclaré un salarié d’Aulnay : « nous mettons les élus et leurs votes sous surveillance. Si ceux-ci ne nous conviennent pas nous les désapprouverons dans la lutte ».
La matinée s’est conclue par un aller-retour place de l’Etoile siège de PSA, avec les militants du NPA, avec badges, drapeau et tracts. Rendez-vous pour toutes et tous dans les derniers jours de septembre avec l’échéance du Mondial de l’automobile en ligne de mire.
* Paru dans Tout est à nous 26 juillet 2012.
Usine PSA de Rennes : le plus grand rassemblement jamais tenu sur le site
Entre 1.500 et 2.000 salariés ont débrayé jeudi à l’usine PSA Peugeot Citröen La Janais de Rennes pour protester contre les suppressions d’emplois prévues par le constructeur automobile.
Aux cris de « un avenir pour La Janais » ou « sans nous pas de bagnoles », les salariés ont également organisé le plus grand rassemblement de protestation jamais enregistré sur le site.
Les débrayages ont eu lieu 12H00 et 13H00 puis entre 13H00 et 14H00, suivant le rythme des deux équipes du matin et de l’après-midi.
Le débrayage n’aura duré que deux heures mais il aura marqué les esprits, tant le climat social habituellement paisible sur le site de La Janais, près de Rennes est passé à la colère.
Le plan annoncé la semaine dernière et présenté mercredi à Paris prévoit 8.000 suppressions de postes, dont 1.400 à Rennes (1.219 au niveau de la production et 181 en recherche et développement), sur un total de 5.600 emplois.
« Toutes les catégories sont touchées mais principalement les ouvriers et les employés », a dit à Reuters Mickaël Gallais, délégué CGT.
* Source presse 26 juillet 2012.
PSA : ni plan Varin, ni plan Montebourg ! Interdiction des licenciements et mobilisation des salariés
La Direction de PSA a voulu marquer la journée de mobilisation des salariés de PSA Aulnay en annonçant des résultats prétendument alarmants pour le groupe justifiant des économies d’un total de 1,5 milliard d’euros qui ne représente pourtant que le tiers de la fortune des Peugeot soigneusement entassée en Suisse. Pour la Direction de PSA, une seule solution, faire payer les salariés. Fermeture du site d’Aulnay, 1400 licenciements à Rennes, 8000 dans tout le groupe.
En réponse à cette provocation, le gouvernement propose de nouvelles mesures de soutien qui coûteront 1,8 milliard d’euros aux contribuables, à une filière qui engrange bénéfices et aides gouvernementales depuis des années.
Sans aucune contrepartie, sans aucun engagement des Directions de PSA et de Renault. Les stratégies de Varin et autres Goshn n’ont comme objectif que le maintien des profits et des dividendes sans considération pour la détresse dans laquelle sont plongés des dizaines de milliers de travailleurs et leurs proches.
La maintien du site d’Aulnay, le refus de tous les licenciements et suppressions de postes ne sont pas négociables. Si la Direction de PSA ne revient pas sur ses projets, le gouvernement ne doit pas venir à son secours. Il doit mettre à l’ordre du jour l’expropriation d’un patron tricheur qui sacrifie l’emploi de milliers de salariés pour préserver les dividendes des actionnaires.
Le NPA met et mettra toute son énergie pour imposer par la mobilisation de l’ensemble des salariés de la filière automobile et de toutes celles et tous ceux dont les emplois sont menacés au prétexte de la crise économique, l’interdiction de tous les licenciements et suppressions de postes.
* Communiqué de presse NPA 25 juillet 2012.
Départ de 300 intérimaires à l’usine PSA de Sochaux
Au momene où le premier ministre Ayrault et le PDG Varin engageaient leur dialogue « productif » et « coopératif », l’usine PSA Peugeot Citroën de Sochaux annonçait le départ de 300 intérimaires.
Le site va diminuer la cadence de production de 734 à 550 véhicules par jour en moyenne, ce qui portera la production totale du site à 1.489 voitures par jour, ont précisé tant la direction que les syndicats.
D’après la CGT, « ce plan se traduira par un quasi-doublement des opérations de montage à réaliser par chacun des salarié de la tournée B », dont l’effectif sera réduit de moitié, et « par le renvoi d’environ 300 intérimaires ».
« La CGT n’est pas favorable à un tel dispositif qui consiste à priver de boulot des centaines d’intérimaires, pour en rechercher d’autres dans quelques mois pour le lancement T9 », a ajouté le syndicat dans un communiqué.
En juin, l’usine sochalienne avait déjà annoncé la baisse de la production des Peugeot 3008 et 5008 et de la Citroën DS5, entraînant le départ de 300 intérimaires.
La suppression de 579 emplois est par ailleurs prévue sur le site de Sochaux, sur la base de départs volontaires, dans le cadre du plan de 8.000 suppressions de postes en France annoncé le 12 juillet.
Le site compte actuellement environ 1.300 intérimaires et un peu plus de 12.000 salariés permanents.
* Le Pays de Montbéliard 23 juillet 2012.