La première évidence est poétique : selon les sondages à la sortie des urnes ainsi que selon les premiers résultats, la droite de la Nouvelle démocratie et la Gauche radicale de SYRIZA seraient à égalité, ou enfin presque. 30% pour la droite et 26% pour SYRIZA. Donc la nuit électorale sera vraisemblablement longue pour bien affiner tous les paramètres du vote. Pour la gauche c’est déjà avoir un pied dans le futur et non pas dans le gouvernement, et ceci indépendamment du résultat final. La « droite complète », (Nouvelle démocratie et ce qui en reste du PASOK) pourrait probablement gouverner ou « gouverner », dès demain lundi.
La guerre faite par le système à la gauche a atteint des sommets de tout point de vue. L’entrepreneur Melissanidis (marine marchande, raffinage, vente) a menacé de quitter le pays en cas de victoire de la gauche. Lui et d’autres entrepreneurs ont « suggéré » à leurs employés (restants) à voter en faveur du memorandum. Tout comme le système galactique Bruxellois et FMIste ainsi que leurs enfants adoptifs du système solaire journalistique grec. Ces derniers, mériteraient bien leur salaire dans un sens.
Une deuxième évidence : chez les moins de cinquante ans SYRIZA devance de plus de dix points la droite. À Athènes et à Salonique, la peur a moins fonctionné qu’ailleurs, mais « ailleurs » on a eu peur. Mais la peur n’est pas une philosophie politique, ni même une philosophie tout court, semble-t-il.
Le « bateau pirate » de la Nouvelle démocratie et son équipage si comme on peut supposer, ils nous « gouverneront », c’est le « délestage social » qui se poursuivra et nous n’aurons certainement pas comme cap... l’île du trésor.
Dernière évidence, l’Aube dorée est l’autre grand gagnant durable de notre synchronie paroxysmique, et aux antipodes, le parti communiste est le dernier parti à pouvoir faire son entrée au Parlement, une première historique. Toute la gauche a été aspirée par SYRIZA et l’isolationnisme de l’eschatologie du Grand Soir n’est pas une priorité pour le peuple de gauche et pour le peuple tout court, car d’abord il ne faut pas mourir.
Donc le prochain mémorandum se nommera autrement, et rien ne sera réglé. La peur l’a peut-être emporté sur l’espoir pour le moment, mais certainement pas sur la poésie du futur.
Panagiotis Grigoriou le 17 juin à 21:14