Les élections du 17 juin en Grèce sont d’une importance fondamentale, non seulement pour l’avenir des millions de citoyens de ce pays, mais aussi pour l’ensemble des travailleurs et des travailleuses d’Europe. La Grèce est devenue le laboratoire des classes dominantes et du pouvoir financier dans leur volonté d’en finir avec tous les droits sociaux et démocratiques existant afin d’imposer un modèle de société où ne domine que la loi du Capital.
Les résultats des élections du 6 mai dernier représentent un dur revers pour les plans de la Troïka et de la classe dominante grecque car ils démontrent le rejet majoritaire dans le peuple grec des mesures d’ajustement et du chantage international. Pendant deux ans, le peuple grec a lutté contre l’austérité imposée par la Troïka (FMI, Commission européenne et Banque centrale européenne). Après 17 grèves générales de 24 heures, après des centaines de manifestations massives et l’occupation des places, après des occupations d’entreprises, les élections ont montré un rejet massif du Mémorandum et de tous les partis - à commencer par le PASOK - favorables à l’austérité permanente.
Les plans de « sauvetage » imposés à la Grèce n’ont qu’un seul objectif : garantir le paiement de la dette par l’Etat grec aux banques. Les conséquences de cette politique sont brutales : réductions des salaires et des pensions ; destructions des lois du travail et de ses régulations ; explosion du chômage (qui touche déjà 21,2% de la population active, près de 30% des femmes et 50% des jeunes) ; une récession similaire à celle de 1929-1930 (chute du PIB de 6,9% en 2011 et, selon les estimations, de 5,3% supplémentaires en 2012 ; une réduction de la production industrielle de 4,3% en mars 2012 par rapport à mars 2011…) ; la destruction du système de santé (fermeture de 137 hôpitaux et disparition d’un emploi sur cinq dans le secteur, pénuries de médicaments du fait d’une dette d’un milliard d’euros…).
Le 17 juin, nous espérons que les politiques de la Troïka seront à nouveau complètement mises en déroute dans les urnes et que le peuple grec restera ferme face au chantage de la Troïka. Pour ce faire, la solidarité internationale des peuples d’Europe est indispensable. Les citoyens grecs doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls dans leur lutte contre le Mémorandum et les diktats du capital financier.
Une victoire électorale de Syriza et un bon résultat pour l’ensemble de la gauche radicale grecque le 17 juin représenterait un dur coup pour les plans du pouvoir financier. Les pressions internationales contre la principale force de la gauche grecque, Syriza – que ce soit pour la diaboliser ou pour la faire capituler dans son opposition au Mémorandum – sont absolument inacceptables. Le combat contre les objectifs de la Troïka exige l’unité de toutes les forces de la gauche grecque, c’est-à-dire de Syriza, d’Antarsya et du KKE, pour former une majorité gouvernementale qui impose un changement de politique basé, entre autres choses, sur l’abolition du Mémorandum et des politiques d’austérité ; l’expropriation et la nationalisation du système bancaire et le moratoire du paiement de la dette et son audit afin de déterminer la part illégitime qui ne doit pas être remboursée.
Les enjeux du 17 juin nous concernent tous et toutes. Si, en Grèce, les politiques d’austérité triomphent, elles seront ensuite appliquées avec la même intensité au Portugal, en Irlande, dans l’Etat espagnol, en Italie… Si, par contre, en Grèce s’impose une majorité populaire contre les politiques de la Troïka dans un contexte de montée des mobilisations sociales, cela constituerait un formidable soutien aux luttes contre les politiques d’austérité dans toute l’Union européenne.
La solidarité internationale réciproque est aujourd’hui plus nécessaire que jamais entre les peuples, les travailleurs-euses, les mouvements sociaux et la gauche de tous les pays européens. Le peuple grec s’est rebellé dans les entreprises, dans les rues, dans les urnes, contre ces politiques barbares. La résistance des Grecs est notre résistance, leurs luttes sont nos luttes.
Le 17 juin, nous allons tous mettre en déroute la Troïka !
Non au Mémorandum et à la Troïka ! Nous ne paierons pas leur crise ni leur dette !
Izquierda Anticapitalista, 13 juin 2012