Des affrontements ont opposé dans la nuit de mercredi à jeudi manifestants et policiers dans des villages chiites de Bahreïn à la veille des essais du Grand Prix de Formule 1, ont rapporté des témoins. Les heurts, parfois violents, se sont produits à la suite d’appels sur les réseaux sociaux à « trois jours de colère » coïncidant avec les trois jours de la course, lancés par un mouvement d’opposants baptisé les « Jeunes du 14 février ».
Selon des témoins, des centaines de manifestants se sont rassemblés à l’entrée de villages chiites autour de Manama, criant des slogans hostiles au pouvoir. « Le peuple veut le chute du régime », ou encore « A bas Hamad », ont-ils crié en référence au roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa. Les forces de l’ordre ont utilisé des bombes lacrymogènes et des bombes détonantes pour les disperser. Les manifestants ont répliqué par des jets de cocktails Molotov, selon ces mêmes témoins. « Le village de Sanabès (près de Manama) a connu les affrontements les plus violents », a indiqué l’un des témoins, assurant que la police a tiré avec des cartouches de chevrotine, blessant de nombreuses personnes.
« GRAND PRIX DU SANG »
Sur les réseaux sociaux, les « Jeunes du 14 février », qui n’ont pas de lien organique avec le Wefaq, principal mouvement de l’opposition chiite qui a également appelé à une mobilisation à l’occasion de la course, ont posté des slogans hostiles au « Grand Prix du sang ». Les mesures de sécurité ont été particulièrement renforcées autour de cet évènement sportif dont la tenue en pleins troubles politiques a été critiquée par des organisations des droits de l’homme.
Mercredi, des centaines de Bahreïnis avaient déjà manifesté malgré l’arrestation de dizaines d’animateurs des protestations à titre préventif, avant le GP de Bahreïn prévu le 22 avril dont l’opposition chiite compte profiter pour faire entendre sa voix.