Katowice, 6 décembre 2011
Déclaration de solidarité
Le Syndicat Libre « Août 80 » de Pologne est préoccupé par les informations alarmantes concernant une très forte répression antisyndicale, actuellement en cours au Pakistan. « Août 80 » condamne fermement l’ingérence des Etats nationaux dans le domaine de la liberté et de l’indépendance des syndicats et proteste contre la criminalisation de ces derniers. Nous nous joignons à la solidarité avec le mouvement syndical pakistanais, forcé d’agir en ces temps difficiles.
Le mouvement ouvrier international ne peut accepter la remise en cause des droits syndicaux, y compris les importants droits de manifestation ou de grève. La condamnation de six dirigeants syndicaux du Labour Qaumi Movement (LQM) — Akbar Ali Kamboh, Babar Shafiq Randhawa, Fazal Elahi, Rana Riaz Ahmed, Muhammad Aslam Malik et Ali Asghar Ansari — à un total de 597 [1] ans de prison mérite l’indignation et les protestations du mouvement syndical à travers le monde. Le LQM a organisé au Pakistan une manifestation de 100 mille et des grèves dans les usines textile à Faisalabad. L’arrêt a été rendu - horreur des horreurs ! - par le Tribunal antiterroriste. Les travailleurs organisés luttant pour des salaires et le droit à la sécurité sociale ne sont pas des terroristes, ils sont même les adversaires de la terreur économique des employeurs. Cette terreur dure en raison de la volonté de cumuler les profits. Le capital dénie la valeur de la vie des salariés. Au Pakistan, dans le conflit social de Faisalabad, deux syndicalistes ont été assassinés et de nombreux autres ont été gravement battus. Aucun des employeurs qui ont donné l’ordre d’agresser les représentants des travailleurs n’a été inculpé.
Le Syndicat Libre « Août 80 » invite l’Ambassade de la République islamique du Pakistan de Pologne à transmettre aux autorités pakistanaises l’exigence de l’arrêt de la répression, des agressions, des meurtres et de l’emprisonnement des représentants syndicaux porteurs d’un mandat social. Le but du mouvement syndical c’est la lutte pour les conditions décentres du travail et du salaire et pour la protection sociale. C’est pourquoi nous exigeons la libération immédiate des militants et des dirigeants syndicaux emprisonnés et le respect du droit des travailleurs de s’organiser et de négocier collectivement.
Nous exprimons notre solidarité avec les travailleurs pakistanais et leurs organisations victimes de la répression, comme le Labour Qaumi Movement (LQM) de Faisalabad, et impliqués dans cette lutte, comme la National Trade Union Federation (NTUF). Nous souhaitons le succès au développement du Labour Party Pakistan (LPP).
Boguslaw Zietek, Président du Syndicat libre « Août 80 »