Antoine Boulangé – Dix ans après le 11 Septembre, quel est le bilan par rapport aux objectifs donnés à l’époque au nom de la guerre contre le terrorisme, avec la promesse d’un monde plus stable ?
Gilbert Achcar – Il faut regarder les choses des deux côtés. Le 11 Septembre est d’abord un attentat. De ce point de vue, on voit que les actions du réseau terroriste Al Qaida n’ont apporté que des misères à la région, en offrant notamment des prétextes aux États-Unis pour envahir l’Irak, l’Afghanistan... Tous les gouvernements, que ce soit en Occident – y compris dans l’Union européenne – ou dans le tiers monde, en ont profité pour imposer des mesures antidémocratiques et de restriction des libertés. La vague de soulèvements populaires a fait beaucoup plus en quelques mois pour la région et les populations que le réseau Al Qaida en dix ans. C’est encore une fois une bien vieille leçon : ce n’est pas la conspiration terroriste qui peut libérer les peuples mais bien l’action des peuples eux-mêmes. D’autant que cela a succédé à des décennies de léthargie dont le terrorisme style Al Qaida était à la fois l’illustration et une cause supplémentaire. Pour trouver l’équivalent historique de cette vague de soulèvements, les gens se sont référés au xixe siècle, au printemps des peuples en 1848 qui était lui aussi un événement historique exceptionnel. On est passé de la conception du héros de conspiration à celle du peuple, des masses comme héros. Ce n’est pas une coïncidence si le principal slogan de tout ce qui se passe dans le monde arabe est « le peuple veut », « le peuple veut renverser le régime »... C’est l’irruption du peuple, des masses sur la scène de l’histoire. Ça c’est formidable.
Du point de vue du bilan des impérialistes, après dix ans d’intervention en Afghanistan, en Irak, peut-on parler d’échec ?
La guerre en Afghanistan a été la guerre la plus populaire dans les opinions occidentales qui l’ont perçue comme une riposte au 11 Septembre – lui-même un acte criminel d’une ampleur assez exceptionnelle. Mais beaucoup avaient alors souligné que l’administration Bush sautait sur l’occasion pour occuper un pays. S’ils en avaient après Ben Laden, ce n’était pas en occupant l’Afghanistan qu’ils le captureraient, sans compter que les outils du droit international n’ont pas été exploités. D’ailleurs, dix ans après, l’administration Obama a tué, et de fait assassiné, Ben Laden au Pakistan où il se cachait, sans que cela ait un rapport direct avec l’occupation de l’Afghanistan. Cela ne justifiait pas, comme les antiguerre l’ont dit dès le début, l’occupation de l’Afghanistan. Du point de vue des États-Unis, c’est un bilan désastreux et c’est tant mieux. Il s’est avéré, ce que l’on savait également, que les Talibans trouvent leur popularité dans l’exploitation non seulement de la religion, mais du facteur tribal dans une région aussi fortement marquée par ces facteurs-là que l’Afghanistan. Cela leur donne une force réelle que les États-Unis n’ont pas été capables de détruire. Dès les deux premières années, les Talibans sont revenus à l’offensive et ont posé des problèmes à l’Otan. On peut dire que la guerre en Afghanistan est d’ores et déjà une guerre de plus perdue pour les États-Unis. On peut dire la même chose pour l’Irak.
Bush parlait du projet « Grand Moyen-Orient », avec une recomposition impérialiste du Maroc jusqu’au Pakistan. Dix ans plus tard, les Occidentaux sont enlisés en Afghanistan, en Irak, maintenant en Libye, les recompositions ne sont pas finalement celles attendues. Assiste-t-on à la fin de l’hégémonie des USA, du point de vue militaire, mais également en lien avec la crise économique qui s’accélère aujourd’hui ?
Le fameux « projet Grand Moyen-Orient » n’était qu’une façon pour l’administration Bush, face à ses déboires en Irak, de donner une justification plus séduisante, pour présenter son action, en puisant dans le vocabulaire colonial : « une action civilisatrice » La « promotion de la démocratie » n’est qu’un prétexte. Les choix du côté impérialiste ont été faits à la fin de la guerre froide. Les États-Unis ont décidé de consolider leur hégémonie mondiale en profitant de la fin de l’Union soviétique. Cela s’est traduit par un niveau de dépenses d’armement tout à fait considérable au point qu’ils en sont venus à dépenser à eux seuls autant que le reste de la planète, tous pays confondus ! Et dès le début, cela a conduit à des guerres. La fin de la guerre froide est marquée par la première guerre contre l’Irak en 1991, suivie par douze années d’embargo avec une guerre dite de basse intensité contre ce pays ; puis l’intervention dans les Balkans qui a culminé en 1999 avec la première guerre de l’Otan en tant que telle, qui prélude la guerre en Afghanistan. Il y a donc le déploiement d’une politique impérialiste ininterrompue, bien avant le 11 Septembre. Le véritable tournant historique est la fin de l’Union soviétique. C’est le pétrole et rien d’autre qui motive les États-Unis dans leur volonté d’occupation de l’Irak. C’est la raison pour laquelle ils ont maintenu ce pays déjà exsangue – après huit ans de guerre contre l’Iran, puis la première guerre américaine contre l’Irak en 1991–, sous un embargo quasiment génocidaire. Ils attendaient le moment pour l’occuper. On sait maintenant que la première réaction de l’administration Bush au 11 Septembre a été : « youpi, on va envahir l’Irak ». Ce n’est qu’après des débats et des discussions qu’ils se sont résignés à commencer par l’Afghanistan. Les États-Unis déploient cette même stratégie depuis 1990-1991 : elle consiste à pousser leurs pions militaires dans les zones qui jusque-là étaient soit sous domination soviétique, soit des zones « grises » entre les deux puissances dans lesquelles ils ne pouvaient pas rentrer. Ils l’ont fait dans les années 1990 avec l’élargissement de l’Otan à l’Est et l’intervention militaire dans les Balkans. Après le 11 Septembre, ils réalisent à partir de l’Afghanistan, une première implantation militaire en Asie centrale, ancienne zone d’influence soviétique. L’invasion de l’Irak qui suit s’inscrit dans la même logique : avoir la main sur le pétrole du Moyen-Orient (les 2/3 du pétrole mondial), ce qui est fondamental dans l’optique d’une hégémonie mondiale. C’est un atout stratégique absolument inestimable, peut-être le principal qui puisse exister dans le monde d’aujourd’hui, et dont la valeur va augmenter avec la diminution des réserves.
Comment interpréter le retrait des troupes occidentales programmé en Irak et en Afghanistan ? Cela constitue-t-il une défaite pour l’impérialisme, un nouveau Vietnam pour les États-Unis ?
L’administration Bush n’a même pas mobilisé pour l’Afghanistan, dont le relief est très accidenté, le dixième de ce qu’elle a engagé en Irak qui est en grande partie plat et désertique, et donc plus facile à contrôler militairement pour une armée à la technologie avancée comme celle des États-Unis. Leur intention était de contrôler complètement l’Irak et de s’implanter militairement en Afghanistan, de pousser les pions en Asie centrale, sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, comme ils l’ont fait en Ouzbékistan, au Tadjikistan, au Kirghizistan, où ils ont négocié des facilités militaires, et même des bases militaires. Ce n’est qu’Obama qui en arrivant aux commandes à Washington et pour respecter sa réputation d’opposant à la guerre en Irak s’étant engagé à retirer les troupes d’Irak, a fait le « surge » en Afghanistan, c’est-à-dire une augmentation forte du nombre de troupes pour « submerger » les Talibans, voire leur asséner un coup assez fort pour que les alliés de Washington puissent contrôler le pays, quitte pour les États-Unis à restreindre leur présence aux bases militaires. Ils veulent avoir un pied-à-terre militaire dans la région, moins pour des raisons de proximité du pétrole et du gaz que parce qu’elle est stratégique au sens militaire le plus classique, vu qu’elle se situe entre la Chine et le cœur européen de la Russie. Pour Washington qui fait face à une collaboration militaire entre Pékin et Moscou, il est donc très important d’y être présents militairement. Pour l’Irak, il s’agissait de prendre le contrôle du pays avec des plans qui évoquaient les précédents japonais et allemand en 1945, donc l’idée de refaçonner l’Irak sous contrôle américain de manière à ce qu’il devienne un allié stable des États-Unis avec des bases permanentes. On mesure à quel point l’échec est terrible. D’ailleurs des personnalités politiques américaines comme Brejinski ou Kissinger n’ont pas hésité à dire que la défaite des États-Unis en Irak est pire que celle du Vietnam car l’enjeu est beaucoup plus important. Le Vietnam était une guerre stratégique avec relativement peu d’enjeux économiques. Donc effectivement c’est un échec flagrant d’autant plus que, sans même parler du coût humain et matériel pour l’Irak qui est immense, le coût économique est considérable du point de vue strictement américain.
La guerre a été menée au nom de la démocratie, sous le prétexte de libérer les peuples. C’est un échec total. Ironie de l’histoire, dix ans plus tard on assiste au soulèvement des peuples eux-mêmes dans la région, par en bas. Existe-t-il un lien avec l’échec de l’impérialisme américain, qui a libéré un espace à la révolte des peuples ?
Là, c’est plus complexe au sens où, sous la forme d’une blague, mais qui contient un fond de vérité, on peut dire que le domaine où l’administration américaine a le mieux réussi, c’est celui de la promotion de la démocratie dans la région. Plus sérieusement, personne n’a jamais cru un seul instant que les États-Unis venaient pour la démocratie. D’ailleurs, comment le feraient-ils quand leur principal allié dans la région est l’État le plus antidémocratique, le plus intégriste, le plus antifemmes du monde, l’Arabie saoudite. Les Saoudiens sont « nos amis », les puissances occidentales ne leur disent jamais rien, alors qu’on accuse pour beaucoup moins que ça un pays comme l’Iran ou un pays hostile aux Occidentaux. Le prétexte démocratique est essentiellement mis en avant quelques mois après l’invasion, au moment où celui des armes de destruction massive se révèle être un tel mensonge car ils sont incapables de trouver quoi que ce soit pour étayer leur accusation. Les États-Unis, les puissances impérialistes en général, et c’est dans leur nature même, ne sont pour la démocratie que quand cela les arrange, quand celle-ci peut permettre à leurs alliés d’être au pouvoir. Or il se trouve que dans cette partie du monde en tout cas, au Moyen-Orient, dans le monde arabe, dans une bonne partie du monde musulman, il existe une forte hostilité aux États-Unis, à l’Occident, en réaction à l’image de l’Orient, à toute l’histoire coloniale, une longue histoire de brimades exécutées par l’Occident. En outre, dans le monde arabe, dans les pays musulmans, le facteur israélien provoque un fort ressentiment contre les États-Unis et leur politique dans la région. Ce n’est pas comme en Europe de l’Est où, après l’écroulement du système stalinien, des majorités populaires pro-occidentales existaient parce que, pendant des décennies, l’Occident était pour elles un mirage, le mythe de la prospérité, du bien-être. Déjà en Irak même, l’administration quasi coloniale mise en place par les États-Unis avait très vite tenté de contourner les promesses d’organiser des élections en essayant de mettre sur pied des institutions désignées par l’occupant. Cela a donné lieu à un bras de fer avec la population chiite en particulier, des manifestations de masse ont imposé à l’occupant d’organiser des élections qu’il a d’ailleurs perdues. Alaoui, l’homme lige de Washington, a été battu. Depuis 2005-2006, l’Irak est de fait co-gouverné, contrairement à ce qu’on pense et à ce que la rhétorique de Washington et Téhéran peut laisser croire ! En Irak, l’Iran et les États-Unis soutiennent le même gouvernement qui maintient des rapports étroits avec les deux pays. Cela donne la mesure de l’échec considérable des États-Unis pour qu’ils en soient venus à faire le jeu de l’Iran qui en a tiré les marrons du feu. Confrontés à tout ça, les États-Unis utilisent le prétexte de la promotion de la démocratie. Ils ont fait quelques gestes : ils ont imposé à Moubarak, en Égypte, d’ouvrir l’espace de la représentation de l’opposition au Parlement égyptien aux élections de 2005. Moubarak s’est exécuté, a ouvert une fenêtre de 20 % et s’est arrangé pour que ces 20 % de sièges soient accordés aux Frères musulmans, sachant que cela allait effrayer Washington. Le message était : « si vous nous embêtez trop, vous allez avoir les Frères musulmans ». Et la leçon a été comprise à Washington. D’une certaine façon, ils ont créé les conditions de l’explosion ultérieure. Les élections suivantes, en novembre 2010, ont frustré immensément la population et l’opposition égyptiennes qui les a dénoncées comme les plus truquées de l’histoire de l’Égypte. Cela a précipité l’explosion qui a eu lieu en janvier 2011 en s’ajoutant à l’exemple tunisien bien entendu, qui de ce point de vue-là a aussi été très important comme illustration du fait qu’un peuple pouvait mettre à bas un dictateur.
En quoi ce qui se passe aujourd’hui est-il un démenti de la vision propagée par toute l’idéologie occidentale du clash des civilisations ?
Il y a deux choses importantes. D’une part, il existe une image du monde musulman essentiellement méprisante, coloniale, orientaliste, au sens péjoratif du terme, qui prétend que les peuples de la région vivent dans des États sous régime despotique parce que du fait de leur culture – et c’est souvent leur religion qui est mise en cause – ils seraient accoutumés au despotisme. C’est ainsi que Chirac a pu déclarer que « la démocratie, ce n’est pas pour toutes les cultures », « qu’il ne faut pas projeter nos idéaux démocratiques sur des peuples d’une autre culture ». Tout cela vient d’être balayé. Les peuples arabes ont montré qu’ils n’aspirent pas moins à la démocratie que ceux d’Europe de l’Est ou d’une autre partie du monde. D’ailleurs, tous les peuples du monde aspirent à la liberté et à la démocratie, qui sont des valeurs universelles pas plus occidentales qu’autre chose. Il s’agit de conquêtes populaires obtenues après des siècles de lutte et parfois à des prix très forts. L’autre argument utilisé est que si on organisait des élections démocratiques, on obtiendrait des forces rétrogrades du genre intégristes musulmans. Cela permet de soutenir des régimes despotiques, comme si on prenait prétexte d’une majorité pour Le Pen en France pour asseoir une dictature militaire. Les peuples n’auraient pas le droit de se tromper. Même cela vient d’être complètement démenti. Je le dis avec la prudence qu’impose le fait que l’on est au tout début d’un processus révolutionnaire, de chambardement et de bouleversement dans la région : dès que les masses se mettent en mouvement, dès qu’il y a ces fortes mobilisations populaires, dès qu’il y a irruption du peuple sur la scène de l’histoire, l’influence des forces intégristes religieuses est réduite. C’est précisément parce qu’il y avait des régimes despotiques auparavant que la religion était la seule façon de se manifester sur le terrain de la contestation idéologique du régime. À partir du moment où les masses, les jeunes entrent en action, d’autres forces politiques émergent ainsi que l’expression d’une très forte aspiration à la démocratie, aux libertés. On voit aussi l’irruption sur la scène du mouvement ouvrier en tant qu’acteur et facteur politique. C’est précisément dans les deux pays où il y a eu une victoire, la Tunisie et l’Égypte, que c’est le plus évident, et ce n’est pas une coïncidence.
Quelles sont les conséquences possibles des révolutions arabes en Occident où l’hostilité au monde musulman reste forte ?
Ce qui se passe dans le monde arabe va dans un sens très positif. Cela bouscule, cela bouleverse complètement cette image de l’idéologie dominante en Occident, que les médias avaient propagée avec l’islamophobie. Cela montre les populations arabes sous un jour éminemment sympathique pour les opinions occidentales, au point que des manifestations à Londres, au Wisconsin aux États-Unis, en Espagne, en Grèce se réfèrent à l’Égypte, à la place Tahrir. C’est une nouveauté absolue. Cela brise cette hostilité culturelle propagée par l’extrême droite et alimentée par la crise économique. C’était la même chose dans les années 1930. Depuis le xixe siècle, on connaît ce genre de récurrence. Je dirais que, concernant l’événement atroce que l’on a vu en Norvège, plutôt que le symptôme de l’aggravation de tout ça, j’y vois, par la réaction énorme qu’il a suscité, un facteur de plus allant dans le sens contraire, dans le sens de montrer à quoi mène l’islamophobie, à ce néonazisme représenté de la manière la plus abominable par Bresvick. Cette conjonction de facteurs va dans le sens d’une rétractation, d’une diminution de cette montée. Évidemment, ce qui est déterminant, c’est la crise économique, mais on voit aussi les mobilisations en Espagne qui s’inspirent très directement de ce qui s’est passé dans le monde arabe. Avec les manifestations à Londres fin juin contre les mesures d’austérité, à l’appel des syndicats, les grèves en Angleterre, il y a une montée des luttes tout à fait réelle. Une résistance sociale s’affirme qui indique bien que les potentialités existent et donne des raisons fortes d’espérer. Je crois que nous sommes à l’orée, non seulement dans la région arabe, mais à l’échelle mondiale, d’une période de remontée des luttes sociales contre l’offensive néolibérale.o
Propos recueillis par Antoine Boulangé
Chronologie
1979-1989 : occupation soviétique de l’Afghanistan puis retrait, face aux Moudjahidins soutenus par les USA.
1980-88 : guerre Iran-Irak, Sadam Hussein étant soutenu par les USA. 1 milliard de morts irakiens – 800 000 iraniens, pour une frontière quasi inchangée.
Novembre 1989 : chute du mur de Berlin.
Août 1990-février 1991 : première guerre du Golfe – 1 million de soldats occidentaux envoyés pour reprendre le pétrole koweïtien (plus grosse opération militaire occidentale depuis 1945). En six semaines autant de bombes sont lâchées que sur l’Allemagne durant toute la Seconde Guerre mondiale.
1991-2003 : embargo économique occidental en Irak, guerre de basse intensité : 1 million de morts.
1995 : première guerre dans les Balkans : première guerre en Europe occidentale depuis 1945.
1999 : deuxième guerre des Balkans. L’Otan bombarde « par erreur » l’ambassade de Chine à Belgrade.
11 septembre 2001 : attentats, 3 000 morts. Perte civile la plus importante de l’histoire des USA sur son territoire depuis la guerre de Sécession.
18 septembre 2001 : première résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui servira de prétexte à la guerre en Afghanistan.
7 octobre 2001 : premières frappes occidentales en Afghanistan, soutenues en France par le gouvernement Jospin.
25 octobre 2001 : adoption du Patriot Act, lois répressives mises en place par Bush, suivies par des mesures similaires dans tous les pays occidentaux, gouvernés aussi bien par la droite que la gauche.
Octobre-décembre 2001 : guerre en Afghanistan. À Kunduz, 8 000 prisonniers afghans capturés par les alliés afghans des USA meurent. Fin des combats à Tora Bora, où est censé se cacher Ben Laden. Il est retrouvé et tué dix ans plus tard au Pakistan, pays allié des USA, protégé par des réseaux haut placés dans les services secrets pakistanais.
8 novembre 2002 : mission de l’ONU demandant le désarmement de l’Irak.
Novembre 2002 : Forum social européen de Florence.
15 février 2003 : 15 millions de manifestants contre la guerre dans le monde entier.
10 mars 2003 : nouvelle journée planétaire des antiguerre.
19 mars 2003 : bombardements américains, débuts de la guerre. Chirac et Villepin refusent de s’engager dans la coalition principalement constituée des américains et britanniques.Prise de Bagdad en 19 jours.
28 juin 2004 : remise du pouvoir à Allaoui, simple marionnette des USA.
2004 : l’Afghanistan est redevenu le premier producteur mondial de pavot, avec 97 % de la production.
Décembre 2005 : élections législatives en Irak, victoire de Nouri al Maliki, intégriste chiite proche de l’Iran.
2001-2011 : occupation occidentale et guérilla en Afghanistan – 5 000 soldats occidentaux en 2001, en augmentation constante depuis pour atteindre 140 000 en janvier 2011, dont 4 000 Français. En 2008, aux troupes régulières s’ajoutaient 28 000 mercenaires occidentaux. Depuis 2006, reprise de la guerre à grande échelle. En 2011, Karzai négocie la participation au gouvernement des Talibans « modérés ».
2003-2011 : occupation de l’Irak. En 2003-2004, la coalition stationne 330 000 soldats en Irak. 50 000 militaires US y étaient encore en janvier 2011. Plus de 110 000 morts irakiens – 4 750 soldats occidentaux tués depuis 2003, principalement américains.
Novembre 2008 : élection d’Obama qui promet la fermeture immédiate de Guantanamo (promesse toujours non tenue) et le retrait « progressif » des troupes d’Irak jusqu’à fin 2011.
Janvier 2009 : 140 000 GI’s stationnent toujours en Irak.
2010 : publication de dizaines de milliers de documents militaires secrets par Wikileaks, montrant l’échec total des américains en Irak et en Afghanistan.
19-20 novembre 2010 : sommet de l’Otan à Lisbonne annonçant le retrait des troupes d’Afghanistan d’ici 2014.
14 janvier 2011 : chute de Ben Ali en Tunisie.
11 février 2011 : chute de Moubarak en Égypte.
Coût financier
Irak : plus de 6 000 milliards de dollars dépensés au total par les occidentaux en Irak entre 2003 et 2008 selon Joseph Stieglitz, prix Nobel d’économie – 12, 5 milliards de dollars par mois en 2008 pour les seuls USA.
Afghanistan : 430 millions d’euros pour la France en 2009 – 4, 5 milliards de dollars par mois pour les USA en 2008.