COMMUNIQUE DE PRESSE DU 30 OCTOBRE 13H
La grève des PNC est massive parce que le mécontentement est massif.
Au deuxième jour de la grève des hôtesses et stewards d’Air France, il apparaît que notre mouvement est largement suivi et s’est même renforcé aujourd’hui.
Après avoir, avant même le week-end, annulé 40% de l’activité sur Orly, et 20% sur CDG, la Direction ne peut maintenir une partie du programme des vols qu’en recourant massivement à des affrètements d’autres compagnies, à l’utilisation des cadres comme briseurs de grève et en faisant partir des avions à moitié vide avec des équipages réduits de 50%.
La Direction va droit dans le mur :
La grève est massive parce que le mécontentement est massif.
Pourtant la Direction s’obstine à désinformer les salariés, les passagers et la presse.
Si des syndicats représentants 74% des hôtesses et stewards appellent à 5 jours de grève et si cette grève est largement suivie, ce n’est pas, comme l’écrit le J.C.Spinetta par « peur » par « crainte » ou par « fantasme » !.
Air France réduit de 25% le personnel à bord des Airbus 319, a réduit de 14 à 10 les équipages à bord des Boeing 777 depuis 2001 et envisage de passer à 9. Non, ce n’est pas une rumeur…
En ouvrant des Bases Province, aujourd’hui à Marseille, demain à Toulouse, la Direction passe en force, violant elle-même les accords collectifs qui l’engagent en matière de rémunération et de règles d’utilisation vis-à-vis des hôtesses et stewards. Parallèlement, Air France ne veut plus entendre parler des protocoles de service qui fixaient sur long et moyen courrier le service à bord et les compositions d’équipage.
C’est le rejet de ces mesures qui motive la mobilisation actuelle des hôtesses et stewards.
Oser dire qu’elle a donné « une réponse favorable à 90% des demandes des syndicats… » relève d’un mensonge éhonté de la Direction.
De même, dire qu’Air France respecte toutes les réglementations nationales et internationales, c’est oublier que ces normes fixent le minimum d’équipage en deçà duquel la sécurité n’est plus assurée….Ce sont les normes des low cost ! Air France a normalement d’autres prétentions de sécurité et de service commercial !
Enfin, que dans un communiqué presse de la Direction du 29 octobre, Air France crie à la « prise en otage » est totalement inacceptable de la part d’une entreprise qui prétend respecter le dialogue social.
Le droit de grève est constitutionnel n’en déplaise à certains ministres.
Et malgré la petite musique que distille Air France depuis vendredi, les personnels respectent le Code du Travail lorsqu’ils se déclarent en grève. Ils n’ont pas à prévenir la veille la Direction !
Nous sommes, malheureusement, privatisés depuis 2006….
Sud Aérien
SUD AERIEN MAINTIENT LA GREVE DES 29, 30 ET 31 OCTOBRE
La direction aura tout tenté pour que ce conflit n’ait pas lieu…Prendre prétexte du départ précipité de Mr Gourgeon, les différentes lettres de Mr Bernard sous ipn (pour nous laisser penser qu’AF est une entreprise toujours soucieuse du dialogue avec les syndicats et les PNC) et une large communication sur nos « prétendus » mauvais résultats…
A ce jour, toutes les organisations syndicales qui ont déposé un préavis de grève …n’ont pas, pour l’instant, cédé aux pressions et aux manipulations de la Direction et nous espérons qu’ils arriveront, dans les jours à venir, à tenir cette ligne de conduite car la situation et le devenir de notre profession deviennent préoccupantes.
Pour notre part, chez SUD Aérien, nous avons décidé de maintenir cette grève car nous exigeons :
• L’abandon du contrôle des hôtesses et stewards par les CC/CCP.
• Des Protocoles de service CC/MC/LC qui ne soient pas que de simples méthodes que la Compagnie peut faire évoluer à son gré.
• L’arrêt des équipages à 11 PNC sur 777-200 (avec 35J) et de la signature de service en J.
• Le maintien des 4 PNC sur l’ensemble des vols A319.
Nous refusons :
• Les lamentables conditions de rémunération et d’utilisation des bases Province.
• Les nouvelles mesures sur l’absentéisme mises en place depuis fin juin qui ont pour but et conséquence de nous gérer et nous « tenir » par la terreur.
• L’augmentation constante des ratios PAX/PNC quelque soit notre secteur et qui a pour conséquence des conditions de travail, de sécurité toujours plus dégradées.
Loin d’être une entreprise sociale, AF est devenue une compagnie qui n’hésite plus à précariser nos emplois, nos conditions de travail (et de rémunération pour les bases Province).
Notre direction ne se gêne plus pour outrepasser ses droits (les bases Province) et nous manipuler pour nous faire accepter ses plans d’austérité (mais rassurez-vous pas pour tout le monde) afin de réduire ses coûts et dégager le plus de profits. Si nous ne réagissons pas dès maintenant, il est fort à parier que notre futur nouvel Accord Collectif ne sera pas une partie de plaisirs…
Toutes et tous en grève les 29,30 et 31 octobre.
Dans l’hypothèse, ou les syndicats qui ont déposé un préavis de grève pour les 29, 30, 31octobre, 1er et 2 novembre le maintiendraient, nous nous prolongerions notre appel à la grève jusqu’au 2 novembre
AIR FRANCE : EN GRÈVE POUR L’EMPLOI ET LA SÉCURITÉ
Air France a été confrontée à une réaction massive de ses 15 600 hôtesses et stewards PNC (personnels navigants commerciaux) durant le week-end du 1er novembre.
Pour améliorer ses marges financières, le groupe Air France/KLM, une des deux plus importantes sociétés de transport aérien européennes et mondiales avec le groupe Lufthansa, a décidé de lancer une offensive frontale contre ses salariés, au sol comme navigants.
Le groupe veut accentuer le recours à la sous-traitance et la suppression de milliers d’emplois au sol. Dans le volet navigant de ces attaques, il prévoit une réduction importante des équipages navigants commerciaux : les équipages sont passés de quatorze à dix depuis 2001 sur les vols long courriers, il risquent maintenant de passer à neuf… Et sur les courts et moyens courriers A319, la direction veut supprimer un navigant sur quatre.
De fait, Air France veut, comme les compagnies low-cost, se mettre au minimum des normes européennes, en-deçà desquelles la sécurité minimale n’est plus garantie.
Les PNC sont les garants de la sécurité à bord et ont permis d’éviter un grand nombre de catastrophes, comme lors d’un atterrissage d’urgence à Toronto en 2005 où l’avion avait pris feu, mais les 297 passagers avaient été rapidement évacués.
Air France veut également augmenter ses économies avec l’ouverture d’une nouvelle base à Marseille dans laquelle, en toute illégalité, elle applique des règles dégradées de rémunération et d’utilisation aux 250 PNC qui y sont affectés depuis le 1er octobre.
Face à toutes ces attaques, six syndicats sur sept ont appelé à la grève avec un important succès : plus de 60 % de grévistes.
Pour essayer de casser le mouvement, Air France a redoublé d’effort dans la communication, parlant de 80 % de vols assurés. Pourtant, avant même le week-end, de 20 à 30 % des vols avaient été annulés. Ensuite, Air France n’a réussi à faire passer que 40 % de son activité en recourant à des vols affrétés, aux cadres, et en faisant partir des avions à moitié vides avec des équipages réduits de moitié.
Le calcul de la direction est de passer en force, de démoraliser les navigants, sans rouvrir la moindre négociation qui mettrait à mal ses plans de rentabilisation financière.
Pour obtenir l’accord de quelques syndicats (la CGC, la CFDT et la CFTC), elle joue sur la crise qui mettrait la compagnie au bord de la disparition, alors qu’Air France ne cesse d’accroître son activité, dans un contexte où le transport aérien mondial a une croissance régulière de 6 % par an. AF/KLM dispose d’une trésorerie de 6 milliards d’euros et vient de passer commande de 100 nouveaux avions pour les années à venir. Le seul but de toutes ces attaques est bien la recherche de gains de productivité pour restaurer les profits financiers. Le conseil d’administration d’AF/KLM avait d’ailleurs remercié le directeur général Pierre-Henri Gourgeon en lui octroyant 412 000 euros d’augmentation (+ 46 %) en mai dernier.
Le gouvernement de droite est venu ce week-end au renfort de Jean-Cyril Spinetta. Xavier Bertrand en a appelé au service minimum obligatoire pour les navigants d’Air France, qui est pourtant depuis six ans une société privée ! Pourquoi ne pas faire directement réquisitionner les salariés par l’armée comme l’a fait Zapatero avec les aiguilleurs du ciel espagnols ?
Correspondant
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 122 (03/11/11).