Depuis des semaines, vos écrans plats et vos journaux débordent de crimes perpétrés par le régime syrien contre son peuple qui réclame, pacifiquement, la démocratie.
Voilà des décennies que des opposant·e·s politiques, des intellectuel·les, des journalistes et de simples citoyen-nes sont humiliés, emprisonnés, torturés, assassinés pour s’être opposés au pouvoir tyrannique en place. Notre malheur, c’est que la Syrie est considérée par l’Occident comme une « dictature tranquille , qui ne dérange pas, voire qui arrange. Le peuple n’a qu’à s’en accommoder. Exister, sans vivre.
Mais voilà, le 6 mars dernier, une quinzaine d’enfants de la ville de Daraa chantent et écrivent sur un mur un slogan inspiré de la révolution égyptienne : « Le peuple veut la chute du régime. ». Un des garçons va ajouter son prénom sur le mur suivi d’un cœur et du doux nom de celle qui fait battre le sien. Cette déclaration d’amour lui est fatale ainsi qu’à ses amis. Les enfants sont identifiés, arrêtés et torturés durant 3 jours par les services de sécurité. Après de vaines tentatives pour les faire libérer, la communauté de Deraa commence à manifester massivement.
Le 15 mars, des dizaines de jeunes hommes répondent à l’invitation lancée par des militant·e·s sur Facebook : ils organisent, à Damas, des manifestations afin d’exiger les réformes politiques promises par le président onze ans plus tôt. La révolution est déclenchée.
Depuis, pas un jour ne passe sans que des Syriens et des Syriennes payent de leur vie leur soif de liberté, de dignité et de droits. Les villes de Daraa, Homs, Banyas, Hama ou Deir el zor sont aujourd’hui assiégées, affamées, privées d’eau et de moyens de communication, seule réponse à leurs revendications. 1400 martyrs dit-on, mais l’on ne cesse de découvrir des fosses communes et des corps dans des sacs poubelles jetés dans les dépotoirs municipaux ou simplement dans les rues. Il faut ajouter les 2000 soldats disparus, probablement fusillés, pour refus d’ordre de tirer sur la population et les 20 000 prisonnier·e·s qui, torturés, ne reverront jamais le jour.
Une chose est sûre, le mur de la peur est tombé. Malgré tous les risques et les sacrifices, le peuple syrien se sent gagné par un sentiment de liberté.
Au-delà du courage et de la persévérance, les Syriens et les Syriennes ont besoin de vous, de votre soutien, de votre solidarité. Aidez-les à tenir dans leurs revendications démocratiques et sociales, en informant des massacres perpétrés par le régime assassin de Bachar el-Assad.
Manifestez tous les samedis sur la Place des nations à genève entre 14 h et 17 h jusqu’à la chute du régime.
Khalil Gibran disait : « Nul ne peut atteindre l’aube, sans passer par le chemin de la nuit » : Que l’indignation de chacun et de chacune soit une étoile dans la nuit de la révolution syrienne, guidant ses pas vers la liberté. Et alors, l’aube venue, nous partagerons ensemble les lumières de la paix
Shady Ammane