Nous sommes des centaines de milliers de travailleurs, de chômeurs, d’étudiants, de retraités, d’immigrés à avoir encerclé le Parlement aujourd’hui et à avoir submergé la place Syntagma [1]. Des milliers de grévistes ont réuni leurs voix, en affirmant qu’on ne décide plus pour nous sans nous, que le « plan de moyen terme » [2] ne passera pas.
En même temps, dans de nombreuses autres villes grecques, des occupations des mairies et des bâtiments des conseils régionaux ont eu lieu. Ceci est un exemple d’action, une initiative qu’il faut élargir partout.
Le Parlement entouré de barrières de fer, Athènes assiégé par la police et les députés qui n’ont pu entrer au Parlement qu’accompagnés par les forces spéciales de la police ont prouvé que les dernières traces de légitimité sociale du gouvernement ont été perdues.
Les attaques policières meurtrières et la cruelle violence d’État n’ont pas fait plier les milliers de manifestants qui sont restés à Syntagma, parmi les gaz lacrymogènes. Aujourd’hui, les citoyens d’Athènes et de toute la Grèce ont écrit une page d’histoire grâce à leur détermination. C’est la première fois, depuis les Iouliana [3], que le peuple s’affronte au gouvernement. Cela va de soi que nous resterons sur les places publiques jusqu’au départ définitif et le non-retour, sous quelque masque que ce soit, de tout ceux qui ont mené à l’impasse actuelle : FMI, Mémorandum [4], Troïka [5], UE, gouvernements, banques et tous ceux qui nous exploitent.
Le « plan de moyen terme » ne sera pas voté, quels que soient ceux qu’on ait en face de nous. On ne se laissera pas mener en bateau par les manœuvres du système politique et du gouvernement. Nous ne négocions pas et nous ne renégocions pas. Le vote de confiance au gouvernement, c’est un vote de confiance au Mémorandum et au « plan de moyen terme ». La veille du vote de confiance au gouvernement, l’assemblée populaire de Syntagma devra demander à tous les syndicats, les bourses du travail, à la GSEE [6] et l’ADEDY [7] de déclarer le jour du vote de confiance, jour de Grève générale, et, avec tous les travailleurs, nous encerclerons le Parlement en revendiquant la chute du gouvernement. Tous dans la rue ce jour-là pour le renverser !
Nous appelons tous les syndicats à organiser des grèves reconductibles.
Tous les jours, sur la place Syntagma, tous les soirs à l’assemblée populaire et le dimanche 19 juin tous dans la rue ! Solidarité avec les personnes blessées et arrêtées ; nous demandons leur libération immédiate.
Place Syntagma, le 15 juin 2011