Le Parti de gauche, présent ce samedi 19 mars au rassemblement de solidarité avec le peuple Libyen organisé au Trocadéro, approuve l’application de la résolution 1973 dans le cadre strict de son périmètre. Celle-ci prévoit la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne en Libye. Cette résolution n’a pas fait l’objet d’un véto au Conseil de sécurité de l’ONU et est soutenue par la Ligue arabe. Il s’agit donc de répondre à un mandat des Nations unie pour empêcher Kadhafi de massacrer la population insurgée. Cette résolution exclut toute forme d’occupation du territoire libyen par des forces étrangères et la participation de l’Otan aux opérations, ce qui serait une escalade contraire à l’esprit de l’ONU.
Dans les conditions actuelles, en l’absence de médiation politique, et sans occulter les difficultés à venir ni les arrières pensées des gouvernements engagés dans l’opération qui se prépare - et dont certains, comme les Emirats arabes unis ou le Qatar pratiquent une duplicité qui doit être vivement condamnée ( ils viennent appuyer la résolution en Libye lorsqu’ils répriment dans le sang les soulèvements populaires chez eux), ne pas légitimer l’application du droit international et considérer qu’il ne faudrait pas intervenir reviendrait à nous positionner comme beaucoup de pays européens le firent au moment de la guerre d’Espagne.
Cela reviendrait également à envoyer un message clair aux despotes des pays arabes : réprimez, vous ne craignez rien.
Le PG demande également une condamnation ferme et des mesures concrètes contre les gouvernements tyranniques du Yémen, des Emirats arabes et du Qatar qui ne peuvent participer à l’application de la résolution 1973, de Bahreïn.
Parti de gauche
Samedi, 19 Mars 2011
Libye - Déclaration de Jean-Luc Mélenchon
L’ONU, rien que l’ONU, toute l’ONU
L’OTAN, dont je condamne l’existence et dont je souhaite que la France se retire, n’a rien à faire en Libye. La résolution 1973 de l’ONU concernant la Libye doit être fidèlement appliquée. Son objet est clairement délimité. Il s’agit de mettre en place une zone d’exclusion aérienne, actuellement effective, pour protéger les civils libyens.
La résolution 1973 n’a pas d’autre objectif et exclut clairement toute autre intervention militaire. Le Conseil de Sécurité de l’ONU dispose d’un organe militaire chargé de mettre en œuvre ses décisions, le comité d’Etat-major établi par l’article 47 de la Charte de l’ONU. C’est à lui et à lui seul de piloter les opérations. Le respect du strict périmètre de cette résolution est la condition de sa pérennité. Faute de quoi dans les heures qui viennent, l’intervention changeant de signification, l’accord international qui a permis l’absence de veto au sein du Conseil de Sécurité, sera remis en cause. Pour ma part, comme beaucoup de ceux qui ont approuvé la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne, je ne soutiendrai pas davantage que par le passé une nouvelle guerre de l’OTAN.
Dès lors, c’est le moment de constater la faute qu’a été le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN et la nomination d’officiers français dans la chaine de commandement que dirigent les Nord-américains. La pression qui s’exerce pour imposer la présence de l’OTAN dans l’action en Libye ne correspond à aucune nécessité militaire pour les Français. Elle signale seulement l’avilissement de ceux qui s’y soumettent, leur perte d’indépendance. Elle rappelle le caractère impérial de cette alliance belliciste dirigée par les Etats Unis d’Amérique. La sortie de l’OTAN et le retrait de l’aventure sans principe en Afghanistan figurent au même agenda que la ferme volonté d’empêcher cette organisation de prendre la direction d’une opération dont nous attendons seulement qu’elle protège la révolution populaire en Libye.
Jean-Luc Mélenchon
23 mars 2011