L’effroi nucléaire s’ajoute au tsunami
Attac France
Le nombre de victimes du séisme et du tsunami qui frappent le Japon n’est pas encore connu : il sera élevé, même si les constructions anti-sismiques et la préparation de la population à de tels événements ont pu limiter certains dégâts et ont empêché la panique. La force de la vague a emporté les constructions humaines : c’est une catastrophe naturelle, amplifiée par la concentration des populations. Malgré l’immensité des pertes et destructions, ces effets-là du tsunami restent à l’échelle de la pensée et de l’action humaines et des moyens à mettre en œuvre pour secourir d’abord et reconstruire ensuite.
Il en est autrement de la catastrophe nucléaire en cours, dont nous ne connaissons encore ni l’intensité ni l’ampleur. Alors que les dangers pour les populations sont déjà attestés, nous en sommes réduits à des spéculations, à des commentaires répétitifs d’experts et de politiques soucieux de ne pas rejouer la scène du nuage bloqué aux frontières, et surtout aux aléas des combustibles nucléaires en fusion et de la météo. Cela tient bien sûr à l’opacité propre à cette activité, du fait des intérêts économiques et stratégiques qui lui sont attachés. C’est pourquoi les seuls résultats actuels de mesures de radioactivité, très alarmants, sont fournis par des experts indépendants. Mais cela tient aussi à l’impuissance à comprendre et maîtriser un processus d’emballement que les techniciens, qui luttent avec l’énergie du désespoir et avec les moyens du bord, ne contrôlent plus.
Cette catastrophe est le fruit de l’arrogance de pouvoirs qui pour des motifs divers – économiques, politiques, scientifiques – ont imposé aux populations des modèles énergétiques qui défient la raison humaine.
Face au désastre que vit le peuple japonais, l’heure est d’abord à l’expression de la solidarité internationale sous toutes ses formes. Mais l’heure est aussi à la colère et à la détermination. Cela suffit ! Assez de ces discours autistes et irresponsables sur le thème « chez nous ça n’arrivera jamais » ! Notre solidarité implique l’élargissement et le renforcement des mouvements citoyens qui demandent un débat public sur les choix énergétiques, la sortie du nucléaire et de ce modèle de développement prédateur. Il faut entamer dès aujourd’hui une réduction radicale des consommations énergétiques et la sortie définitive du nucléaire qui se révèle, une fois de plus, mortellement dangereux.
Attac France,
Paris, le 14 mars 2011
CONTRE LE DANGER NUCLÉAIRE, SE MOBILISER
COMMUNIQUÉ DU NPA
Après avoir subi un séisme d’une magnitude de 8, 9 sur l’échelle de Richter et un Tsunami, de nouvelles catastrophes s’abattent sur le Japon. Malgré l’arrêt automatique de onze réacteurs nucléaires, une première explosion d’hydrogène a détruit le bâtiment du réacteur n°1 de la centrale Fukushima Daiichi et son cœur nucléaire serait en train de fusionner. Selon nos dernières informations, ce serait au tour du cœur du réacteur n°3 de la centrale d’entrer en fusion et de risquer l’explosion alors que l’agence météorologique japonaise annonce que des répliques séismiques sévères sont à craindre dans les prochains jours !
L’agence de sûreté nucléaire japonaise a révélé la présence de césium radioactif sur le site. Les conséquences exactes de cet accident ne sont pas encore connues. En juillet 2007, le même exploitant, Tokyo Electric Power, avait rendu public une fuite de 1.200 litres d’eau contenant des éléments radioactifs à Kashiwazaki plusieurs heures après un séisme. Mais, on peut d’ores et déjà constater qu’une nouvelle fois les faits contredisent les discours rassurants des pro-nucléaires qui minimisent systématiquement les risques d’accidents et les dangers encourus par les salariés et la population.
Bien que les tremblements de terre soient moins fréquents en France, nous ne sommes pas pour autant épargnés par ce type de danger. En effet, en 2003, des documents confidentiels internes d’EDF révélaient que 34 des 58 réacteurs français n’étaient pas conformes face au risque sismique. Les travaux engagés depuis par EDF ont été réalisés sur la base de rapports sous estimant la fréquence et l’intensité des tremblements de terre. Un accident du type de Fukushima Daiichi pourrait donc se produire en France, même avec un séisme d’une intensité plus faible.
D’autre sites sont concernés, comme, par exemple, les 18 installations nucléaires du CEA à Cadarache sur la faille de la moyenne Durance, où s’est produit le plus gros tremblement de terre connu en France, il y a 102 ans. Ce même site comportera peut être un jour une 19e installation puisqu’il a été choisi pour l’implantation du projet Iter !
Le NPA appelle à rejoindre la mobilisation du Réseau Sortir du Nucléaire prévue aujourd’hui à 16 heures devant la porte d’entrée du site de Cadarache. Une marche de 2km sera organisée entre le CEA et ITER.
Le NPA réaffirme son opposition au nucléaire civil et militaire, et revendique la création d’un grand service public de l’énergie sans nucléaire géré par les usagers et les travailleurs, qui favoriserait en priorité les économies d’énergie et les énergies renouvelables.
Le NPA
Le 13 mars 2011
Accident nucléaire au Japon
La population japonaise vient d’être triplement frappé.
Au séisme de 8,9 sur l’échelle de Richter et au tsunami responsable de vagues de 10 mètres vient de s’ajouter une catastrophe nucléaire produit par une explosion dans le réacteur n°1 de la centrale de Fukushima Daiichi, dans le nord-Est du pays détruisant le toit et la structure externe du réacteur.
Officiellement, 1700 morts et plus de 10 000 diparus sont déjà à déplorer.
Des fuites de radioactivité menacent directement la population et la situation est préoccupante dans plusieurs autres centrales.
Inévitablement, cet accident nucléaire fait penser aux catastrophes antérieures, celles de Three Mile Island et de Tchernobyl.
Une fois de plus, la propagande sur la sécurité nucléaire est mise à mal par l’actualité. Cet accident majeur nous rapppelle l’urgence de la transparence et d’un débat public sur le nucléaire et plus largement d’un débat sur la question des choix énergétiques.
La preuve est apportée des risques considérables qu’un accident nucléaire fait peser sur la population, ce qui repose la nécessité de sortir du nucléaire, de l’arrêt de tous les projets en cours.
Le NPA
Le 12 mars 2011