Les associations regroupées au sein de la fédération France Nature Environnement n’ont pas attendu l’accident de Tchernobyl pour se mobiliser face au nucléaire Sur tout le territoire français, elles se battent depuis des décennies contre une politique du « tout nucléaire » qui a été imposée d’une façon autoritaire, complètement anti-démocratique.
Et alors même que nos associations se sont imposées peu à peu aux institutions par leur exigence de clarté dans un monde du secret, dès les années 70, il est bon de rappeler que le Parlement français n’a eu le droit de voter une loi sur l’énergie qu’en 2003, presque trente ans après la décision de G. Pompidou de lancer le programme nucléaire français ! Et encore, ce fut pour se voir imposer, à nouveau, par une majorité refusant tout examen sérieux des alternatives énergétiques, la relance d’un programme nucléaire - celui de l’EPR - inauguré récemment avec un Débat Public organisé, contrairement à la Loi, après le vote du Parlement !
Plus près encore, le nouveau projet de Loi nucléaire en discussion, dite bien à tort « loi Transparence et Sûreté Nucléaire, organise de fait le dessaisissement du pouvoir politique élu sur tout ce qui concerne la gestion du nucléaire en France, au profit d’un quintette d’experts, sans aucun contre-pouvoir, mais sans aucune responsabilité.
Sur cette situation nouvelle et particulièrement scandaleuse, nous avons interrogé les députés à la veille du débat à l’Assemblée Nationale. Vous trouverez sur le site de FNE (http://www.fne.asso.fr/) les réponses reçues sur le sujet, qui traduisent souvent le malaise de nos représentants. Il n’empêche que ce texte poursuit son chemin, sans que l’on voie se lever la tempête de protestations que l’on serait en droit d’attendre d’un Parlement conscient de ses prérogatives et de ses devoirs vis-à-vis de la nation.
Or l’histoire du nucléaire, telle que nous l’avons vécue depuis le milieu du XXe siècle, est aussi celle de mensonges institutionnalisés. Notre propre histoire, et justement à propos de Tchernobyl, et aujourd’hui au sujet de l’EPR, nous enseigne qu’on n’obtient jamais la vérité, sauf à l’arracher. Car, dans ce domaine technologique plus qu’ailleurs, la vérité fait peur.
C’est pourquoi, en cet anniversaire de Tchernobyl, nous faisons pleinement nôtre l’observation de Alla Yarochinskaya, alors députée au Soviet Suprême, qui a pu dire :
« L’isotope le plus dangereux de Tchernobyl n’est ni celui de l’iode 131, ni celui du césium 137. C’est celui du mensonge. »
Ce constat reste valable, hélas, aujourd’hui comme il y a vingt ans, lorsque de sinistres experts mentaient aux français à propos du « nuage » de Tchernobyl.
Il est donc plus que jamais indispensable de continuer notre combat pour exiger dans ce domaine, comme dans tant d’autres, la vérité pure et simple.
Nous ne baisserons pas les bras !
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